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23 septembre 2016 5 23 /09 /septembre /2016 06:00
Le road-movie de Justine et Fleur dans les vignes du Seigneur pour accoucher d’1 BD d’1 nouveau type PUR JUS

Oh les filles, oh les filles

 

Elles me rendent marteau

 

Oh les filles, oh les filles

 

Moi je les aime trop…

 

En 2005 ce fut le refrain du tube du groupe Au bonheur des dames mené par Ramon Pinpin et je trouve qu’il va bien au teint des deux filles : Justine Saint-Lô et Fleur Godart, Godart avec un T qui viennent d’accoucher d’une BD d’un nouveau type baptisée, au vin nature bien sûr, Pur Jus.

 

Que vient faire le teint des 2 filles dans ce road-movie dans le monde des vins nus, ou presque, me direz-vous ?

 

Rien !

 

Simplement j’imagine la tête que vont faire les bonzes du vin face à cette BD d’un nouveau type, ils vont en perdre leur latin de cuisine, tirer le nez, avaler leur gorgée de travers, manquer s’étouffer avant de se réfugier dans un silence excédé.

 

En résumé elles vont les rendre marteau.

 

Pensez-donc, voilà t’y pas que deux petites nanas, plutôt bien gaulées, ont trouvé le moyen pour se « barrer tous les week-ends dans les vignes, mettre les mains dans la terre, dormir à la belle étoile, sauter dans les lacs… se marrer comme des baleines, manger comme des ventres à pattes et boire du jus de raison fermenté. » (Sic)

 

Pas en voyage de presse drivées par les proprios des châteaux, mais sur leur tandem – j’écris ça parce qu’au départ leur projet se nommait Viticycle – sac à dos, nez en l’air, cheveux au vent (note du Taulier : sauf que la Fleur qui a fait table rase), cœur léger… hé, hé !

 

Pas très convenable tout ça s’exclamerait notre cher Hubert Le Forestier, ça ne se faisait pas dans les vignes de mon grand-père et que maintenant les filles se la jouent globe-trotters, elles vont casser le métier de winemaker !

 

Et puis, pire encore les voilà, ces gourgandines, qu’elles nous parlent savamment de l’esca ! 

Le road-movie de Justine et Fleur dans les vignes du Seigneur pour accoucher d’1 BD d’1 nouveau type PUR JUS
Le road-movie de Justine et Fleur dans les vignes du Seigneur pour accoucher d’1 BD d’1 nouveau type PUR JUS

Ce n’est pas Dieu possible, mais où allons-nous, elles vont tout nous prendre, nous dépouiller de notre supériorité naturelle…

 

- De grâce Hubert évitez de prononcer ce mot satanique vous faites le lit de ces va-nu-pieds qui sont capables de venir nous importuner en plaçant sur des belles tables, y compris, étoilées, leur pur jus qui pue !

 

Prenez ce Jeff Coutelou de Puimisson dans l’Hérault, cette contrée barbare du grand Sud, là où le fleuve rouge versus degré hecto coulait à grands flots, il vend la mèche :

 

« Chez les voisins les vignes sont en taille mécanique sous perfusion pour l’irrigation, mais aussi pour les produits phytosanitaires et les engrais.

 

« Quand tu plantes une parcelle, on te donne 7000 euros, mais si tu arraches et replantes, on te donne 10 500 euros. Donc grosso modo, c’est plus intéressant pour les mecs d’arracher et de replanter.

 

- Elle dure combien de temps leur vigne alors ?

- 15-20 ans

Le road-movie de Justine et Fleur dans les vignes du Seigneur pour accoucher d’1 BD d’1 nouveau type PUR JUS

Et puis ce Lilian Bauchet : un révolutionnaire ! Un confédéré paysan ! Un plus que rouge !

 

Écoutez-moi ce qu’il déclare, y’a de quoi donner des idées à nos employés mon cher !

 

« Le truc, c’est que je voulais travailler seul.

 

- Pourquoi ?

 

- Parce que je ne suis pas un bon manager. C’est compliqué de gérer une équipe, je trouve.

 

« Quand t’as envie de glander, tu peux pas parce que tu es le patron, et quand t’as des gens qui glandent, tu gueules parce que tu es le patron… Et je voulais de la liberté. Et puis travailler au cheval, moins courir et avoir plus de temps sur chacune de mes vignes. Faire du jardinage, quoi ! »

Le road-movie de Justine et Fleur dans les vignes du Seigneur pour accoucher d’1 BD d’1 nouveau type PUR JUS

Glander, faire du jardinage, et pourquoi la sieste obligatoire pour le peuple, ça nous mène tout droit à Mélanchon

 

Mais ce n’est pas tout mon cher ami, j’en frémis lorsque je lis les propos de ce Jérôme Galaup de Castelnau-de-Montmirail dans le Tarn.

 

- Vous m’en apprenez de belles : Ils font du vin dans le Tarn ?

 

- Hé oui mais ils ont des vaches aussi et ce trublion ose dire que « les vaches m’ont expliqué le végétal. On a une sensibilité avec l’animal plus proche avec le végétal. »

 

- Incroyable, ce sont des vaches sacrés !

- Ne plaisantez pas mon cher je le crois sincère « Si j’avais pas eu les vaches, j’aurais mis beaucoup de temps à me sentir proche de mes vignes… »

Le road-movie de Justine et Fleur dans les vignes du Seigneur pour accoucher d’1 BD d’1 nouveau type PUR JUS

Elles sont même allées en Champagne chez un certain Vincent Charlot qui leur a raconté des horreurs qui vont mettre ce pauvre Bernard Arnault en fureur, pire encore que pour Merci Patron.

 

« Beaucoup de viticulteurs en conventionnel ont des problèmes de ventes. Ce sont les coopératives qui prennent leurs bouteilles et qui collent leurs étiquettes dessus. »

 

« Le groupe LVMH achète entre 60 et 70% de la production champenoise. Ça représente quelques millions de bouteilles. »

 

« Et puis bon, ça toujours été des magouilles, ici !

 

Par exemple, quand il y a surproduction, les viticulteurs sont obligés d’envoyer le surplus à la distillerie.

 

De gros négociants leurs proposent donc de couper gratuitement le raisin plutôt que de payer des gens pour le faire. Du coup ils reclassent les excédents dans leur appellation à eux et personne ne dit rien.

 

Personne ne parle de la Champagne. Les journalistes le savent mais ne peuvent pas en parler et tout se fait verbalement pour que rien ne sort de la Champagne.

 

Ce qui se passe en Champagne reste en Champagne. »

 

L’omerta, la Corse quoi et si En Magnum virait révolutionnaire, y z’en sont capables vu que Desseauve a viré bio, ça ferait du dégât dans le Landernau des châteaux…

 

Mais ce n’est pas tout, y’a même une cerise sur le gâteau, Tampon, le pirate parisien ami du vin qui fait de la vigne dans le Neuf 3 !

 

- Non !

- Si ! avec l’association Clinamen « qui réveille les pratiques paysannes en territoire urbain » (sic), ils investissent un terrain de l’université de Villetaneuse pour y planter des vignes expérimentales. Ils sont aidés par des bénévoles de tous horizons, récompensés en unités TU (Tampon Usufruit), qui seront ensuite autant d’unités de partage des fruits du travail collectif. »

 

- Mais c’est la porte ouverte au communisme, vraiment ce Le Foll distribue des droits de plantation à n’importe qui…

 

Vous comprenez mieux maintenant mon accroche « elles vont les rendre marteau » même si, comme un Saint-Simon du jaja pur jus, j’ai lu la BD des 2 filles avec un parti-pris évident de vieux garnement.

 

Je n’ai fait qu’effleurer le contenu, le texte de Fleur est riche, dense, documenté… c’est du lourd… mais les aquarelles de Justine sont aériennes, légères comme des libellules, elles attirent la lumière et donnent à ceux qu’elle croque une joie de vivre qui réconcilie avec la vie que l’on vit où il y a beaucoup trop de gris.

 

Plaisir des yeux, activation naturelle pour neurones, les 2 donzelles au look d’enfer vont vous mener tout droit au paradis des vignes du Seigneur où chantent les petits oiseaux, les abeilles butinent, les vermisseaux bronzent au soleil.

 

Y’a d’la joie comme chantait le fou chantant Trenet.

 

Comme l’écrit le sage François Morel dans sa préface Le vin en poupe

 

« Fleur et Justine aiment le vin dans sa plus authentique définition, avec ce que ça suppose d’exigence culturale, et elles sont parties – stylo, crayons et pinceaux dans la besace – à la rencontre des vignerons qui partagent la même passion. »

 

Passion, le mot est lâché et j’ai le souvenir de ce repas partagé avec les 2 filles pleines d’idées, d’envie, où Justine m’a montré ses premières planches, où je leur ai dit « allez-y ! Foncez ! » Pour sûr que c’était une aventure mais voilà c’est le bonheur que de faire, d’accomplir, d’aller au bout de ses rêves… »

 

Bravo les filles ! Je vous aime trop…

 

NB. BD d’un nouveau type ai-je écrit, ce n’est pas pour faire joli une appellation en l’air, c’est la réalité de cet opus au format agréable qui marie avec bonheur un dessin joliment troussé avec un texte qui donne à réfléchir.

 

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