Le lundi 4 juin Marc Ogeret est mort à l'âge de 86 ans au centre hospitalier de Semur-en-Auxois.
Il sera inhumé avec « un œillet rouge », symbole du Paris révolutionnaire.
« Il est des artistes dont le nom représente bien plus que leur surface médiatique. Qui incarne une époque, un esprit. Tel était Marc Ogeret, né à Paris en 1932, et qui vient de disparaître après une vie de convictions, passée à défendre les grands textes et la cause des plus faibles. » Télérama
Le jeudi 7 juin 2018 Thomas Legrand sur France Inter rend Hommage à Marc Ogeret.
Interprète d’Aragon mais aussi de Jean Genet, Pierre Seghers et d’Aristide Bruant, Marc Ogeret avait à son répertoire la plupart des chants révolutionnaires qui ont fait l’histoire de France depuis L'Internationale jusqu'au Temps des cerises. C'était un grand admirateur de la Commune de Paris (1871).
Chanteur dans l'ombre de Ferré (qu'il a également interprété) et Brassens, il avait fait la première partie du concert de Georges Brassens à Bobino en 1964. Marc Ogeret, habitué des programmations musicales de Radio Libertaire, avait une voix chaleureuse, le timbre clair et une diction impeccable qu'on peut retrouver sur des albums comme "Chansons contre".
Marc Ogeret s'était également illustré en reprenant des chansons réalistes évoquant la Première guerre mondiale comme La chanson de Craonne ou La butte rouge.
C’est cette dernière, écrite en 1922 par Montéhus sur une musique de Georges Krier, que j’ai choisie :
« Cette chanson n'aurait pas été enregistrée par Montéhus (même si elle fut déposée à la SACEM en 1923). Par contre, d'autres (outre Renaud) l'ont enregistrée, il s'agit notamment d'Yves Montand (CBS, 1955) et Marc Ogeret (Vogue). En fait, par rapport au préambule de Renaud, Montéhus a "retourné sa veste" deux fois. Antimilitariste avant la guerre de 14, comme ses contemporains, il fut emporté par la vague militariste de 14-18, mais revient, après-guerre, à des chansons plus antimilitaristes. La Butte Rouge en est un exemple. La butte de Bapaume, en Champagne (et non la Butte Montmartre comme peut le laisser croire le premier couplet) est devenue, grâce à cette chanson, un lieu de commémoration, le Douaumont des pacifistes. Elle fut ensuite reçue comme un chant de révolte et de commémoration, propagée par les militants anarchistes et socialistes, recopiée dans maints chansonniers, et échappa peu à peu à ses auteurs. »
Marc Ogeret, rue de la Colombe à Paris, venant de recevoir le prix de l’Académie Charles-Cros de la chanson francaise, le 29 mars 1963. RUE DES ARCHIVES/AGIP
Mort de Marc Ogeret, chanteur poétique et politique