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1 octobre 2007 1 01 /10 /octobre /2007 00:03


Comme je suis abonné au Nouvel Obs et que je suis parisien, nul n'est parfait, je reçois son supplément Paris-Ile de France que je considère comme le reflet parfait du biotope du boboland. La livraison de cette semaine, sous le générique : Tendance, titre " Du beau, du bon, du bio-bio " avec en chapeau : "Fini les crus bourgeois. Les bohèmes de l'Est parisien ont désormais leur propre vin. Gouleyant, rebelle, et hautement écolo, comme de bien entendu."  
Alors je ne résiste pas au plaisir de vous livrer, à vous pauvres provinciaux, ce magnifique morceau de bravoure, très représentatif d'un discours faussement rebelle, signé Gurvan Le Guellec, sans commentaire.


"C'est un lieu très pensé, comme il en pousse de plus en plus sur cette face nord de Montmartre. Dénomination tendance - La Cave Café -, population officiellement "métissée", mais à forte teneur... en étudiants de la Fémis * , petites mosaïques grises au sol, vitres à gogo, grandes banquettes en skaï. Et vins naturels "pas ou peu sulfités" directement tirés du fût. Des vins livrés "en circuit court" par le vigneron, servis par une déesse noire et bus au pichet (10-12 euros les 50 cl) par des convives moins préoccupés par le flacon que par le contenant. Bref, des "vins de copains" se consommant sans grande modération.
Produits non seulement avec des raisins bio mais sans aucun entrant industriel (soufre pour aseptiser, levures pour relancer la fermentation), les vins naturels sont pourtant l'antithèse des bibines d'apprentis chimistes censées s'adapter à la consommation de masse. Ils présentent une robe souvent trouble, peuvent dégager un peu de gaz résiduel à l'ouverture et développent des arômes de fruits inattendus, voire carrément désarçonnants (noix, pomme aigre-douce). Au point que beaucoup, considérés trop atypiques, se font retoquer par les commissions d'agrément des AOC.
Cet ostracisme de la profession (et des grands sommeliers) ne semble pas rebuter le consommateur parisien. Bien au contraire. De Ramulaud au Chateaubriand, du Verre volé à la Muse Vin, les "sans-soufre" (issus de petites appellations) sont en train d'éjecter bourgognes et bordeaux des caves et bistrots à vins à l'est de la place du Châtelet.
Cette nouvelle révolution pinadière peut étonner. Pendant longtemps, le vin naturel n'a été qu'un délice d'initiés, gravitant autour d'une demi-douzaine de bistrots bien cachés. L'effloraison est plus récente. Trois ou quatre ans au plus. Les professionnels avancent leurs explications. Accroissement de l'offre avec l'arrivée d'une nouvelle génération de vignerons ; prix de plus en plus stratosphérique des grands crus ; goûts francs et fruités s'adaptant aux jeunes palais trentenaires...
Et puis il y a la part de l'effet de mode. La concentration des bars à vins naturels entre Bastille et Stalingrad n'est pas anodine. Si les bordeaux s'épanouissent dans le confort bourgeois, les sans-soufre s'écoulent avec bonheur dans le biotope du boboland parisien. Au petit jeu des correspondances, rien ne manque : les étiquettes très graphiques, les dénominations jouant sur le second degré, sans oublier le discours de vignerons souvent forts en gueule, défendant leurs "vins honnêtes" contre la mondialisation du goût (...) "

Gurvan Le Guellec 

* La fémis :www.lafemis.fr/ L'Ecole Nationale Supérieure des métiers de l'image et du son
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