En notre vieux pays nous n’aimons rien tant que les classements de toutes natures aussi bien celui de la sortie de l’ENA, être dans la botte ou pas, que celui maintenant célèbre des GCC de Saint-Émilion… Si j’évoque ce dernier, à propos de la dernière cuvée des étoilés du Guide Rouge Michelin, c’est qu’il y a, dans les 2 cas, des déclassés : ceux qui perdent 1 étoile.
Cette perte a pu prendre par le passé une tournure dramatique pour un chef au faîte de la notoriété. Les enjeux économiques sont tels, excessifs souvent, disproportionnés au vu de ce qui n’est, après tout, qu’une activité économique s’apparentant de plus en plus à un luxe du paraître qu’à une saine conception de la haute gastronomie, que la digue bien fragile qui retient les hommes à la vie se fissure et lâche…
L’irruption des réseaux sociaux dans le paysage médiatique, avec leur aspect caniveau plus ou moins nauséabonds, n’a fait qu’amplifier un phénomène exécrable, une forme de jouissance malsaine à jouer les oiseaux de malheur. C’est le phénomène bien connu des voyeurs qui se précipitent sur les lieux d’un drame pour contempler, avec « émotion » le malheur des autres.
Les bonnes nouvelles ne font guère recettes… sauf à propager des fausses bonnes nouvelles.
On me rétorquera qu’il y a pire sur l’échelle du malheur. Je n’en disconviens pas mais, dans le même esprit que le vieil adage « qui vole un œuf vole un bœuf », il me semble salutaire, comme le fait, Franck Pinay-Rabaroust d’Atabula, de remettre les pendules à l’heure. Il n’y va pas avec le dos de la cuillère, c’est tout à son honneur.
« Thibaut Danancher et Gilles Pudlowski qui ont pignon sur rue avec leur média respectif – Le Point pour le premier, Les Pieds dans le Plat pour le second – et qui agissent contre les principes mêmes de leur profession.
Nulle analyse, nul recul, nulle volonté d’informer, juste l’envie de montrer qui a la plus grosse en sortant le premier les scoops étoilés.
En annonçant « en exclusivité » la troisième étoile au Plaza Athénée d’Alain Ducasse, Thibaut Danancher prouve une fois encore qu’il reste le meilleur attaché de presse du chef monégasque qui se réjouit de perturber les plans du Bibendum en laissant fuiter l’info… »
« Quant à Gilles Pudlowski, c’est peu ou prou la même chanson : il met la pression chaque semaine aux chefs pour tenter de sortir des « chuchotis » qui tiennent la route ; il a juste accélérer la cadence pour être le « prem’s » à sortir ses scoops michelinés. Nous touchons ici au niveau zéro du journalisme… »
Journalistes, vous avez dit journaliste, Franck n’est-ce pas là une appellation bien trompeuse… et sûrement pas d'origine contrôlée...