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15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 00:08

Dans ma chronique du 27/03: « On ne nous dit pas tout… », une source bien informée me dit des choses inavouées sur le « mesclun » des rosés http://www.berthomeau.com/article-29489156.html je m’efforçais de mettre sur la table des éléments objectifs d’information. Depuis, l’affaire suit son cours normal à la française : On pétitionne pour sauver la pureté du rosé ; On sonde les Français : vive l’opinion publique ! ; On tente d’informer : Bernard Burtschy courageusement s’y colle dans le Figaro ; On tonne : Perico Légasse s’y colle avec sa finesse coutumière…

Moi je ne pétitionne jamais ; j’adore les sondages qui ne veulent rien dire sauf ce que les commanditaires veulent leur faire dire ; j’aime les gens courageux qui font leur métier même à contre-courant ; j’ai un « faible » pour la grosse mauvaise foi en béton armé de Perico Légasse qui, lorsqu’on tape son nom sur Google, voit placer en tête l’une de mes chroniques datée du Vendredi 11 juillet 2008  Tailler un costard : Perico Légasse habillé pour l'hiver par Lapaque  www.berthomeau.com/article-20980217.html.  Horreur absolue elle bat tous les records d’audience. Enfin, parce que j’adore mettre mon grain de sel dans le potage : tout à la fin je fais une suggestion de valorisation des vrais rosés.

 

1) On pétitionne : j’ai reçu via Yvan Drapeau Rédacteur en chef adjoint de la Charente Libre, le libelle suivant :


Madame, Monsieur,

Le vin rosé est en danger (informations détaillées sur le site ci-dessous),
pour le sauver merci de signer la pétition en ligne. Cliquez ici :
www.coupernestpasrose.com

Sincères salutations.

Le Président de l'Association,

Olivier SUMEIRE


2) On sonde :

 12-04-2009 du blog Chroniques Vineuses Le carnet de route d'Hervé LALAU, journaliste viticole

 

Rosés de coupage: les experts se prononcent

 

« Une écrasante majorité de Français (87%) est opposée au projet d'autorisation dans l'Union européenne de la fabrication de vin rosé en mélangeant du vin rouge et du vin blanc », selon un sondage IFOP paru ce dimanche dans Sud Ouest Dimanche et Midi Libre.

 

« Conséquence, même si ce vin est moins cher qu'un rosé traditionnel, seuls 14% des Français se déclarent prêts à l'acheter », ajoute l'IFOP.

 

Une question tout bête:

 

Les Français interrogés (dont on ignore s'ils boivent ou non du vin) savent-ils que le Champagne rosé est un rosé de coupage? Et si oui:

 

a) pourquoi en achètent-ils actuellement?

 

b) continueront-ils à en acheter?

 

Question subsidiaire: les Français savent-ils que le projet laisse aux IGT, AOC/AOP la liberté de conserver les règles d'élaboration actuelles du rosé?

 

Moralité: la réponse à ces deux questions étant plus que probablement négative, quelle valeur peut-on dès lors accorder à ce sondage?

 

Tiens, j'aurais bien aimé que l'IFOP demande aux Français ce qu'ils pensent de l'osmose inverse. De la chaptalisation (au dessus et en dessous des plafonds préfectoraux). Ou encore de la réacidification.

 

En tant qu'experts de la vinification des rosés, je suis sûr que les Français ont un avis autorisé.

 

PS. Et comme le dit notre ami gastronome Patrick Chazallet: « Si on avait interrogé le même échantillonnage il y a 2 mois en demandant comment était fait le vin rosé, on aurait eu 80 % de vin blanc dans du vin rouge ».

 

3) On tente d’informer :

 

Extrait de la Revue de Presse de Catherine Bernard dans Vitisphère : Je vous livre l’analyse la plus sans pitié. Elle est signée de Bernard Burtschy dans le Figaro : « Maintenant que l'affaire est dans le sac, les producteurs provençaux font mine de découvrir l'affaire. Mais alors, à quoi sert l'observatoire des rosés qu'ils ont lancé il y a quelques années ? ». Et de poursuivre : « même en Provence, bien des producteurs ajoutent un peu de vin blanc à leur rosé pour l'affiner et caler la couleur. D'ailleurs, si cette pratique est meilleure et moins chère, pourquoi le consommateur n'en bénéficie-t-il pas ? (...) Quant à la mention « rosé traditionnel » que les Français viennent d'arracher aux instances européennes, elle risque d'être pire que le mal qu'elle est censée soigner. On ne voit pas très bien ce qui interdirait aux producteurs étrangers de demander aux Français de rajouter « vin chaptalisé », pratique autrement plus importante que l'assemblage des deux couleurs. Mais là, pas touche. Un kilo de sucre étant nettement moins cher qu'un kilo de vin, l'affaire est éminemment rentable. En toute non-transparence. ». Dans son blog, Laurent Bazin, journaliste politique à i-télé, confirme, in fine, l’analyse en nous livrant les propos « hors antenne » du ministre de l’agriculture Michel Barnier : « A vrai dire, même les producteurs français sont divisés sur la question. La plupart de mes interlocuteurs me disent finalement que si les autres le font, il serait dommage de s'en priver... ».

 

4) On tonne :

Un vent très odorant de Perico Légasse : www.librevent.over-blog.com/article-29197769.html

Perico et Chiquelin même combat ! Ça me rappelle le ton de libelles d’un autre temps et au devenir de ceux qui les signaient…

 
5) Je suggère :

La mention, à l’instar des « blanc de blancs » champenois, « rosé de noirs » ou « rosé de grains noirs » ou « rosé de grains de couleur» selon le degré du politiquement correct admissible  « rosé de rouge» étant à proscrire car à connotation trop « socialo-communiste » très Programme Commun même si M&M : Mitterrand-Marchais ça ferait très rétro mais le risque étant que les Radicaux de Gauche revendique l'ajonction de Fabre, Robert le pharmacien de Villefranche de Rouerge...  
Ce ne serait que justice pour tous ceux qui respectent la tradition des rosés, comme l'ami Philippe Pouchin (cf ci-dessous). C’est valorisant et élégant, ça laisse aux autres vignerons le libre choix et aux consommateurs la capacité de comprendre toute la palette des rosés...

 

« Voilà plus de trente ans que Philippe Pouchin élabore son rosé à partir de grains de raisins noirs, conformément à la tradition provençale. Des caves du domaine de Château Bas, sur les coteaux d'Aix-en-Provence, sortent chaque année des milliers de bouteilles d'un vin délicat, aux arômes vifs de fleurs blanches, d'agrumes et de poires. « Ici, on ne bidouille pas en mélangeant des vins rouges avec des blancs, s'insurge ce viticulteur. On va chercher la couleur et les arômes sur la peau, après une macération de quelques minutes à quelques heures. C'est la manière la plus noble et la plus élégante de faire du rosé.» Le Figaro.fr Vins du 16/03.

 

Et pendant ce temps-là le Professeur-Président de l’INCA  Dominique Maraninchi, en remet une couche dans l’indifférence générale. Quand est-ce qu’on pétitionne avec l’Amicale des Bons Vivants pour défendre le bien vivre ?  

Vous attendez quoi les amis : le prochain uppercut !
consultez le N°48 à la rubrique PAGES (en haut et à droite du blog) car il est temps pour vous d'adhérer à l'Amicale des Bons Vivants.

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auprès de Jacques Berthomeau

www.berthomeau.com et jberthomeau@hotmail.com

Secrétaire Perpétuel de l’ABV 06 80 17 78 25

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commentaires

S
Cher Jacques Ca fait du bien un peu d'objectivité et de recul dans ce confit d'hypocrisie.Ce qu'oublient gaillardement de préciser les hérauts du vrai rosé c'est que leur cahier des charges prévoit l'incorporation de blanc pour l'élaboration de rosé (mais aussi de rouge...) jusqu'au stade "vins en cours de fermentation"...On coupe donc en toute l"égalité dans les AOC et on veut conserver ce privilège, éviter que d'autres produisent des choses équivalentes mais les proposent moins cher... Du protectionnisme pur jus.Ce qu'il ne faut pas perdre de vue c'est que cette mesure se trouve, comme souligné dans un commentaire précédent, dans un paquet de pratiques oenologiques, pour la plupart réclamées à corps et à cris depuis longtemps (copeaux en vinification par exemple) par ceux qui hurlent aujourd'hui contre le coupage et qui donc au final...perdront tout et continueront à voir les rosés de coupage (les vrais, assumés eux et pas cachés dans les arcanes des décrets) rentrer en toute légalité sur le territoire communautaire et continuer à perdre des parts de marché, au Royaume-Uni par exemple. En effet, le Ministre de l'Agriculture français, qui offre aujourd'hui des bouteilles de rosé à ces collègues (vive la campagne électorale et la surenchère de ridicule), a milité et obtenu de faire de l'OIV la référence en matière de pratiques oenologiques dans l'UE.Cela a 2 conséquences:- l'entrée libre des vins de pays tiers dans l'UE dès lors qu'ils respectent les pratiques OIV- la référence explicite à l'OIV pour la reconnaissance des pratiques oenologiques dans l'UE (exemple l'ouverture à de nouvelles pratiques admises récemment par l'OIV)Ah oui, j'allais oublier, le coupage pour les vins sans indication géographique est autorisé par l'OIV depuis 1985, avec l'accord de la France... L'OIV oui mais seulement quand ça nous arrange. A 2 mois d'en prendre la Présidence (par l'intermédiaire d'Yves Bénard), c'est ce que l'on appelle un signe fort!Vous avez dit hypocrisie...
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C
ces aides ont disparu, et par souci de simplification, puisque ce qui empêchait le coupage n'existe plus, M. Fischer Boel a proposé du coup d'autoriser aussi le coupage. bien sûr les cahiers des charges des appellations stipulent les cépages autorisés. Aussi, cela ne servait actuellement qu'à la Champagne. donc, beaucoup de bruit... pour quels effets ? Peut être apprendre aux Français que le rosé n'est pas forcément un coupage... !!!
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C
le sujet du rosé est très complexe ; et le pire c'est que la mesure a été adoptée en janvier dans le paquet des pratiques oenologiques... aujourd'hui on veut revenir dessus.<br /> A l'origine, il faut bien noter, que la pratique était autorisée en VQPRD (vins d'appellation) pas en vin de table car il existait des aides différenciées en vin blanc et vin rouge. Donc si on "mélangeait" il était difficile de chiffrer les aides.
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J
bravo GOULEBENEZE!!!<br /> ça c'est l'analyse d'un provençal....
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G
Je ne connais pas le chroniqueur du Figaro, par ailleurs plaisant à lire, mais ne danse-t-il pas lui aussi au bal des hypocrites. Qu'entend-il quand il écrit "L'affaire était en gestation depuis plusieurs années dans les coulisses de la Commission européenne". C'est un sentiment ou une certitude ? Quel preuve détient-il en secret. Quelle est sa source ? Si j'en crois mes sources, et j'ai des raisons de le faire, le projet n'est en réalité arrivé sur la table qu'à la fin de l'année dernière dans la plus grande discrétion. Et si la France (et pas le ministre) a voté pour, c'est bien parce qu'il n'en a pas mesuré l'impact émotionnel chez les provencaux et dans la presse et enfin parce que la France avait obtenu des satisfactions sur d'autres points, notamment la désalcoolisation au-delà des normes OIV. Comme d'hab la négociation débouche sur un compromis et là ce sont les provencaux qui en font les frais. Le vrai pb de cette affaire au regard du processus décisionnel, c'est que tout cela se fait en comité d'experts représentants les Etats membres et qu'à 27 quand seule la france fait du "rosé traditionnel", c'est compliqué de ne pas être isolé. Et que sur nombre de sujet, les positions se prennent au doigt mouillé. La question pour la provence, c'est que 80% de leur production est consommée en France.<br /> J'ajouterais volontiers qu'en autorisant le coupage sans contrainte pour faire du rosé, je dis bien sans contrainte, cela signifie que n'importe quand dans la campagne, des négociants opportunistes, on dira intelligents, pourront casser les cours du rosé. Le rosé n'est pas un vin de garde alors les provencaux devront le brader pour libérer leur cave, si n'importe qui peut fabriquer du rosé à tout moment. Certains diront quelle opportunité pour les AOC et les vins de pays de se démarquer en faisant de la qualité. C'est quoi de la qualité ? La qualité première d'un rosé pour les clients n'est-elle pas d'être rose, frais, agréable, pas trop cher et ne donnant pas mal à la tête au bout de trois verres ? Enfin, combien de temps pourront résister les AOC et les vins de pays aux demandes de leurs producteurs d'autoriser le coupage au nom de la compétitivité.<br /> Le ministre lui, il est malin comme un singe, il voit bien que la situation est bloquée, qu'il est seul parmi les ministres, sauf l'italien qui se réveille aussi et qui est contre le coupage mais aussi la désalcoolisation. Le nôtre, il est candidat aux élections. Alors, il demande un report à Mariann. Après les élections surtout...
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