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12 juillet 2018 4 12 /07 /juillet /2018 06:00
Je ne me souviens pas du début et je ne serai pas là pour vous raconter la fin

Selon la version du clan des femmes, que je n’ai jamais contestée, je suis né, un 12 juillet, en fin de matinée, dans un chou, au lieu-dit le Bourg Pailler, à l’entrée du bourg, au bord de la nationale, un ancien relais de poste aux murs épais imprégnés de salpêtre. Bien plus tard, je ne sais quand, lorsque vint l’âge de raison peut-être, j’admis, face aux lazzis de mes petits camarades, qu’en réalité j’étais né dans le lit Henri II de mes parents, celui où sans doute je fus conçu. C’est Marthe Regnault, la sage-femme du village, aux mains larges comme des battoirs de lavandière, qui recueillit, après l'ultime poussée de ma mère, mon petit corps visqueux et coupa le cordon.

 

 

 

Le chou, notre chou, c'était un chou à vaches, un chou fourrager haut sur tige, dont nous mangions les petites feuilles vert pâle du cœur. Déjà affublés de noms d’oiseaux, péquenots, bouseux, ploucs, nous, les petits gars du bas-bocage vendéen, on nous taxait aussi de ventres à choux. Je détestais la soupe aux choux autant que les petits cons de la ville qui venaient faire bronzer leur cul blanc sur la grande plage des Sables d’Olonne.

 

Qui nous avait baptisés ainsi ?

 

Nos perfides voisins charentais qui, au début du XXème siècle, virent débarquer des hordes de vendéens venus les repeupler ; il existait d’ailleurs des « foires aux vendéens » où des « recruteurs » venaient engager les bras surnuméraires. Nos familles catholiques du bocage battaient des records nationaux de fécondité  alors que les charentais se gardaient de procréer outrancièrement, afin de ne point diviser les héritages. Les fermes des 2 Charente manquaient de bras. On offrait donc des conditions inespérées aux vendéens qui n’avaient pour toute richesse que leur seule réputation de travailleurs acharnés. Tel qui vivotait sur quelques arpents ingrats se voyait confier une riche terre de 60 hectares. Nos vendéens apportèrent dans leurs bagages leur bétail, leurs modes de cultures et le fameux « choux fourrager », dont ils plantèrent de grandes quantités pour leurs bovins et, sans doute, eux-mêmes.

 

« Des ventres à choux, ces gens-là… »

 

L'hirondelle du faubourg était la chanson que chantait maman

 

On m'appelle l'Hirondelle du Faubourg

Je ne suis qu'une pauvre fille d'amour

Née un jour de la saison printanière

D'une petite ouvrière

Comme les autres j'aurais peut-être bien tourné,

Si mon père au lieu de m'abandonner

Avait su protéger de son aile,

L'Hirondelle

 

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commentaires

P
2 jours avant votre serviteur cher Taulier ! Mais c'est peu et ne constitue qu'une avance de façade puisque j'ai quelques années de plus. Alors,même en ce jour, respect pour les aînés jeune freluquet !<br /> Mais surtout bon anniversaire !<br /> De par cheu nous toujours, si on connaissait les maternités légumières des choux ou florales des roses qui donnaient droit a des puériles plaisanteries entre garçons et filles en cours de récréation, c'est une légende typiquement régionale qui voulait expliquer les naissances.C'est une cigogne qui apportaient les bébés empaquetés dans un tissus en kelch fiché au bout du bec.<br /> D’où quelques fines plaisanteries, si si si, j'insiste, fines plaisanteries.Une maman cigognes qui apprend à ses cigogneaux à voler vient d'en autoriser un à tenter un vol solitaire ; mais ne t'éloigne pas lui dit elle.Le temps passe et pas de retour du cigogneaux. Quand enfin il revient sa mère lui demande d’où il vient pour avoir mis tant de temps. Oh répond il l'air de rien, j'ai été survoler le couvent histoire d'inquiéter quelques nonnettes.
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