La tendance est à la sous-traitance dans les journaux et les hebdos pour la rubrique vin ou les spéciaux vins.
B&D et RVF, les salonnards, se partagent le gros du marché.
Dernier avatar de ce mouvement le journal le Parisien vient de confier sa rubrique vin au site de vente les Grappes ce qui lui a valu une volée de bois vert d’une blogueuse donneuse de leçons, elle-même chroniqueuse dans un hebdo féminin bourré de pub de luxe et caviste de profession.
C’est vraiment la poêle qui se moque du chaudron ou mieux encore l'hôpital qui se fout de la charité…
Journalisme et mercantilisme même combat !
Le blogueur, quel que soit son sexe, est bien commode, pas trop couteux, il dédouane les médias car c’est un produit hybride mais, comme il ne vit pas de l’air du temps, ses analyses et ses conseils ne sont pas forcément désintéressés.
Conflit d’intérêts évident, récurant, ça n’étonne plus personne, même ceux qui chevauchent en permanence les grands principes. Chacun défend son bout de gras. Bien sûr, il va m’être rétorqué que les purs et durs, les militants, pratiquent de façon désintéressée ou presque, loin des sirènes de la publicité et que les chevaux de retour, eux, s’en gavent. Moi je veux bien tout ce qu’on veut mais cette dérive, cette confusion des genres nous mène bien loin de ce que devrait être le journalisme.
Crédibilité en berne, tout s’achète et tout se vend, mais qu’importe c’est encore et toujours le temps des copains et parfois des coquins et ça rime bien avec le vin.
Ce qui me défrise c’est qu’une partie de cette engeance nous donne en permanence des leçons d’éthique. Merci de balayer devant votre porte et de ne pas planquer la poussière sous le tapis-brosse de l’échoppe.
La première expression « C’est la poêle qui se moque du chaudron » était usitée au Bourg-Pailler ; la seconde « C’est l'hôpital qui se fout de la charité », plus mystérieuse, mérite explication.
« Rey et Chantreau, dans leur "Dictionnaire des expressions et locutions", situent la naissance de cette expression dans la région lyonnaise, sans précisions sur la date. Claude Duneton, dans son "Bouquet des expressions imagées", la situe au même endroit, en 1894.
Et il est vrai qu'à partir du XVIIe siècle, il existait à Lyon aussi bien l'Hôtel-Dieu[1] que l'hôpital de la Charité[2] tous deux plus tard gérés ensemble par les Hospices Civils de Lyon (HCL). Et certains documents montrent qu'il y avait effectivement une rivalité certaine entre ces deux établissements, d'où de probables critiques de l'un vis-à-vis de l'autre et vice-versa.
Du point de vue du malade, celles-ci étaient probablement injustifiées, le risque d'y mourir étant probablement à peu près aussi élevé dans l'un que dans l'autre, d'autant plus si la date proposée par Duneton est exacte, car à cette époque, l'organisme de gestion commune de ces deux établissements avait fait le nécessaire pour en améliorer la salubrité (et donc abaisser le taux de mortalité), suivant en cela les recommandations du médecin et baron de la Polinière dans ses rapports intitulés "Considérations sur la salubrité de l'Hôtel-Dieu et de l'hospice de la Charité de Lyon".
[1] Laïc, dont les premiers bâtiments, remplacés ensuite, ont été initiés en 1184, et qui existe toujours. Au XVIIe siècle, il avait une bien meilleure réputation que l'Hôtel-Dieu de Paris puisque dans le premier, seul un malade entrant sur quatorze était assuré d'y vivre ses derniers jours, alors que c'était un sur quatre à Paris.
[2] Religieux, construit à partir de 1617 et détruit en 1934.