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4 février 2008 1 04 /02 /février /2008 00:07

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Ce matin direction : Angers, respirer un peu d'air du pays, aux confins de la Vendée militaire. Dans mes jeunes années, lorsqu'on me traitait de «  ventre à choux », eu égard à mes origines vendéennes, j'assumais cette appellation avec le sourire, car elle correspondait à une réalité. En revanche, je montais, et je monte toujours, sur mes grands chevaux, lorsque certains, bien intentionnés ou ironiques, me traitaient, ou me traitent encore, de «  chouan».

 

Confondre le soulèvement de la Vendée militaire et la Chouannerie est une erreur historique grave, entretenue par le Vicomte et son barnum du Puy du Fou. Si les deux mouvements ont pour origine des causes identiques : religieuses et refus de la conscription, l'insurrection vendéenne (1) fut déclenchée par les paysans et le petit peuple (2), ses premiers chefs sont issus du peuple : Cathelineau est colporteur, Stofflet est voiturier, les nobles et le clergé prirent le train en marche (3) ; la chouannerie bretonne et bas-normande fut, elle, un mouvement de petits nobles miséreux : « dans aucun pays la noblesse ne pullule comme en Bretagne. A la Réformation de 1668, on y compte seize à dix-sept mille individus nobles, sans parler de deux mille deux cents familles usurpatrices, contre lesquelles il y eut arrêt. Chez les familles, peu de grandes fortunes de trente à quarante mille livres de rente. Nombreux sont les nobles qui mendient des pensions pour subsister, pensions rares. La plupart vivent comme les paysans, habillés comme eux, souvent aigris comme eux.

 

 

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 (1) Il s'agit de la «Vendée militaire» c'est-à-dire l'agglomération politique et religieuse qui prit les armes en mars 1793 qui embrasse une grande partie de la Loire-Inférieure, du Maine-et-Loire, des Deux-Sèvres et de la Vendée. Elle est bornée : au nord, par la Loire, avec, en amont, Brissac, en aval, Paimboeuf ; à l'ouest, par la mer ; au sud, par Luçon, Fontenay-le-Comte, Niort ; à l'est, par Parthenay, Thouars, Vihiers.»

 

(2) «  Dès le 2 mars 93, les citoyens Achard et Giraud, commissaires du département de la Vendée, chargés d'organiser la garde nationale dans les cantons de Beaulieu, La Mothe-Achard et Landevieille, ont été débordés ; ils ont appelé au secours : «  La chose publique est en danger » disaient-ils. Tandis que la générale battait dans la commune de la Mothe-Achard, le tocsin retentissait aux cloches des paroisses voisines. Les gars de cette partie intermédiaire, confins du Bocage couvert et de la région maritime dénudée, accoururent, disposés au combat. Heureusement, le district pu expédier à temps de 50 hommes de la garde nationale. Les paysans surent éviter le choc ; ils se contentèrent de conspuer les bourgeois et se retirèrent.»


(3) « Le chevalier Sapinaud de La Verrie, homme calme, aux traits réguliers, aux cheveux déjà blanchis, âgé de cinquante-cinq ans, subit l'assaut, dès le 10 mars. Il veut empêcher les paysans des environs de Mortagne de sonner le tocsin. Imbu d'idées philosophiques, il avait avec un enthousiasme marqué salué l'aube des temps nouveaux ; il n'avait pas dédaigné de prendre part à la gestion des affaires de son pays. Vingt fois les paysans le menacent de mort. Trois jours il résiste ; enfin il quitte son foyer, incertain du résultat. A la Gaubretière, son cousin Sapinaud de la Rairie, ex-lieutenant au régiment de Foix, est emporté par la même vague.»

 

Je ne vais pas vous refaire l'histoire des Guerres de Vendée mais vous citer encore des textes qui apportent de l'eau à mon moulin :

« A l'heure où la Vendée se souleva, du même coup, sur l'autre rive de la Loire, quatorze départements furent en feu. Il est essentiel de marquer cette simultanéité pour bien saisir l'immense péril que courut la Convention. Alors que, menacée par l'étranger, elle appelait aux frontières et décrétait une levée de trois cent mille hommes, l'Ouest breton et normand - en même temps que la Vendée - répondait par une levée redoutable, mais contre elle. Et cela parce que, longuement préparé à la résistance par le froissement de ses convictions intimes, il venait de rencontrer, dans la résurrection de la milice abhorrée, la pierre dure ou le contact électrique qui produit l'étincelle.»

« Les victoires vendéennes de mars furent de magnifiques prémices : la Vendée vola de victoire en victoire et ses armées stimulées grossirent comme une avalanche. La Chouannerie se traînera, anémique et désordonnée. Elle n'aura rien de la cohésion de sa voisine. Son territoire, politiquement parlant, ressemblera à un damier : ici, une paroisse républicaine ; là, une paroisse rebelle ; plus loin, une paroisse hostile, mais soumise...


Au lendemain de cette initiative rompue, la Chouannerie semble condamnée ; ses bandes diminuées errent pleines d'incertitudes et de découragement. Un évènement va les renforcer : le passage de la Loire par les Vendéens. »

« Cependant, l'une et l'autre, la Vendée et la Chouannerie, garderont toujours, malgré cette union, leur tempérament propre. On peut se poser la question : si, plus dense, plus compact, le soulèvement de la rive droite avait pu s'épargner les défaites du début, si, pareil à celui de la rive gauche, il avait marché de victoires en victoires, quelle influence auraient eue ces triomphes sur la mentalité des combattants ? Les Chouans, alors groupés par grandes armées, auraient-ils modifié totalement leurs méthodes ; se seraient-ils clarifiés, purifiés ? La Chouannerie, en un mot, serait-elle devenue, moralement et militairement parlant, une autre Vendée ?»

 

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Charrette fut plus Chouan que Vendéen...

L'ensemble des citations sont extraites du livre d'Emile Gabory « Les guerres de Vendée » publié dans la collection Bouquins chez Robert Laffont.

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