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15 novembre 2015 7 15 /11 /novembre /2015 06:00
Les faisous et les disous : « A-t-on jamais vu une marmite commencer à bouillir par le couvercle ? Non, mais toujours par le fond ! »

« Un autre monde est en marche. Beaucoup d’entre nous ne seront pas là pour assister à son avènement. Mais quand tout est calme, si je prête une oreille attentive, je l’entends déjà respirer !»

 

Arundhati Roy, jeune romancière indienne

 

Le 11 novembre sur France Inter, aux heures matinales, j’ai réentendu la voie de Paul Houée.

 

Dans le pays gallo, en Haute-Bretagne, on distingue les « disous » des « faisous ». Sauf qu'il y a des disous qui sont aussi des faisous. C'est le cas de Paul Houée. Sa parole a entraîné vers la vie « un pays qui ne voulait pas mourir ». Toute sa vie professionnelle et militante a été un engagement solidaire avec les compatriotes de sa terre natale, le Mené.

 

Le Dire et le Faire renvoie à une citation des Essais de Montaigne: « C'est une belle harmonie quand le dire et le faire vont ensemble »

 

« Tous les discours n'avancent point les choses : Il faut faire et non pas dire. » Molière ; Dom Juan ou le Festin de pierre, II, 4 (1665)

 

« Il importe plus de délibérer sur ce qu'il faut faire que sur ce qu'il faut dire. Nicolas Machiavel ; Discours sur Tite-Live (1512-1517)

 

Qui est Paul Houée ? 

 

« 1965. Jeune prof de sociologie, originaire de St Gilles-du-Mené, Paul Houée, un bosseur, déjà grand voyageur avide de connaître le monde, mais proche des gens de son canton d’origine, avec lesquels il est toujours prêt à partager une bolée, sans se prendre au sérieux, publie sa thèse : «Développement et coopération agricole en Bretagne centrale». Cette année-là, aussi, il participe sous la conduite d’Henri Desroche professeur à l’EHESS de Paris à un colloque en Israël sur l’éducation coopérative. Il se dit : « Ce qu’ils ont fait dans le désert, pourquoi ne pourrait-on pas le faire dans les landes de mon pays, le Mené ? »

 

C’est dans cet état d’esprit qu’il rend compte de son travail à base d’enquêtes participatives, à ses compatriotes au cours de l’été 1965 : près de 8 000 d’entre eux viennent en débattre. « Surprise ! » dit-il. Mais le mot est faible si on essaie de s’imaginer ce que représente un tel évènement pour ces jeunes ruraux. Jusqu’ici personne ne les écoute. Maintenant on entend leurs idées et leurs propositions sont prises au sérieux. Ça pourrait passer pour de l’action subversive mais telle n’est pas l’intention de Paul Houée : « Mes propos, sans doute, rejoignent « les nappes phréatiques » de l’histoire et de la sensibilité de cette population ».

 

Et de ce fait, « le Mené prend la parole ». L’un des anciens, d’ajouter : « Sans être du même bord politique, on a pu abattre les barrières et travailler ensemble. » À la longue, Paul Houée en tire cet enseignement : « Les hommes et les groupes qui trouvent dans l’intelligence de leur passé, la signification de leur présent, sont mieux armés que d’autres pour inventer leur avenir. »

 

« A-t-on jamais vu une marmite commencer à bouillir par le couvercle ? Non, mais toujours par le fond ! »

 

Le Printemps du Mené 

 

En 1965, à son initiative, se crée le Comité d'expansion du Mené. La même année, le 25 décembre, cent cinquante jeunes ruraux sont réunis en assemblée générale à Collinée. Sous la bannière de «Mené jeunesse», ils veulent, eux aussi, prendre part à l'élan que le sociologue veut donner au territoire.

 

Ce qu'on nommera le Printemps du Mené deviendra un modèle pionnier de développement local et reconnu au plan national. « Michel Rocard, Premier ministre, avait dit : « Nous avons tous un petit morceau du Mené en nous ! », se rappelle Paul Houée.

 

Sur sa table à manger, un dossier sur le Mené en 2025, réalisé par la communauté de communes. « Il faut continuer à s'appuyer sur ce socle de l'agriculture et de l'agroalimentaire. Et apporter de la valeur ajoutée à notre agriculture en la diversifiant. Ne nous laissons pas manger par la métropole. La campagne a un rôle à jouer. »

 

 

Paul Houée : « Le Mené, un pays qui se prend en main » face aux élèves de première technologie de la Ville-Davy il y a quelques jours.

 

« Un nouvel élan a été donné autour de quatre ressources locales, rappelle Paul Houée. Le vent, l'eau, le lisier et le bois sont aujourd'hui des bases fortes de notre développement économique. Le champ d'éoliennes, dont une partie de l'investissement est assurée par 137 familles de la région, en complément de capitaux américains, est une réelle réussite avec Geotexia, la transformation du bois en énergie, ou les maisons solaires. » 

 

Paul Houée est un faisous.

 

J’aime les faisous !

 

Je me méfie beaucoup des bavous, ils sont légion sur les réseaux sociaux, avec à leur tête le petit disous bavous qui, au-delà des Pyrénées, passe son temps à longueur de lignes à nous traiter de cons, de minables, de fainéants, de coincés du bocal, d’hypocrites, de buveurs de vins nature massacreurs de la nature (sic) Le vin «nature», pire ennemi de la Nature ? … de Français quoi… en se lamentant sur la disparition des petits commerçants du village qu’il a quitté depuis longtemps, tout en masquant le vide sidéral de sa pauvre pensée avec des photos chiadées (en ce moment moins de femmes à poils, plus de clichés scientifiques).

 

Un peu de modestie ne saurait nuire aux disous de la Toile, qui savent tout, expliquent tout, feraient tout mieux que tout le monde…

 

Laissons-les de côté, attachons-nous au destin des Paul Houée…

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commentaires

P
Oui, les yaka... les fokon... (les vrais à dire vrai) les moissijaitai... les maikefailapolice... formes nouvelles des disous. (On les attends une fois passée la compassion soulevée par les attentats djihadistes) Mais à part cela, jolie chronique qui sent bon la terre ( celle qui ne ment pas ! ) et révèle un état d'esprit antérieur de 8 ans au "Regain au Pays d'Auge" d' Emmanuel BERL.
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