Manger, boire et baiser est, selon eux, leur seule Trinité. Forts de leur virilité aiguisée par la bonne chère ils ne ratent jamais une occasion de défourailler des mots qui font mâle, bien troussés, avec ce qu’il faut de gras, de salacité – ne pas confondre avec la sapidité – et, bien entendu, de supériorité. Le doute n’est pas permis, ils en ont, ils sont bons, et si Bob Parker les notait ce serait à tout coup du 100/100.
Des as, des cracks, des Phoenix de ces bois, quoi !
Comme le notait avec justesse Pierre Desproges « L’amour… il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui le font. À partir de quoi il m’apparaît urgent de me taire. » Fonds de tiroir Seuil
« On devrait porter le sexe autour du cou comme une relique, en médaillon sur les barettes. N’est-ce pas l’artère qui alimente le fleuve des humains, l’ambroisie qui calme la soif du monde depuis l’origine des temps. »
L’Arétin 1492-1556
Jean Feixas et Emmanuel Pierrat dans leur petit lexique littéraire et poétique du sexe masculin : « Les mots qui font mâle »
Pour vous présenter cet opus, à mettre absolument entre les mains de nos vinolâtres en manque de mots, je préfère m’en remettre à une spécialiste de la chose Agnès Viard du blog Les 400 Culs
Plus près de toi, mon pieu
« Qu’il soit nommé «pieu» ou «épine», «gourdin» ou «asticot», «anguille» ou «nouille», le pénis met toujours les lexicographes en joie. En témoigne un livre répertoriant plusieurs centaines de citations et de mots d’esprit : «Les Mots qui font mâle», aux éditions Hoebecke. Florilège…
Dans un ouvrage tout entier consacré aux «Mots qui font mâle», Jean Feixas et Emmanuel Pierrat répertorient les manières les plus inventives de défendre son cas. Il y a ceux qui vantent la taille de leurs attributs. Certains désignent leur sexe en usant d’unités de mesures équivalentes à 25 centimètres : le chibre, par exemple, serait – à l’origine – l’équivalent d’un empan, c’est-à-dire la distance séparant l’extrémité du pouce et celle du petit doigt. Vantardise. »
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Le vin de bagnole (Antonin Iommi-Amunategui/Rue89)
De mon côté en hommage à un vin-culte « On s’en bat les couilles » de Pascal Simonutti je ne puis que me préoccuper de La malédiction des couilles.
« Par rapport au pénis qui n’a jamais souffert d’un symbole dévalorisant, les couilles, lestées, c’est vrai, de la vertu du courage (en avoir ou pas), sont davantage ballotés dans leur honneur et prennent souvent, sous leur dérivé de couillon ou couillonnade (coïon et coïonnade, en vieux français, proviendraient de l’italien coglione, testicule), un tour franchement péjoratif.
Mais même en restant couilles, elles ne sont pas flatteuses : « Tu n’es qu’une couille » signifie qu’on est un imbécile. Un peu comme le con féminin et son dérivé de connasse. Et ce ne sont pas les burettes, ces ridicules petites fioles, les balloches (méprisantes), les dépendances ou les sonnettes qui peuvent remonter le niveau, pas plus que les bibelots ou la bimbeloterie, qui font bazar.
Restent les burnes, qui ne manquent pas, phonétiquement, d’allure. Les génitoires, qui font sérieux, et les billes, qui font pimpantes. »
En tant qu’ancien enfant de chœur j’ai un faible pour les burettes :
« Il s’y ajoutait le plaisir de couillonner les femelles : si elles savaient qu’on se décharge les burettes entre copains, elles en feraient une gueule ! »
Jean Genet, Querelle de Brest Gallimard 1953
- Pour Denis qui aime les contrepèteries
- Et celle-ci pour le ruban vert