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11 septembre 2016 7 11 /09 /septembre /2016 08:00
CHAP.17 extrait sec, Cahuzac n’a jamais été rocardien mais toujours « tout pour ma gueule… »

« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder ils s’habitueront. »

René Char

 

Pour bien comprendre un personnage public, tenter de cerner ses ressorts profonds, au-delà des apparences, de l’image qu’il souhaite donner aux autres, le meilleur poste d’observation est de le côtoyer lorsqu’il fait ses premières armes, s’aiguise les dents sur la piétaille.

 

Tel fut mon cas, lors de la bataille qui mena à l’adoption de la fameuse loi Evin.

 

Le jeune homme, bien mis, froid et tranchant comme une lame, sur de lieu, dominateur, intransigeant, sans concession, un pur qui veut consacrer sa vie à nettoyer les écuries d’Augias et à faire triompher un bonheur hygiénique. Pensez-donc, c’est un prometteur bourgeon de l’Assistance Publique, un futur mandarin de la cardiologie, un mec qui veut toujours prouver qu’il est le meilleur de la classe, proche des puissants, ceux qui font les carrières.

 

Ce garçon avait déjà l’art de se placer au bon endroit au bon moment et chez Evin, compagnon de route de Michel Rocard, il en a fait une brillante démonstration en se moulant dans la stratégie de Claude Got et de son Groupe des 5 Sages pour faire passer la fameuse loi Evin.

 

L’attaque. Elle est sans concession. La veille de tout débat parlementaire, c'est la publication d'une tribune dans « Le Monde » et l'envoi d'un signal très clair au ministre de la Santé ; en substance, il lui est dit que, s'il recule, le groupe des 5 le dénoncera « pour lâcheté politicienne ». C'est le combat frontal contre un conseiller du ministre, en l'occurrence le docteur Marschall, jugé trop mou. Et son remplacement par le docteur Cahuzac, considéré comme un des leurs. C'est un travail de lobbying, constant et dévoué : ce sont d'interminables soirées passées, pour Claude Got, dans son petit bureau de l'hôpital, où il écrit, sans fin, sur son Macintosh. C'est enfin le vrai sourire, le premier depuis des années, lorsque le combat paraît gagné, et que la fameuse loi interdisant toute publicité est votée, dans une nuit froide de décembre. »

 

Et puis, voilà que la brillante jeune pousse délaisse les tristes couloirs de l’AP, sans doute y trouverait-il la gloire, puis l’argent, mais il n’a pas le temps, l’homme ambitieux est pressé, il va au plus près du blé, là où il coule à flots, dans la poche des riches : la chirurgie des implants capillaires n’a rien de glorieuse mais elle est une source quasi-inépuisable de liquide. Mais l’homme n’a pas renoncé à ses ambitions premières, il sait que le marigot politique est peuplé de médiocres, de traîne-lattes, de petits apparatchiks, alors il jette son dévolu sur le chouchou des sondages, Michel Rocard, et, puisque son séjour à la Santé, pas la prison mais la crèmerie de la place Fontenoy, lui a fait fréquenter le beau linge des grands laboratoires pharmaceutiques, l’ambitieux va investir pour préparer l’avenir, faire cracher au bassinet les monstres des pilules, planquer le tout en Suisse et attendre la suite des évènements. Apporter de l’eau au futur moulin d’une présidentielle c’est se valoir une reconnaissance éternelle de la part de ceux qui œuvrent dans l’ombre pour porter leur poulain sur la plus haute marche.

 

Tel fut le calcul de Jérôme Cahuzac. Il renouvellera la manœuvre avec Hollande, non sans doute avec un magot, mais avec son art de se rendre indispensable au beau milieu de ceux qu’il méprise, la volaille socialiste, caquetante, fainéante, incompétente…

 

On ne tire pas sur une ambulance disait Françoise Giroud mais il n’est pas interdit de remettre Cahuzac à sa place, celle d’un ambitieux qui s’est pris les pieds dans ses œuvres, rien de plus, rien de moins.

 

Loin du prétoire, assis face à la mer, je lis.

 

« Une femme revient de la rivière, une corbeille remplie de poissons posée sur sa tête, une tunique de laine enserre ses hanches pleines et superbes, des enfants s’amusent à sauter par-dessus des cabris et se disputent la possession de quelques rochers. Une bande de chasseurs surgit dans la clairière portant un vieux mouflon ligoté sur une perche. Un homme en cuirasse, deux petites cornes plantées sur un casque en bronze, apparaît en haut de la tour et observe l’horizon où, blanchie par la lumière du soleil, la mer va se confondre avec le ciel. »

 

« Je ne supporte pas les phrases proustiennes alambiquées, ce style précieux et cette âme parisienne. Je ne saisis pas ce qu’il veut me raconter avec son histoire de traversins, ses conneries de madeleine pour hermaphrodites. Faire la cartographie d’un traversin ou déblatérer sur des madeleines, voilà des choses qui pourraient me pousser à mourir. Qu’est-ce que je peux avoir en commun avec cette âme-là ? Avec ce snobisme intellectuel parisien ? Je vis en montagne et je traque le sanglier, là mes seuls compagnons sont les corbeaux et les êtres les plus rustres de la Création. Mais honnêtement je ne me sens pas plus étroit d’esprit que les bobos parisiens, le seul désir qui m’anime lorsque je les vois sur mon écran de télé est de flanquer des gifles sur les tronches des mecs et les fesses des filles. À mon avis, ils ne sont pas ouverts d’esprit tant que ça. Je les vois comme fermés au monde, repliés sur leur orgueil et leur posture arrogante. L’universel, ce n’est pas Proust et sa madeleine, c’est moi, le désespéré des montagnes, le désespéré des montagnes, ce sont ces types qui errent sur la route en pleine neige chez McCarthy, c’est Mansuetu, Trajan et moi nous gavant d’eau-de-vie et de fromage pourri… »

 

« Oui, je suis fou et en plus je ne compte pas vivre au milieu de cette pagaille touristique, dans un endroit qui est déjà la propriété des étrangers, alors ou bien je te le vends (un champ) ou bien j’en fait profiter une infection parisienne ; puisque ça ne te dérange pas de vivre au milieu de ces gens-là, achète-le, tu t’agrandiras et ça me fera plaisir, j’irai respirer l’air pur là où je ne peux pas les voir, eux et leurs gueules de cochon. »

 

Marc Biancarelli

 

Jérôme Cahuzac, ou la chronique d’un scandale ambulant

 

« Comment ne pas s'étonner de la double indélicatesse qu'il commet avec cette révélation de circonstance ? D'une part, il peut être soupçonné d'avoir attendu la mort de Michel Rocard, survenue cet été, pour sortir cette bonne excuse de son chapeau sans risquer d'être contredit, puisqu'il se refuse à donner le nom d'éventuels intermédiaires ou témoins des tractations. D'autre part, il contribue à rabaisser un peu plus auprès de l'opinion publique l'image de la politique, qui n'a pas besoin de cela. »

 

Au premier jour de son procès pour fraude fiscale et blanchiment, ce lundi, l’ancien ministre français du Budget a lâché une bombe : son premier compte occulte a été ouvert, en Suisse, en 1992, pour le « financement des activités politiques » de Michel Rocard.

 

Et si le faux-départ de ce procès avait changé la ligne de défense de Jérôme Cahuzac ? Celui qui devait initialement être jugé en février était de retour, ce lundi, devant le tribunal correctionnel de Paris. Le procès avait été postposé suite à une question de procédure de la défense (Le Soir du 4 septembre). Entre ce "vrai faux" procès et celui de septembre, un homme est mort. L’ancien Premier ministre (de mai 1988 à mai 1991) Michel Rocard a succombé à un cancer, le 2 juillet dernier.

 

« En 1992, j’ai demandé à Philippe Péninque (un intermédiaire proche de l’extrême droite, NDLR) d’ouvrir un compte en Suisse. Ce compte, c’est du financement d’activités politiques pour un homme dont j’espérais qu’il aurait un destin politique national », lâche à la barre l’ancien ministre et député socialiste. Cet homme, Michel Rocard, « n’en a probablement rien su », précise Jérôme Cahuzac devant ses juges. Il ménage un homme pour qui « il avait une grande admiration ».

 

En mai 1991, Michel Rocard est débarqué du gouvernement par son meilleur ennemi, François Mitterrand. Jérôme Cahuzac, de son côté, quitte le cabinet du ministre de la Santé, Claude Evin, où il était en charge des médicaments et des équipements lourds. Il commence ses très lucratives activités de chirurgien esthétique, spécialiste des implants capillaires. Et se met au service de la cause rocardienne, la « deuxième voie » de gauche. En 1993 Michel Rocard s’empare du Parti socialiste. Et après ? L’argent suisse devait « servir à financer la campagne de 1995, on espérait que Rocard se présenterait » à la présidentielle, explique Cahuzac. Problème : le financement politique commence (tout doucement) à être régulé. L’ancien ministre du Budget, en charge de la lutte contre la fraude fiscale, révèle : « Il m’est dit que la seule façon d’aider ne peut être que de façon occulte et parallèle. Il m’est dit : pourquoi pas, mais pas en France. J’avais compris. Je vais voir certains responsables de laboratoires » pour solliciter des financements. « Certains refusent, certains acceptent », raconte l’ancien ministre.

 

Deux versements de Pfizer

 

En quelques minutes, Jérôme Cahuzac vient de lever le voile sur un secret de son compte suisse qui n’a jamais été effleuré par les investigations du juge d’instruction. Il précise que deux versements ont été effectués en 1993 par le laboratoire Pfizer. Bravache : « Les labos pharmaceutiques ont financé tous les partis politiques, tous ! »

 

D’abord conciliant, Jérôme Cahuzac se tend à mesure que les questions du président Peimane Ghaleh-Marzban et – surtout – du procureur, se font plus précises. Les noms de Michel Rocard et Pfizer seront les seuls concédés au tribunal. « Une seule autre personne était au courant » pour le compte. Jérôme Cahuzac refuse catégoriquement de le nommer. « Des gens sont encore aux responsabilités ? », tente le président du tribunal. Fou rire dans la salle, grand sourire du prévenu.

 

Ce financement occulte d’activités politiques, Cahuzac jure qu’il n’a duré que 7 mois. En 1994, le clan rocardien est déjà moribond. Cahuzac se rencarde auprès du (ou des) mystérieux initiateur(s) du financement : que faire de ce compte ? « On me dit ‘tu ne bouges pas, on te dira’. On ne m’a jamais dit ». « Par précaution », Jérôme Cahuzac transfère les fonds vers un nouveau compte personnel, à l’UBS de Genève. Un compte qui restera dormant jusqu’au début des années 2000. Quand il sera à nouveau alimenté, ce sera par « les fruits de mon travail, que je ne déclarais pas », avoue Cahuzac.

 

25 ans plus tard, la « part d’ombre » du ministre déchu n’a pas livré tous ses secrets. Le tribunal a deux semaines pour tenter de les percer.

 

Cette piste de la corruption, les investigations n’ont fait que l’effleurer, sans jamais pouvoir la prouver. Dès 2013, Mediapart, à l’origine de l’affaire, évoque des pots-de-vin, pratique semble-t-il courante du temps où Jérôme Cahuzac est membre du cabinet du ministre de la Santé. De 1988 à 1991, Cahuzac est chargé des médicaments et des équipements lourds. Mediapart soulève le cas de la société israélienne Elscint, qui aurait versé des dessous-de-table pour obtenir le droit de vendre ses scanners ou systèmes d’IRM en France.

 

Dès sa sortie du ministère, en plus de son activité de chirurgien, Cahuzac développe son activité de consultant pour les laboratoires. Parallèlement, il ouvre le premier compte occulte et sollicite les labos pour « soutenir » Rocard. Le président du tribunal, pas convaincu par l’histoire du financement politique, a questionné le prévenu sur ses activités de lobbyiste. Médicament au prix de vente surestimé, liens troubles avec l’agence du médicament… : sur ces questions, Jérôme Cahuzac s’est montré très silencieux.

 

Cahuzac ne donne pas de noms

 

Interrogé à ce sujet, Manuel Valls a nié en bloc. « On a du mal à suivre Jérôme Cahuzac [...] Je n'ai pas envie de rentrer dans cette discussion. [...] C'est à lui de s'expliquer, à ses manquements », explique-t-il, se disant « triste » et « dégoûté ». « Ce type de déclarations, elle est faite pour instiller le doute, y compris à l'égard 'un homme qui vient de disparaître », tonne-t-il.

 

Qui pouvait être au courant de l'ouverture de ce compte en Suisse et qui lui a demandé de l'ouvrir? Jérôme Cahuzac est resté mutique au tribunal. Tout juste donnera-t-il le nom du géant pharmaceutique Pfizer qui, d'après le principal intéressé, a donné de l'argent qui été ensuite viré sur le compte bancaire suisse.

 

L'occulte financement des partis dans les années 90

 

Sur Europe1 mardi matin, Jean-Luc Barré, un proche de Jérôme Cahuzac et auteur de Dissimulations - La véritable affaire Cahuzac a assuré de son côté qu'une partie de la famille politique de Michel Rocard était au courant. « Toute la vérité sur l'affaire Cahuzac, un jour ou l'autre, on la saura. Le fond de l'affaire, c'est qu'est-ce que savait sa famille politique de l'existence de ce compte, du plus haut de l'exécutif jusqu'à sa famille originelle qui sont les rocardiens? », explique-t-il.

 

S'il refuse, lui aussi, de donner des noms, il évoque toutefois celui de Pierre Fabre ou encore celui d'Yves Colmou, « un proche conseiller de Rocard à l'époque, et proche conseiller de Valls aujourd'hui ».

 

Au début des années 90, le financement des partis politiques était encore relativement occulte et les entreprises pouvaient mettre la main à la poche. « Jusque dans les années 1980, il n'y avait aucun contrôle sur l'argent de la politique », rappelle Europe1.fr. Les premières tentatives de réglementation apparaissent en 1990, portées notamment par Michel Rocard, avec le vote d'une loi pour plafonner les dépenses des campagnes et organiser le contrôle sur leur financement. Mais des systèmes parallèles existaient néanmoins.

 

Hollande à Wagram ou comment étouffer Macron, Montebourg, Valls et Hamon

 

François Hollande est candidat, et il n’est pas candidat. En vérité, c’est d’une totale limpidité. Le président est le candidat Descartes que l’on sort au meilleur moment. "Je pense candidat, donc je suis candidat", et nul besoin de le dire, d’autres s’en chargeront pour moi.

 

La consigne a été passée cette semaine par Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du PS, lors d’une réunion des cadres supérieurs de la majorité du PS. En substance, il leur a ordonné d’aller partout et répéter sans cesse que François Hollande est candidat, et qu’il n’en est pas d’autres, à gauche de crédible. Hollande, The Special One, le seul capable de battre la droite, Sarkozy et Le Pen. Hollande le rempart républicain. Le discours de Wagram, nouveau credo de la Hollandie.

 

La stratégie est simple: il faut empêcher les empêcheurs. Les prendre à leur propre jeu. Retourner contre eux la force qu’ils prétendent exercer contre Hollande pour le contraindre à renoncer. Le discours de Wagram est un fusil à deux coups. Premier coup: je cible la droite de nouveau saisie par le vertige Sarkozy, l’ennemi idéal, et menacée d’étranglement par le FN. Je me pose en bouclier de la République. Second coup: mieux placé que je suis par fonction pour être ce bouclier, fort de ma légitimité présidentielle, les autres sont disqualifiés d’avance. Trop jeunes. Trop inexpérimentés. Trop à gauche. Trop à droite. Trop caractériels. Trop tendres…

 

Nous entrons ici dans les coulisses de la préparation de la campagne Hollande 2017, dont le discours de Wagram a posé le décor. Moi ou le chaos, le chaos, c’est les autres. Montebourg, Hamon, Valls et Macron ne sont pas à la hauteur du défi de l’histoire.

 

La suite ICI 

 

Duflot, Hamon, Mélenchon, Montebourg : à la Fête de « L’Huma », à chacun sa présidentielle

 

LE MONDE | 10.09.2016 Par Raphaëlle Besse Desmoulières


Il régnait un parfum de présidentielle, samedi 10 septembre, à La Fête de L’Humanité, qui se tient jusqu’à dimanche à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). Rares étaient les candidats de la gauche non-gouvernementale qui n’avaient pas fait le déplacement ; étaient présents, entre autres, Jean-Luc Mélenchon, qui se présente sous les couleurs de « La France insoumise », les socialistes Arnaud Montebourg et Benoît Hamon ou encore l’écologiste Cécile Duflot.

 

Depuis vendredi, il a été beaucoup été question de « convergences », de « points d’accords », « d’unité ». Notamment dans la bouche du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, qui assure ne pas avoir renoncé à une candidature commune de la « gauche d’alternative », seule solution à ses yeux pour éviter un second tour droite – extrême droite. Les communistes n’ont toujours pas tranché leur stratégie pour 2017 et ne le feront pas avant novembre. Même si la voie qu’il a choisi d’emprunter fait tanguer son parti, le sénateur de Paris, qui a écarté pour l’heure une candidature communiste, veut continuer à faire dialoguer les différentes forces en présence.

 

Son idée : élaborer un « pacte d’engagements communs » sur lequel chacun se mettrait d’accord. « Sommes-nous la gauche la plus bête d’Europe ? », a-t-il lancé, un brin provocateur, lors d’un discours samedi. « On continue à faire marcher la machine à perdre en multipliant les candidatures, a-t-il déploré. Il existe une majorité sociale dans ce pays, à nous de la transformer en majorité politique. » Oui, mais comment tant chacun semble suivre son propre sillon ?

 

Il y a bien l’opposition à la loi travail qui relie nombre de ces candidats, mais pas besoin d’aller bien loin pour entendre ce qui les sépare. A sept mois du premier tour de la présidentielle, quand ce ne sont pas des questions de fond qui les divisent, ce sont des stratégies différentes qui les éloignent. Il suffisait de se rendre à l’Agora, le principal lieu de débats de la Fête, où plusieurs d’entre eux étaient invités à répondre à la question « la gauche peut-elle gagner en 2017 ? ». A la tribune, Benoît Hamon a, certes, pointé de « véritables convergences » avec le PCF, Jean-Luc Mélenchon ou Cécile Duflot sur la démocratie, la VIe République, un nouveau modèle de développement. Mais l’ex-ministre de l’éducation en tire la conclusion que la solution à la dispersion reste une primaire – lui se présente à celle du PS. « Au risque de ne pas vous plaire, oui, je pense qu’il faudrait qu’on ait une primaire qui nous permette de nous départager pour n’avoir qu’un candidat et être présent au second tour », a-t-il lancé.

 

« Avancer ensemble »

 

Arnaud Montebourg lui a succédé quelques heures plus tard sous les huées du public avant d’être applaudi au fil de ses réponses. L’ancien ministre de l’économie a lui aussi estimé qu’il était possible « d’avancer ensemble » en citant la VIe République, l’austérité en Europe ou encore la question des services publics. « Ce sont là des points importants qui peuvent structurer une offre politique de gauche rassemblant l’ensemble des composantes de la famille de gauche pour éviter un nouveau 21 avril 2002 », a-t-il expliqué. Mais le chantre du « made in France » n’a pas voulu lever l’ambiguïté du cadre de sa candidature – au sein de la primaire du PS ou en dehors. « Si je ne peux pas exprimer [dans la primaire] ce que j’ai ressenti quand j’étais au gouvernement (…), je prendrai mes responsabilités », a-t-il redit.

 

Pour Cécile Duflot, les choses étaient plus claires : la députée de Paris est candidate à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Et l’ex-ministre du logement entend bien qu’un candidat écologiste soit présent en 2017 sinon « on n’a plus qu’à rentrer chez nous ». « Je suis candidate pour que l’écologie gagne, qu’il y a une présidente écologiste et une majorité écologiste, a-t-elle expliqué. Le pire qui puisse nous arriver, c’est de ne plus y croire. »


Quant à Jean-Luc Mélenchon, il a bien fait comprendre que rien ne le ferait dévier de sa voie. « Ne biaisons pas, a-t-il souligné devant un public bien fourni. Je ne suis pas un type qui sort de l’ENA et qui se demande s’il va être à gauche ou à droite et s’il va faire ministre ou président de la République, a-t-il ajouté. Ma vie est faite ! » Pour le fondateur du Parti de gauche, « il n’y a pas de martingale pour gagner ». « L’enjeu numéro un est celui du plus grand nombre, a-t-il indiqué. Si nous rejouons le cartel de partis, c’est perdu d’avance. »

 

Il a beau rappeler le « retard » pris par rapport à 2011 – à cette époque, sa candidature comme candidat du Front de gauche était lancée, le député européen n’entend pas faire pour le moment un geste en direction du PCF. Ces derniers refusent de s’inscrire dans le cadre qu’il propose, celui de La France insoumise. « C’est tout ce qui les dérange ?, s’est agacé en fin d’après-midi Jean-Luc Mélenchon devant quelques journalistes. Vous croyez que je vais retourner couper les cheveux en quatre dans la coordination du Front de gauche ? Ce n’est pas Pierre Laurent que je dois convaincre mais 3 millions de personnes de plus [qu’en 2012] de venir voter pour nous. » Au final, chacun des candidats aura profité de la Fête pour se montrer, faire bonne figure et surtout faire campagne. Pour les communistes, c’est retour à la case départ.


Nadine Morano échoue à se qualifier pour la primaire de la droite

 

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