C’est quoi le VCI ?
« L’article D. 645-7 du code rural et de la pêche maritime permet aux producteurs de vins blancs tranquilles bénéficiant d'une appellation d'origine protégée de produire un volume complémentaire individuel, au-delà du rendement fixé pour chaque appellation, afin d'alimenter une réserve individuelle mobilisable ultérieurement en cas de récolte déficiente sur le plan qualitatif ou quantitatif »
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En 2015 « Une cinquantaine d'appellations avait présenté une demande de VCI (rouges). Au total, vingt-six AOP pourront constituer un VCI de 4 à 6 hl/ha pour leurs vins rouges, dont une grande majorité d'appellations bordelaises (Bordeaux, Bordeaux supérieurs, Côtes de Bourg, Médoc et Graves, notamment). Savoie, Ventoux, Bergerac, Chinon et Bourgueil font également partie de la liste des admis.
« C'est un système assez complexe à mettre en place, faisait remarquer Éric Rosaz le responsable du pôle vin de l’INAO. Nous vérifions que les ODG ont la capacité de gérer les contraintes administratives lourdes que cela implique. » Mais à l'Inao, on insiste bien sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une décision irrévocable, un VCI refusé une année peut être accepté l'année suivante.
Dans la vallée du Rhône, le VCI avait créé des tensions entre production et négoce. La production voulant placer l'intégralité des volumes autorisés en VCI (10 % maximum du rendement, soit 5 hl/ha) quand le négoce souhaitait en commercialiser le plus possible. Comme de bien entendu c'est bien la production qui a obtenu gain de cause, puisque l'Inao a orienté ses préconisations pour un VCI de 5 hl/ha pour le côtes-du-rhône et de 4 hl/ha pour les côtes-du-rhône villages.
Bref, de quoi échauffer le sang du bouillonnant Président d’InterRhône qui préside aussi l’UMVIN le bras armé du négoce français.
En 2014, le négoce avait déjà porté un contentieux auprès du Conseil d’Etat, dénonçant la circulaire autorisant, par dérogation, l’achat de vendanges par des vignerons sinistrés. La plus haute juridiction administrative a annulé ce texte en 2015.
Pour la campagne en cours l’Union des Maisons et des Marques de Vin a posé un recours gracieux auprès du premier ministre pour que les interprofessions deviennent force de gestion dans les Volumes Complémentaires Individuels (VCI).
« S’appuyant sur la réglementation européenne, l’UMVIN estime que la régulation des VCI revient de plein droit aux instances interprofessionnelles, étant considérées par l’Union comme des outils de gestion économique. Une appréciation qui remettrait donc en cause les derniers décrets VCI, qui ne donnent aux interprofessions qu’un rôle consultatif. Ces arguments à l'appui, le négoce français vient de poser un recours gracieux à Matignon pour arbitrer entre ces deux lectures françaises et européennes. Pouvant être un préalable à un recours auprès du Conseil d’Etat, cette démarche scandalise les représentants du vignoble. Comme en témoigne la dernière assemblée générale de l’interprofession bourguignonne, on ne peut plus houleuse. »
Le torchon brûle entre le « placide » (sic) Bernard Farges et le « bouillonnant » (sic) Michel Chapoutier…
Coup tordu tempête ce dernier : « Le négoce a été roulé dans la farine »
« À trop tirer le fil, il se casse » lâche Bernard Farges lâche dans un soupir exaspéré…
On se croirait à la Chambre des députés.
Si vous vous passionnez pour les débats de haute volée qui occupent les Grands Chefs le CR du match de boxe est ICI
Pas de souci, mon petit doigt m’a déjà dit qui va gagner…
Petit rajout :
En conclusion de son discours, Jean-Michel Aubinel a donc demandé au nouveau président du BIVB, Louis-Fabrice Latour, et devant l'assemblée présente, de se « désolidariser » de l'action de l'UMVIN. Il l'a également pressé de s'engager à ce que les débats « ne soient plus pollués par des attaques incessantes des prérogatives des ODG, comme les contingents ».
Des demandes auxquelles le principal intéressé n'a évidemment pas répondu directement. Il a néanmoins reconnu une attitude un peu trop « pushy » de la part de l'UMVIN ces derniers temps, sur les « grands sujets comme les contingents de plantation et le VCI, créant beaucoup de tensions ». « Ces grands débats nationaux polluent un peu l'atmosphère, a t-il ajouté. Nous sommes plus modérés que le négoce au niveau national et tant que la région prospère, les deux familles s'entendront ». Concernant le point précis de la divulgation des stocks du négoce, celui a déclaré vouloir faire « des efforts » mais sans s'engager fermement pour autant : « Nous ferons tout notre possible pour y parvenir, a indiqué le nouveau président du BIVB. C'est dans la bonne direction, mais c'est une démarche compliquée... », a commenté celui-ci.