En France il n’est jamais bon d’avoir raison trop tôt contre les lobbies et pourtant, même si le baclofène n'est pas le médicament miracle attendu par certains, il permet de réduire la consommation d'alcool, en particulier chez les plus gros buveurs, selon des résultats d'essais cliniques rendus public.
« Le baclofène permet de réduire la consommation d'alcool, dans un cas sur deux, ce n'est déjà pas si mal », dit à l'AFP le Pr Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions en évoquant deux études françaises présentées au congrès mondial d'alcoologie à Berlin.
« Ce n'est pas un médicament miracle », souligne ce spécialiste qui estime cependant que « ce médicament apporte un plus dans l'arsenal thérapeutique » contre l'alcoolo-dépendance. »
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En France, la popularité de ce médicament bon marché, disponible depuis 1975, a explosé depuis la parution du livre « Le dernier verre » d'Olivier Ameisen en 2008. Ce fut le début de son combat.
Il est mort en juillet 2013 et je l’ai accompagné dans sa dernière demeure, au cimetière Montparnasse, le 22 juillet, nous n’étions pas nombreux.
La lecture de son livre « Le Dernier Verre » m’avait bouleversé, choqué et convaincu que j’étais en présence d’un témoignage qui allait déranger l’establishment de l’alcoologie… Alors, le 3 novembre 2008 j’ai écrit une chronique qui était mes notes de lecture. ICI
« Il venait d’avoir 60 ans et il est mort au moment où il commençait à être entendu. Olivier Ameisen restera comme une personnalité médicale hors norme, une forme de météore dans les cieux tourmentés de la lutte contre les addictions » écrivait le Dr Jean-Yves Nau. ICI
Olivier confiait au journal Libération du mardi 17 janvier 2012 ICI «Sans ma souffrance, je n’aurais jamais connu le bonheur. Je croyais poésie et souffrance indissociables et ne pouvais m’empêcher de pleurer en entendant Rachmaninov ou Barbara, en lisant Eluard ou Tolstoï.» Il ne pleure plus, puisqu’il ne boit plus. »
« Son traitement dérange parce qu’il pulvérise le dogme de l’abstinence. «Avec le Baclofène, vous pouvez boire un verre ou deux, mais vous n’avez pas envie de plus.» Une particularité qui constitue le graal de tout drogué : la consommation contrôlée. A la Fédération française d’addictologie (FFA), on lui reproche «de faire autant sa promotion personnelle que la promotion de son traitement». Surtout, les addictologues réclament des essais cliniques. La FFA rappelle que, «concernant des problématiques aussi complexes que les conduites addictives, il faut se garder des tentations de recourir à des thérapeutiques « magiques».
2008-2016… pour en arriver à rendre justice au combat d’Olivier, c’est long, bien trop long…
Oui, ce soir j’ai une pensée pour Olivier…