Les lignes bougent, ça part dans tous les sens, les Échos écrivent « Menacées par les start-up de la finance et le « crowdfunding », les banques courent un risque majeur : celui de la marginalisation. Autre source d'inquiétude : les exceptions au « monopole bancaire » en vertu duquel seules les banques peuvent accorder des prêts se multiplient. »
Le « financement par la foule » mariage entre la finance et les réseaux sociaux, un type de financement participatif et démocratique :
« Les petits ruisseaux font les grandes rivières. » Autrement dit, les petites participations – dons, prêts ou investissements en capital – mises bout à bout permettent à des entrepreneurs, des inventeurs, des ambitieux de voir grand, de réaliser leurs rêves et de participer ainsi à l’essor économique du pays.
Une plate-forme de crowdfunding permet beaucoup plus qu’une levée de fonds, elle donne la possibilité à un entrepreneur de tester son idée, avant de la développer en lui donnant une visibilité auprès de la communauté des internautes, tout en veillant bien sûr à ne pas divulguer les informations confidentielles.
À qui profitent ces financements ?
« Un jeune entrepreneur de vingt-deux ans qui n’a pas d’apport personnel, pas de garanties à offrir, pas de connections, trouvera difficilement son financement auprès des banques, même s’il est diplômé et porteur d’une idée géniale. Il faut l’admettre. Les banques accompagnent plus difficilement cette phase, prometteuse mais très risquée, de l’amorçage d’une toute jeune entreprise. En revanche, ce même entrepreneur pourra bénéficier d’une levée de fonds suffisante pour développer son projet en passant par une plate-forme de crowdfunding, les risques étant mutualisés sur un nombre important d’individus et donc limités. En investissant 10 euros sur 100 projets différents, on perdra peut-être sa mise dans 40 projets, mais on peut la multiplier par 10 ou 100 dans d’autres. »
« Ce financement remplace le financement familial, amical, ce qu’on appelle le love money et qui donne un coup de pouce aux jeunes entreprises. Même si, à ce stade, ce modèle ne cannibalise pas les banques, ces dernières auraient tout intérêt à le considérer et à s’en inspirer. On peut tout à fait imaginer qu’elles proposent à leur tour ce service à leurs clients. Elles auraient même avantage à le faire, car les plates-formes de crowdfunding vont se multiplier pour répondre à des besoins économiques réels. »
Qui sont les investisseurs 2.0 des plates-formes de crowdfunding ?
« En 2014, un sondage de l’institut Adwise les a passés au crible. 7 % des Français interrogés ont déjà participé à une campagne de financement participatif. Parmi eux, des hommes principalement (57 %), jeunes – la plupart ont moins de trente-cinq ans – et urbains (60 % vivent dans des communes de plus de 200 000 habitants). Ils appartiennent aux classes moyennes – 24 % ont des revenus entre 24 000 et 36 000 euros. Ces derniers n’ont donc pas grand-chose à voir avec l’investisseur tel qu’on l’a beaucoup caricaturé, avec son haut-de-forme et son gros cigare... »
Quelles sont leurs motivations ?
« Une affinité avec les valeurs du porteur de projet (91 %) et l’envie de croissance de 1,4 milliard par trimestre ! Même si l’essor de ce nouveau modèle est encourageant pour l’économie, il l’est aussi sur un plan symbolique : il rapproche les particuliers de la finance et de la vie des entreprises, ce qui est très sain. »
« Le crowdfunding passera certainement par des bulles et des crises, mais il est voué à un bel avenir. »
Extrait de Changeons la banque ! - Plaidoyer pour une banque qui rend plus autonome, de Benoît Legrand, publié aux Editions Cherche-midi, 2015.
Jean-Paul Barriolade des éditions Libre & Solidaire qui a pu financer la réédition du Dictionnaire des cépages de Pierre Gallet grâce à la plate-forme de crowdfunding fundovino m’écrit :
Bonjour,
Nous avons besoin d’un coup de pouce sur deux projets auxquels nous tenons beaucoup :
- - L’ouvrage de Patrick McGovern Naissance de la vigne et du vin
- - La revue Autonomia.
Ces deux projets sont passionnants et vraiment originaux, mais comme vous pouvez vous en douter ils demandent une mobilisation d’énergie, de temps et d’argent très importante. Aussi pour cela nous avons engagé deux financements participatifs :
Fundovino pour Naissance de la vigne et du vin
Kisskissbankbank pour Autonomia
C’est pour cela que nous avons besoin d’un coup de pouce et nous vous sollicitons pour que vous relayiez l’information auprès de vos réseaux et de vos contacts en insistant sur l’intérêt de ces deux projets.
Merci pour votre soutien.
Bien amicalement.
« La publication de La Naissance de la vigne et du vin est un projet dont la réalisation implique de nombreuses étapes. Comme le montre le graphique ci-dessus, l’argent que nous récolterons nous permettra de financer tous ces aspects.
Il nous a paru indispensable de traduire cet ouvrage, le seul qui allie recherches archéologiques et sciences contemporaines pour nous donner une vision la plus exhaustive possible de l’origine de la viticulture.
Le but que nous avons fixé à cette campagne est de 3 800 € ; c’est le montant minimum nécessaire pour réaliser ce projet. Toutefois, la somme des coûts divers dépasse largement ce montant… C’est pourquoi nous cherchons à atteindre le second palier de 7 600 €. Cela nous permettra de compléter les frais de fabrication ‒ afin d’atteindre notre seuil de rentabilité ‒ et d’augmenter notre tirage et de faire une promotion importante pour que l’ouvrage puisse être connu d’un plus large public.
A propos du porteur de projet :
Patrick McGovern dirige le laboratoire d'archéologie moléculaire de l'Université de Pennsylvanie. Il utilise dans ses recherches l'archéologie moléculaire - technique émergente d'analyse des traces laissées par l'activité humaine -, l'analyse génétique (analyse ADN) conjointement à l'étude des mythologies.
Son ouvrage a reçu plusieurs prix, dont le Grand Prix de l'Organisation internationale de la vigne et du vin.