En parodiant Tartuffe j’ose écrire « Cachez-moi ce cul que je ne saurais voir... » afin de souligner l’hypocrisie des défenseurs de la pudeur qui pourraient m’accuser de manier trop facilement la provocation. Et pourtant boire cul sec au cul de la barrique est une pratique – certes réprouvée par la gente dégustatrice bouche en cul de poule – encore fort usitée dans le fin fond de ma Vendée crottée. Et qui peux nier que les bouteilles ont un cul ? En son temps j’ai même écrit une chronique « Elles montrent leur cul » link Je suis donc un récidiviste et j’aggrave mon cas en soulignant que les chansons paillardes accompagnant les libations n’ont jamais été avares de cette association.
Paul-Emile Debraux (1776-1831) employé à la bibliothèque de l’Ecole de Médecine (les carabins sont des paillards), chansonnier populaire et prolifique, auteur du Cul de ma blonde écrivait dans son premier couplet :
J’ai tâté du vin d’Argenteuil
Et ce vin m’a foutu la foire*
J’ai voulu tâter de la gloire
Une balle m’a crevé l’œil
Des catins du grand monde
J’ai tâté la vertu
Des splendeurs, revenu,
Je veux tâter le cul
De ma blonde, de ma blonde...
* foire = ici foria
Ce préambule posé pourquoi ai-je abordé ce matin ce sujet d’apparence fort scabreux. Le hasard chers lecteurs, comme toujours avec moi un hasard malicieux et bien sûr au moment où je m’y attendais le moins. Le « coupable », ou plus exactement celui par qui ce hasard est tombé sur moi, se nomme Michel Issaly. Je sortais d’une conférence de presse, fort intéressante, en compagnie de deux confrères, et sur une table dans un petit pochon en papier kraft une bouteille nous était proposée pour la nouvelle année. Chacun de nous en prend une, et mon pochon à moi rend l’âme, le flacon chute sans se briser le cul. Je le recueille avec tendresse et que vois-je sur l’étiquette : Bourgogne en Montrecul
Que dit le BIVB là-dessus ?
Les noms de CÔTE SAINTJACQUES, MONTRECUL (ou MONTRE-CUL ou EN MONTRE-CUL), LE CHAPITRE ou LA CHAPELLE NOTREDAME ne peuvent être adjoints à celui de BOURGOGNE que pour les vins rouges ou blancs et à celui de BOURGOGNE CLAIRET ou BOURGOGNE ROSÉ que pour les vins rosés produits à l'intérieur de l'aire délimitée de l'appellation BOURGOGNE et sur certaines parcelles du territoire de 1 commune du département de l'Yonne et de 3 communes du département de Côte d'Or.
Sur l’étiquette, les mentions CÔTE SAINT-JACQUES, MONTRECUL (ou MONTRECUL ou EN MONTRE-CUL), LE CHAPITRE ou LA CHAPELLE NOTRE-DAME doivent être inscrites immédiatement au-dessous du nom de BOURGOGNE, BOURGOGNE ROSÉ ou BOURGOGNE CLAIRET en caractères dont les dimensions ne dépassent pas la moitié de celles des caractères utilisés pour ce nom.
LE VIGNOBLE
Situation
Commune de production
- BOURGOGNE CÔTE SAINTJACQUES : Joigny (Yonne)
- BOURGOGNE MONTRECUL : Dijon (Côte d'Or)
- BOURGOGNE LE CHAPITRE : Chenôve (Côte d'Or)
- BOURGOGNE LA CHAPELLE NOTRE-DAME : Ladoix- Serrigny (Côte d'Or)
Encépagement
vins rouges et rosés, Pinot noir
vins blancs, Chardonnay
Production
Superficie en production délimitées :
- BOURGOGNE CÔTE SAINT-JACQUES: 13,43 ha
- BOURGOGNE MONTRECUL : 16,11 ha
- BOURGOGNE LE CHAPITRE : 5,24 ha
- BOURGOGNE LA CHAPELLE NOTRE-DAME : 4,53 ha
Rendement maximum à l'hectare
rouges et rosés 55 hl
blancs 60 hl
Récolte moyenne annuelle
Rentré chez moi je me suis souvenu d’avoir acheté au magasin de la cave coopérative de Lourmarin « Le Cul-du-Loup » un AOC Lubéron et une petite recherche sur la Toile m’a permis de débusquer un « Cul de Beaujeu » un Sancerre dont il est dit sur le blog www.fou-rgeot-de-vin.com « Autrefois on parlait du Clos de Beaujeu. Cette belle pente des vignobles sancerrois, 45% s'il vous plaît, exposée sud-est, sur la commune de Chavignol, est aussi connue que la côte des Monts Damnées. Nous sommes ici sur des terres blanches du Kimméridgien. Le vin de Franck et Christine Laloue provient d'une petite parcelle d'un peu plus d'un hectare que leur cousin, Bertrand Paillard, leur a proposée en métayage en 2008.« Un vrai challenge que nous avons été heureux de relever » ont-ils commenté au dernier Salon des vins de Loire d'Angers autour d'un échantillon, déjà prometteur, de ce Cul de Beaujeu dont le premier millésime n'a été commercialisé que début septembre, après huit mois d'élevage en cuve. Cette parcelle du Cul de Beaujeu, il a fallu la travailler, la remettre en état, reprofiler les rangs, la nourrir d'un apport d'amendement organique et de pâturin, avec l'objectif d'enherber les rangs de cette vigne très pentue, qu'il faut vendanger avec un chenillard sur lequel sont disposées les caisses de raisin ramassé à la main fin septembre 2009. »
À ce petit jeu j’ai trouvé :
- Cristia Cul de Sac 1905 VdP d’Oc de Baptiste Grangeon
- Cuvée Cul Sec la Réaltière Coteaux d’Aix 2009 Bio...
- Gratte-cul KLIPFEL mais c'est une eau-de-vie blanche à l'églantine...
- apéritif à base de vin au Gratte-Cul (cynorhodon)...
Cependant afin d’épuiser cet important sujet je lance ce matin, auprès de vous chers lecteurs de tous pays, un appel pour le recensement exhaustif de l’association Vin&Cul... Question subsidiaire : qu'elle est la belle qui se dévoile aux côtés de notre Fabrice des Hospices de Beaune ?