Parlons peu mais parlons foot, c’est politique :
« Emmanuel Macron avait 4 ans à Séville, et 15 quand l’OM battait Milan en coupe d’Europe, il faut le comprendre, il n’a pas su le reste. Mais elle est irrespirable la société que l’on fabrique, sur le modèle d’un football dénaturé, où le culte du plus fort a balayé l’humour et la tendresse. Seuls sont digne d’éloges le start-upper et le footballeur couronné, et les malchanceux aux mains qui glissent, les moins adaptés, les jamais-spadassins, ne seront rien, n’ont jamais été ?
Comment vivre si la victoire seule surnage, comment vivre dans ce mensonge, comment vivre dans une telle injonction? Il faut donc chanter nos pertes, chanter Robert Herbin, que l’infâme anglais Stiles, «the Toothless Tiger», le tigre édenté, blessait il y a 52 ans. Retenez ceci. Ils n’étaient ni de mauvais footballeurs ni de mauvais Français, les Bleus de 1969, ni les appelés de 1940, les non-nommés, les interdits.
Voici donc, dans leur beauté, Angleterre 5, France 0, 12 mars 1969, la composition de notre équipe: Carnus, Djorkaeff, Lemerre, Bosquier, Rostagni, Herbet, Bonnel, Simon, Michel, Loubet, Bereta. Tous excellents hommes et Henri Michel le premier, qui vient de mourir. Regarder et aimer cette équipe et la commémorer est un antidote aux déshumanisations chatoyantes que l’on nous propose. »
Quand les Bleus perdaient, nous n'étions pas si malheureux
Claude Askolovitch — 16 juin 2018 à 11h00 — mis à jour le 16 juin 2018 à 15h41
« L'équipe de France de foot n'a pas toujours été la plus performante, loin de là. Pourtant, ses joueurs ont fasciné plusieurs générations. »
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Les disettes de mon enfance semblent pesantes dans leur répétition. Ce n’était pas vraiment le cas. Il y avait, après chaque défaite de l’équipe nationale, une émouvante recherche de résilience. Battus, les Bleus s’acharnaient à revivre, et nous à y croire. On se racontait des belles histoires et on saluait les jeunes joueurs qui montaient dans les routines du championnat. On découvrait un feu follet lyonnais du nom de Di Nallo, un buteur nantais nommé Gondet, un attaquant argentin mais français, Nestor Combin, et le chti Georges Lech. Il y avait ces moments où la malédiction s’estompait. La cruauté ou le ridicule nous faisaient retomber. Nous nous étions qualifiés pour la Coupe du monde en Angleterre, en 1966, par la grâce éphémère d’une équipe rajeunie. Sur place, nous fûmes piteux. Un an après, une sélection de joueurs corses évoluant en deuxième division battait la France à Marseille. On n’y échappait pas.
Le 17 juillet 2014, le Mexique arrivait, pour la première fois, à ne pas perdre contre le Brésil en Coupe du monde. Un 0-0 en phase de groupes arraché notamment grâce aux gants de Guillermo Ochoa. Le gardien sera un de leurs meilleurs joueurs jusqu’à l’élimination de sa sélection en huitièmes de finale face aux Pays-Bas. Quatre ans après, « Memo » Ochoa a commencé sa Coupe du monde comme il avait fini la dernière : en étant décisif. »
Son arrêt d’un tir de Toni Kroos, lors de la victoire historique de son équipe face à l’Allemagne (1-0), rappelait celui qu’il avait réalisé contre Neymar il y a quatre ans : une incroyable détente et une main ferme au moment où son équipe avait le plus besoin de lui.
Dans ce match, les Allemands ont tiré 26 fois en direction du but mexicain et ont cadré neuf frappes. Ochoa les a toutes arrêtées. Aucun gardien mexicain n’en avait arrêté autant depuis la Coupe du monde 1966. Il est devenu le deuxième de l’histoire à avoir empêché et l’Allemagne, et le Brésil, de marquer le moindre but dans cette compétition. Au coup de sifflet du match, l’Institut des affaires géologiques mexicain a détecté un tremblement de terre « artificiel » à Mexico, qui était autant dû au but victorieux de Hirving Lozano qu’aux gants de l’ancien gardien de l’AC Ajaccio. »
Le président de la République a déjeuné avec les joueurs de l’équipe de France à Clairefontaine mardi. Plongeon dans les coulisses de la rencontre.
Avant de rejoindre la Russie dimanche pour y disputer la 21e Coupe du monde de l’histoire (14 juin-15 juillet), l’équipe de France a reçu Emmanuel Macron à Clairefontaine, mardi. Le président de la République, grand amateur de football, a perpétué la tradition initiée par Jacques Chirac il y a vingt ans. En 1998, l’ancien maire de Paris avait porté chance à Zidane et sa bande. Ses successeurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande, n’avaient pas connu le même succès, ni bénéficié des retombées «magiques» d’une victoire au Mondial sur leur cote de popularité.
S’il s’est engagé à venir en Russie en cas de qualification pour le dernier carré de la compétition, l’objectif fixé par le patron du foot français Noël Le Graët, Emmanuel Macron nourrit de plus grandes ambitions pour les Bleus. «Une compétition est réussie quand elle est gagnée», a déclaré à la presse le président avant de rejoindre Didier Deschamps et ses joueurs. Et de s’extirper habilement d’un piège tendu par un confrère de l’émission Quotidien lui demandant les prénoms de Kimpembe et Dembele. «Je me suis toujours refusé au quiz mais je connais les prénoms des joueurs», a dribblé le président.