5 mois, et la voilà assise en face de moi au Yard, avec son petit chignon ananas, toujours aussi belle, et c’est comme si nous venions de nous quitter la veille. Je suis toujours aussi amoureux d’elle et elle le sait. «Le verbe aimer est difficile à conjuguer: son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif et son futur est toujours conditionnel» – disait Jean Cocteau
L’amour !
Camus tape juste « L'homme a deux faces : il ne peut pas aimer sans s'aimer. » et avec elle parler d'amour, c'est lui faire l'amour. Rien au monde ne saurait prendre sa place dans mon cœur. J’en suis là et j’en finirai là. Finir en beauté !
Tourgueniev dînait avec Flaubert et quelques amis, le 2 mars 1872, et il leur raconta que dans sa jeunesse il avait eu pour maîtresse, la fille d’un meunier, qu’il rencontrait lorsqu’il allait à la chasse. « Elle était délicieuse, pâle, avec un léger strabisme divergent, et elle n’acceptait jamais rien de moi. Ni argent ni cadeau. » Un jour pourtant, elle lui demanda un présent : un savon. Tourgueniev n’eut aucune peine à la satisfaire. Dès qu’elle eut le savon entre les mains, elle disparut un instant, puis réapparut toute rougissante, tendant ses mains désormais parfumées. Elle lui demanda de les embrasser, comme il baisait les mains des dames dans les beaux salons de Saint-Pétersbourg. Tourgueniev tomba à genoux devant elle. Jamais, dit-il, il n’y eut dans sa vie un moment comparable à celui-ci.
Nathalie Kosciusko-Morizet, ma chère Longueurs&Pointes candidate à la primaire ? Secret de polichinelle, elle a fait un nouveau pas dans cette direction ce mardi. « C’est une question qui se pose naturellement. Ce qui s’est passé dimanche, avec les résultats des élections régionales, m’a rapprochée de cette hypothèse », a répondu la députée sur France Info. NKM s’est également insurgée de la façon dont elle a été écartée de la future direction du parti LR par Nicolas Sarkozy, lundi : « J’ai reçu le verdict avant le procès par une dépêche AFP. J’aurais trouvé ça mieux qu’il me le dise en face. »
Virée sans entretien préalable, ni préavis, mais « il n'y a aucun drame, elle a 40 ans, elle peut subir une traversée du désert pendant deux ans puis rebondir. » Comme on s’aime beaucoup chez les jeunes prétendants « Elle ne construit pas quelque chose en étant contre quelqu’un, or elle tente de se construire contre Sarkozy. Elle est toute seule, trop fofolle, elle n'a ni ligne directrice ni colonne vertébrale » juge un proche de Bruno Le Maire.
Scories que tout cela…
Après un premier tour triomphal, pour la bande à Marine le plafond de verre, barrière symbolique et psychologique dont on dit qu’elle empêchera toujours le FN de gagner, avait sauté. C’était sans compter avec l’adoption, par une partie de l’électorat, un peu molle du bulletin au premier tour, d’un comportement stratégique lorsque le risque de voir passer le FN est fort. Face au risque FN, une part importante d’électeurs qui n’avaient pas voté au premier tour s’est donc mobilisée. «Le taux d’abstention au premier tour chez les inscrits qui se disaient proches de la gauche atteignait 47%. Alors qu’il n’était que de 43% à droite et de 44% chez les électeurs qui se sentaient proches du Front national». Le FN ne rafle donc aucune région, et perd très largement en Paca, Nord-Pas-de-Calais et en Alsace, là où il avait le plus de chance de passer. «Le plafond de verre électoral entamé, mais pas brisé»: cette phrase, titre d’un chapitre signé par la chercheuse Nonna Mayer dans le livre collectif Les faux-semblants du Front national, est sans doute plus juste. Le «plafond de verre» est toujours d’actualité, même s’il a pris quelques fissures.
«Estrosi l’emporte avec une majorité confortable, qui n’aurait pas été possible s’il n’y avait pas eu des reports de voix de gauche en sa faveur, commente Vincent Pons. Cette victoire est due au comportement responsable du PS, qui a retiré sa liste, et ensuite à l’attitude des électeurs.»
Ce constat optimiste doit être nuancé. Si le verre n’a pas brisé, il est fissuré et sans une action rapide de type Carglass il risque de voler en éclat. Le FN progresse de plus en plus dans toutes les catégories. « Depuis 2012, sa progression est forte dans toutes les catégories socioprofessionnelles, dans toutes les tranches d’âge, chez les hommes comme chez les femmes. Désormais, le FN fait de bons scores chez les étudiants, les cadres, les professions intermédiaires. Il progresse chez les diplômés, y compris de l’enseignement supérieur»
2016, année sans élections, va placer la Primaire des Républicains au centre et c’est là que l’opération Chartrons, que l’on raillait il y a un an, à gauche comme à droite, ce qui se comprend aisément, prend tout son sens. Si dans un premier temps, Juppé élimine Sarkozy, avec une mobilisation de l’électorat modéré en sa faveur, par la bande il met pratiquement Hollande hors-jeu comme le montre, le sondage TNS Sofres des 14 et 15 décembre, soit au lendemain du second tour des régionales.
Dans le cas où Nicolas Sarkozy serait désigné comme le candidat de la droite, il recueillerait 24 % d'intentions de vote, François Bayrou 10,5 %. Dans ce cas, François Hollande ne recueillerait que 19 % quand Marine Le Pen, elle, en engrangerait 26 %.Si le président du MoDem ne se présentait, Sarkozy verrait son score passer à 26 % contre 22 % à Hollande et 27,5 % à Le Pen. « On le voit: la présence de Bayrou est en fait légèrement plus handicapante pour Hollande que pour Sarkozy. Dans le premier cas, le différentiel entre les deux finalistes de 2012 est de 4 points sans le président du MoDem et de cinq s'il est présent. » L'absence de Bayrou a un impact sur les autres candidats.
D'une certaine manière, le vote MoDem apparaît comme un vote sans doute pas anti système, mais extérieur au système. Car sans lui, Marine Le Pen grimpe à 27,5 %, Nicolas Dupont-Aignan bondit de 4,5 % à 7 % et même Jean-Luc Mélenchon passe de 10,5 à 12 %. «Si le total des voix de gauche est loin d'être négligeable, il reste quand même fragile dès qu'est évoquée la présence de François Bayrou, puisque le total baisse de 4,5 points», explique Emmanuel Rivière, directeur de l'unité Opinion de TNS Sofres.
La présence d'Alain Juppé à la présidentielle change la donne du premier tour. C'est la seule configuration où Marine Le Pen ne virerait pas en tête avec 28 % contre 31 % pour le maire de Bordeaux. C'est aussi la plus mauvaise hypothèse pour François Hollande qui avec 20 % voit l'écart le plus grand (8 points) entre lui et le deuxième qualifié. D'une certaine manière, Hollande comme Sarkozy, ont un intérêt à être adversaires au premier tour de 2017…
Au second tour, les Républicains remporteraient l'élection. La présidente du FN serait dans l'incapacité de remporter l'élection. Face à elle, Nicolas Sarkozy recueillerait 64 % des voix. De son côté, Alain Juppé atteint les 70 % avec des reports de voix impressionnants de 100 % des électeurs UDI et MoDem au premier tour, de 94 % du Front de gauche et de 95 % du PS… mais seulement 86 % de la part des électeurs Républicains. «Il est clair qu'Alain Juppé possède la capacité de captation la plus large en étant le seul à devancer Marine Le Pen. En revanche, il n'est pas un candidat capable de faire baisser Marine Le Pen. Il existe une étanchéité entre ces deux électorats. Ça positionne tout de même Alain Juppé comme un bon candidat de rassemblement et de second tour», avance Emmanuel Rivière.
Autre enseignement de ce sondage, l'échec du Front national et singulièrement celui de Marine Le Pen au second tour des régionales, n'est pas perçu comme un élément déstabilisateur dans la mobilisation du vote FN. «Les électeurs frontistes sont toujours les plus déterminés et sûrs de leur choix, note Emmanuel Rivière. 96 % des sympathisants FN voteraient Le Pen quand 80 % des sympathisants LR choisiraient Sarkozy et seulement 72 % Juppé».