Je suis fou des clins d’œil que me fait en ce moment l’actualité.
Hier je défendais les petits producteurs avec Merci Patron et ce matin le film faisait la une de la critique de France-Inter.
Dimanche j’accompagnais Jean-Paul Kauffmann Outre-Terre et il était au micro de France-Inter.
Et ce n’était pas fini car en début d’après-midi l’un des « bordeaulogues » Jacques Dupont – il y eu au temps des Soviets des kremlinologues – le plus pointu et avisé de notre doulce France des terroirs, nous délivrait une consultation sur un patient souffrant de désamour : Bordeaux.
Chaussant ses petites lunettes notre analyste bas-bourguignon convoquait pour conforter son ouvrage Jean-Paul Kauffmann :
« À cause de cette vision purement comptable et financière, une fidélité est en train de se perdre auprès des amoureux du vin de Bordeaux. Perte de confiance qui constitue une cassure. Il n'est jamais sain que la flamme cesse d'être entretenue par les amateurs du pays producteur. Quand une habitude, un goût, une pratique se perdent, difficile de les reconquérir. »
Je riais dans ma barbe blanche de 3 jours.
Voici quelques saillies extraites du long texte que vous pouvez consulter ICI de notre « bordeaulogue » plus junguien que freudien mais par bonheur en ne dérivant pas dans le langage lacanien. Sans doute est-ce là l’influence de Michel Onfray grand amateur de Sauternes.
« Alors que l'œnotourisme bat son plein et que même le Médoc s'entrouvre, qui longtemps sur l'échelle de l'accueil jalousait Pyongyang… »
Évidemment, on pourrait se demander : mais pourquoi ne communiquent-ils pas sur cette question ? – ndlr La certification bio – Pourquoi, tous ces porte-drapeaux ne marchent-ils pas en tête d'une troupe conquérante en vue d'un Valmy viticole, au son d'une Marseillaise (écrite à Strasbourg, ça c'est la France !) abreuvant les sillons de cabernet et de merlot en bataillons d'assemblage ? »
Le classement de saint-émilion qui entraîna toute une série de péripéties judiciaires pour aboutir à un remaniement clientéliste qui fait rire ou pleurer bien au-delà de nos frontières et qui a failli provoquer le départ volontaire d'Ausone et Cheval Blanc du podium. L'affaire n'est d'ailleurs pas close.
- La notation Parker qui, si elle a rendu de grands services à l'export vers les États-Unis, contribua grandement à donner du monde viticole bordelais une image trouble où se mêlaient amitiés et prébendes.
« Chez nous, on parle terroir ; chez eux, on parle d'argent ! » s'amuse le vigneron bourguignon invité aux primeurs… Comment le contredire ? »
« À la décharge de ceux qui dirigent ces grands crus, difficile, pour ne pas dire schizophrénique, d'agir en faveur de l'intérêt commun tout en ayant une pensée obnubilée par la place de son domaine dans la hiérarchie des crus. »
« On rencontre dans ces lieux des gens raffinés, intelligents, généreux, parfois d'une grande humanité, mais capables de devenir des loups pour peu qu'on touche à leur grisbi, de se transformer en Rastignac ou, plus modestement, en César Birotteau et l'univers balzacien de la Comédie humaine y semble parfois encore d'actualité. »