Guerres intestines… odeur nauséabonde…bataille entre le vin nature et les vins classiques… des camps… des chapelles… des ayatollahs… véritables escroqueries… terrorisme intellectuel… J’en passe et des pires.
À tout cela je réponds : disproportion du rapport des forces en présence. Que les ultras minoritaires naturistes donnent de l’urticaire aux lourdement majoritaires dit classiques, par un haut niveau de bruit médiatique, sans proportion avec leur poids économiques, est dans l’ordre des choses et dans la nature même de leur combat fort pacifique.
Un vigneron, peu soupçonnable d’être un suppôt des vins nus, s’adressant à Michel Bettane écrivait récemment « Enfin, tu parles de ton influence sur les consommateurs tout en tirant à boulets rouge sans discontinuer sur un phénomène de société, les vins nature, que personne ne peut aujourd'hui ignorer, tant il est fort et vigoureux et montre au minimum que tout a changé, le consommateur, les marchés, l'information, la critique. »
Oui, les lignes bougent, « Le monde évolue parce que certains marchent à côté des chemins. C’est dans la marge que se font les plus claires corrections » écrivait avec pertinence Robert Mallet.
Même si ça sent la retape pour regagner de la crédibilité, du racolage même m’écrit un vigneron, lorsque Denis Saverot le rédac-chef d’une RVF qui est passée à côté de tout, écrit « Comment l’essentiel du vignoble a-t-il pu le refuser si longtemps ? On reste pantois devant les erreurs accumulées dans les années 60, 70 et 80. Un aveuglement collectif. Pour produire davantage en dormant plus tranquilles, beaucoup de vignerons se sont mis à planter des clones ultra-productifs, cultivés à grands coups de traitements chimiques. Et la plupart des critiques, les clients même, ne voyaient rien, ou si peu. Les ravages ont été considérables : la dégustation des crus des années 70, robe orangée et palais sec et décharné, en témoigne. Et que dire des atteintes sévères à la santé des vignerons manipulateurs de produits phytosanitaires ? » c’est que le vent tourne, pas la girouette.
Pour ma part je n’ai pas forcément le nez propre mais, après avoir été peu sensible à ces sujets, au contact de la réalité j’ai évolué en observant, depuis la remise de mon rapport en 2001, les mouvements de ces vignerons qui prenaient des chemins de traverse pour revenir à l’essence de leur métier. Mes amis de Sève m’y ont bien aidé et le vin aussi…
Oui, j’ai eu le nez creux ! Et je m’en félicite comme aimait à le dire de mon temps le Président Antoine Verdale le boss des coopératives vinicoles.
C’est à dessein que j’ai utilisé deux expressions tombées en désuétude. En effet, fêtant les 10 ans de mon blog avec mon amie Claire, dans la conversation, à propos d’une belle photo, je lui dis en me marrant : « Tu sais j’ai souvent le nez creux ! » Étonnée, elle m’a confié que c’était la première fois qu’elle entendait cette expression.
Alors, pour l’édification de la jeunesse, en voici les définitions :
Garder son nez propre : s’en sortir sans dommage, ne pas être innocent, ne pas être parfait…
« Ayant fait ses preuves en maint coup dur, ayant toujours gardé son nez propre, il était devenu une sorte d'arbitre de la voyoucratie internationale. »
Auguste Le Breton
Avoir le nez creux
« Avoir du flair, avoir de l'instinct, une bonne intuition, être malin, découvrir quelque chose aisément, faire un bon choix, montrer de la perspicacité
Synonyme : malin, intelligent, astucieux, débrouillard, habile… »
« Ben, ma vieille futaille, l'apostropha familièrement Croquignol, tu peux te vanter d'avoir le pif plus creux qu'une canne de sureau.
Les Pieds Nickelés