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13 avril 2018 5 13 /04 /avril /2018 06:00
Fidèle parce que l'on veut être honnête avec notre terroir, que le raisin puisse s'exprimer comme il est... comme le climat et la terre nous permet de le faire, ici. Loin des modes…

Vendredi matin dernier, mon goût immodéré pour le farniente, soleil aidant – oui, oui, le voilà qui pointait le bout de ses rayons pour mieux repartir me dit-on – me jetait dans les bras de deux ami(e)s Éva Robineau et Laurent Bazin pour qu’ils fassent mon job à ma place : écrire une chronique sur un des défricheurs du champagne tel que je l’aime, la cuvée Fidèle Vouette et Sorbée de Bertrand Gautherot.

 

Tout était parti d’une belle invitation à venir, à Ici-Même, sur l’autre rive de la Seine, goûter les nouvelles cuvées de la maison Gautherot, Bertrand et Hélène. ICI 

 

L’homme de l’art, la veille, à la clinique Arago, m’avait donné mon bon de sortie pour aller et venir comme avant avec mon nouveau cardan. Cependant, la météo me dissuada d’enfourcher mon vélo alors je pris le métro.

 

Sur le coup de 6 heures de l’après-midi – 18 heures ça fait chef de gare et ces jours-ci la vie du rail est très perturbée – je poussais la porte de ma cave préférée.

 

 

La maison Gautherot m’y attendait et, ô surprise, le nouvel étoilé de Table, Bruno Verjus, dans une seyante canadienne, s’y trouvait. Il s’extasiait face à la variété et la qualité  de l’offre de vins nu d’Ici-Même. Bravo Claire !

 

J’avais même invité Jean-Paul Kauffmann grand licheur de champagne devant l’éternel mais le chanceux a pris ses quartiers d’été dans ses Landes préférées et s’était excusé.

 

Et puis l’amie Isabelle Spiri arrivait avec sa jeune pousse en poussette : son Augustin.

 

De concert nous dégustâmes les cuvées ci-dessous en photos, celles de la maison Gautherot et celles de son petit négoce, clandestin, piloté par Benoît Jousseau.

 

De la belle ouvrage de précision, comme toujours, tout en finesse, en respect de l’expression de l’esprit du lieu, la patte de Bertrand Gautherot.

 

Vu mon peu de goût pour les commentaires de dégustation je pris sur le champ deux décisions :

 

  • La première assisté des conseils de Claire : acquérir une bouteille de Fidèle pour mon habile mécanicien, le chirurgien ayant changé mon cardan droit ;

 

 

  • La seconde de piocher dans mon stock de chroniques pour écrire la présente chronique.

 

Premier à venir à la rescousse : l’ami Laurent Bazin au temps où il tenait son blog le Vin de mes amis. 

 

Ce n’est pas tout neuf ma bonne dame et mon bon monsieur, le  mardi 19 février 2008, dix ans déjà, il titrait : Bertrand Gautherot, dans les bras de Sorbée...

 

« …Dans cette région qui veut sans cesse produire plus et rêve de s'agrandir, les Gautherot prônent pratiquement l'abstinence: ils cultivent 4 hectares à peine, produisent 10.000 bouteilles les bonnes années. Mieux : dans cette Champagne qui traite massivement ses vignes (rudesse du climat oblige, dit-on souvent...), Bertrand a décidé de la jouer bio.

 

« J'ai toujours voulu faire du raisin, explique-t-il. J'attendais seulement que mon père me passe la main. En attendant, je travaillais comme concepteur produit dans l'industrie du luxe : je concevais des étuis de rouge à lèvres en élastomère... Donc, en 93, je reviens ici, dans une région qui est sans doute la plus traitée au monde : engrais pesticides... La Champagne dépense en moyenne 2200 euros/hectares en produits. Venant de cet univers de luxe, je me suis dit : « attends... Entre l'image et le produit, il y a quelque chose de malhonnête. Ça déconne... ». C'est comme ça que j'ai basculé. J'ai arrêté tous les traitements. J'ai eu envie de rendre la vigne à sa nature et d'accepter ce qu'elle me donnerait »

 

[…] Au début donc, logiquement, les Gautherot font du raisin. Du raisin bio, qu'ils livrent à la coopérative […]  Et puis un beau jour passe un certain Anselme Selosse. En voisin, mais aussi en mentor, ce vigneron atypique, pousse les Gautherot a faire eux-mêmes leur vin. En 99, Bertrand plante donc des Chardonnay à côté de ses pinots et en 2001 il sort ses premières bouteilles. »

 

La chronique ICI 

 

Et puis je redescends dans le temps jusqu’au 23 avril 2013 où l’amie Éva ROBINEAU sur son blog, pour fêter le vote par l’Assemblée Nationale, de la loi le mariage pour les personnes de même sexe, se posait la question 

 

Que boit-on pour célébrer cela ?

 

Réponse : Liberté, égalité, Vouette et Sorbée

 

« .. Alors après ce long aparté, dans un contexte de fête, je conseillerais d’ouvrir pour l’occasion une très belle bouteille. Des bulles exceptionnelles, parce que cette avancée est exceptionnelle. Je choisirais Fidèle, de Vouette et Sorbée. Parce que c’est un Champagne comme je les aime, avec un nez très séducteur, une explosion d’arômes fins, subtils, sur l’oxydation mais de manière légère et plaisante. L’oxydation qui dure en bouche aussi, à travers ses fines bulles, et une belle tension. Une longueur en bouche parfaite. Et même si la couleur peut surprendre, tirant un peu sur le rose passé, pas de crainte, vous serez séduit par le vin tout entier. »

 

La chronique ICI 

 

Me voici donc bien aise avec le sentiment du devoir accompli : rien faire et laisser dire !

 

La conclusion je la confie à Bertrand Gautherot, c’est qu’il disait à Laurent Bazin en 2008 :

 

« Fidèle parce que l'on veut être honnête avec notre terroir. Je veux que le raisin puisse s'exprimer comme il est... Comme le climat et la terre nous permet de le faire, ici. Loin des modes. C'est aussi pour ça qu'au lieu de donner à la Maison un nom Tartanpion ou Durand, on l'a nommée du nom des deux lieudits où poussent les vignes : Vouette et Sorbée. C'est une façon de rendre leur vérité aux cépages et aux sols dont j'ai hérité ».

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commentaires

P
On ne te changera pas cruel ( voir sadique ) Taulier ! Encore une de ces délectables chroniques qui nous font ronger notre frein à nous pauvres provinciaux - tu sais ceux délaissés voir méprisés par Macron (même combat? - Oh non ! (lol). Mais aujourd'hui tu fais fort d’où l'outrance à peine forcée de sadique.En effet, lorsque alléchè et mis en bouche par tes louanges on se précipite sur le site Vouette et Sorbée, on apprend qu'ils ne vendent pas au particulier ! Manquait plus que ça ! Aller, je persiste Sadique va !
Répondre
P
On ne te changera pas cruel ( voir sadique ) Taulier ! Encore une de ces délectables chroniques qui nous font ronger notre frein à nous pauvres provinciaux - tu sais ceux délaissés voir méprisés par Macron (même combat? - Oh non ! (lol). Mais aujourd'hui tu fais fort d’où l'outrance à peine forcée de sadique.En effet, lorsque alléchè et mis en bouche par tes louanges on se précipite sur le site Vouette et Sorbée, on apprend qu'ils ne vendent pas au particulier ! Manquait plus que ça ! Aller, je persiste Sadique va !
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