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15 mai 2016 7 15 /05 /mai /2016 08:00
CHAP.16 code acratopège, quand on voit Aurore on a le bâton de berger, j'ai envie de te faire une Baupin…

Sans un grain de folie, la vie manque de sel.

 

J’en suis toujours là et je ne m’en plains pas. Ma romancière sarde préférée, Milena Agus, viens de publier Sens dessus dessous, je suis aux anges.

 

« Avant de connaître la dame du dessous et le monsieur du dessus, la vieillesse ne m’intéressait pas. Vieux, mes parents n’ont pas eu le temps de le devenir, mon père s’est tué bien trop tôt et ma mère est retombée en enfance. Je ne vois jamais mes grands-parents, et c’est une jeune femme qui prend soin de ma mère.

 

Quoi qu’il en soit, il est clair qu’aucun vieux n’aurait pu exciter mon imagination. Aucun, excepté la dame du dessous et le monsieur du dessus. Désormais, la vieillesse ne m’apparaît plus comme une ombre mais comme un éclat de lumière, le dernier, peut-être. »

 

Oui un éclat de lumière, le temps est enfin venu, elle le sait. À elle de choisir entre une petite vie bien tranquille et mon grain de folie. En attendant je prépare mon voyage dans le canton de Zoug.

 

« Les visiteurs qui roulent le long des berges idylliques du lac de Zoug, avec leurs fermes et leurs prairies, peuvent être légèrement surpris par un panneau visible à l’entrée de la ville de Zoug, chef-lieu du canton éponyme. Celui-ci vous accueille en arabe dans la ville «avec ses habitants en provenance de 128 nations différentes».

 

Ce nombre est doublement étonnant: d’une part si l’on considère qu’il y a 193 Etats membres des Nations Unies et d’autre part si l’on songe que ce bout de terre d’environ 129 km² ne compte guère plus de 114'000 habitants. Environ un quart des habitants du canton ne sont pas suisses; 88% de ces étrangers proviennent d’Europe, principalement d’Allemagne.

 

Selon l’Office fédéral de la santé publique, 92% des personnes vivant à Zoug se considèrent comme heureuses. «Le standard de vie à Zoug est à nul autre pareil, déclare David Court, le patron canadien d’un pub très prisé situé près de la gare. Ces dernières années, la ville s’est vraiment transformée en un lieu offrant tout ce que l’on peut demander. Je vais probablement prendre ma retraite ici.»

 

David Court déclare avoir vu la ville grandir à un rythme incroyable au cours des 15 dernières années. De 3900 entreprises offrant 35'000 emplois en 1975, Zoug est passé aujourd’hui à une dizaine de milliers de firmes pour un total de plus de 83'000 emplois, selon le Bureau cantonal de la promotion économique.

 

Approximativement 45% de ces employeurs comptent moins de deux employés à temps plein. Plus significatif encore est le nombre d’entreprises enregistrées – qui peut englober de simples entreprises boîte aux lettres – qui atteignait environ 30'000 à la fin 2010, selon le Registre du commerce. »

 

« Au 19e siècle, Zoug, canton presque exclusivement agricole, était l’une des régions les plus pauvres de Suisse. En 1960 encore, le canton présentait la dette par tête la plus élevée du pays et un rendement bien en dessous de la moyenne nationale.

 

C’est grâce à l’initiative d’entrepreneurs que Zoug a progressivement relevé la tête. En 1834, Wolfgang Henggeler construit la première fabrique du canton, une filature de coton à Unteraegeri, et en 1866, l’Américain George Ham Page implante à Cham la première usine de lait condensé en Europe. A la même époque Zoug est relié au réseau de chemins de fer, permettant au canton de se développer.

 

C’est cependant à partir des années 1950 que la région commence véritablement à prendre son envol. En 1956, dix ans après l’adoption d’une nouvelle loi fiscale, l’opérateur financier Philipp Brothers s’installe à Zoug. Un établissement qui est le premier d’une longue série; un taux d’imposition favorable ainsi que la proximité de l’aéroport de Zurich transforment alors Zoug en un centre financier et de courtage.

 

De nos jours, Zoug est le canton le plus riche de Suisse avec un taux de chômage d’à peine 1,9% et un produit intérieur brut que l’institut de recherches conjoncturelles BAK estimait à 117'000 francs par tête à la fin 2010.

 

Situé à 30 minutes du centre des affaires de Zurich et du pôle touristique que représente Lucerne, Zoug est depuis de nombreuses années stable, tant au niveau économique que politique, social et financier. Ses habitants ont en moyenne moins de 40 ans et plus de 10% sont au bénéfice d’un titre universitaire, un record suisse selon l’Office fédéral de la statistique.

 

«La ville de Zoug est belle et elle est plus sure que n’importe quel autre endroit, se félicite Natalie Steyger, une femme au foyer dont le mari travaille pour une marque internationale d’habillement sportif. Après avoir vécu au Cap et à Sydney, résider dans un lieu aussi calme, proche des lacs et des montagnes, qui offre des possibilités de faire du sport en plein air est pour nous comme un rêve devenu réalité.»

 

Notre immense Sarkozy qui ignore ce qu’est Le Bon Coin cher au populo excelle dans la taille des costards. Il refait toute sa garde-robe. Suivi par la journaliste du Point Anna Cabana, l'ancien président de la République avait manifestement envie de dire du mal de tout le monde, sauf de lui-même.

 

« Et il s'est littéralement surpassé en évoquant le cas du ministre de l'Economie Emmanuel Macron qui se dit ni de gauche ni de droite. « Que voulez-vous que j'en pense? Il est cynique. Un peu homme, un peu femme, c'est la mode du moment. Androgyne. Ce qui vous plait chez Macron, c'est que vous aimez toujours ceux qui ne vous obligent pas à choisir », affirme Nicolas Sarkozy au sujet de celui qui a l'outrecuidance d'être plus populaire que lui chez les électeurs de droite. »

 

« Tout le monde à droite, et même dans l'entourage proche de Nicolas Sarkozy, en prend pour son grade. Sélection.

 

Alain Juppé, son principal rival à la primaire? « Juppé c'est Chirac. Il ne fera rien. Il est traumatisé par 1995. Il veut être aimé, Alain. Quand on veut être aimé, on ne fait pas de politique ».

 

Nathalie Kosciusko-Morizet, son ex-porte-parole partie en solo? « C'est un gâchis, Nathalie, et quel gâchis! Elle fait n'importe quoi. C'est un naufrage ».

 

François Fillon, son ancien premier ministre devenu son premier détracteur? «Fillon, lui ne récris pas [ses discours]. Il n'a pas d'idée, pas d'originalité. Juppé non plus ».

 

François Baroin, son allié à qui Matignon semble promis? « Il a du talent. Pour quelqu'un qui ne travaille pas, il fait une belle carrière ».

 

Dans ce portrait-confession, la seule personne qui trouve grâce à ses yeux se nomme Donald Trump. A en croire Nicolas Sarkozy, le futur candidat des Républicains réputé pour ses dérapages sexistes et racistes a visiblement tout compris: « Les électeurs veulent de l'épicé, des idées fortes. Ce Monsieur Trump réussit parce qu'il ne se refuse aucune outrance ».

 

De l’autre côté de l’échiquier, sous l’œil goguenard de la grosse dinde de la droite extrême, flanquée de son ex-chevènementiste et de son concubin, nous avons la chance de bénéficier d’un digne héritier de Vladimir Ilitch Oulianov Влади́мир Ильи́ч Улья́нов, dit Lénine Ленин.

 

Nous sommes gâtés !

 

Le Mélenchon qui se vante d’avoir du tarin, de bien savoir prendre le vent qui se lève, sent monter une situation prérévolutionnaire en France. Ce vieux pays sous le joug débonnaire du dénommé Flamby serait sur le point d’atteindre son « point d’ébullition ». En bon léniniste de cuisine en chambre il ne manque pour lui qu'un simple «évènement fortuit» pour embraser la situation et déclencher la révolution citoyenne qu'il appelle de ses vœux. Le rejeton préféré de Tonton, le père de la gauche révolutionnaire depuis Épinay, ragoût toujours mijoté de l’axe Deferre-Chevènement, celui qui a abjuré le PS pour tenter de ce Pacser avec les derniers avatars de la Place du Colonel Fabien, grands défenseurs de nos libertés au temps du socialisme réel de part de là le rideau de fer, hume, tel Butane&Degaz, le fumet prérévolutionnaire qui est «le moment où plus aucune autorité n'est crue ni supportée: responsables politiques, juges, journalistes, policiers et ainsi de suite. Tout le lien de l'ordre établi semble crouler sous le poids du même opprobre».

 

Mais l’oracle plutôt rouge que mort, cher à ses frères s’opposant aux SS20 bénis par Mitterrand s’interroge : «Quand se produit l'effondrement?»

 

«L'expérience montre qu'un événement fortuit le provoque. Un événement imprévisible, parfois dérisoire par rapport aux enjeux. L'esprit public connaît ce mécanisme sous le nom ‘d'effet papillon', où une cause minime déclenche un événement sans rapport à une échelle disproportionnée». Depuis le début des manifestations contre la loi Travail, les autorités cherchent à tout prix à éviter un incident grave, similaire au décès de Rémi Fraisse ou de Malik Oussekine. »

 

Mélenchon utilise une longue métaphore: «Imaginons un petit tas de sable sur un petit plateau suspendu. Il recevrait une lente coulée de sable supplémentaire grain par grain. Au bout d'un certain temps, imprévisible, se produit une avalanche sur le flanc du tas de sable. (...) Le grain de sable qui va déclencher l'avalanche peut-être minuscule et de toute façon sans rapport avec l'état relatif du tas et la position de son point d'atterrissage. Tel est l'événement fortuit. Il n'est pas la cause absolue de l'avalanche contrairement aux apparences. C'est l'état du tas de sable qui fait l'avalanche»

 

La gauche de la gauche et l’extrême-gauche se complait dans l’analyse, elle n’a jamais su, pu ou voulu aller au bout du bout de ses velléités « révolutionnaires ». Elle aime la rue, les défilés et, tout au fond d’elle-même, n’aime rien tant qu’un bon retour d’une vraie droite dure aux manettes. Les sociaux-démocrates mous la confortent dans ce désir. Le vieux slogan : « Au secours la droite revient » est aujourd’hui transcrit en «Vivement la droite ! »

 

Et elle revient la droite en un festival de programme de « libération de l’économie française ». C’est à qui virera le plus de fonctionnaires, allongera des milliards d’économie, sus aux 35 heures, à bas l’ISF… Bref, un ex-Président, deux ex-Premier Ministre, une flopée de louveteaux aux ratiches acérées type gendre idéal à la Le Maire, s’escriment à nous faire croire qu’enfin demain ils vont à la hussarde bousculer la vieille France vent debout pour une loi El Khomery qui n’est qu’un amuse-bouche. Le degré de crédibilité de tout ce beau monde est bien mince même si le duo de tête dans le cœur de ces râleurs de Français sont le vieux Juppé, « le meilleur d’entre nous » et le bizuth Macron qui surfe sur une étrange vague de popularité alors qu’il est le père des mesures les plus contestées de la loi Travail désapprouvée par 70% d’entre-eux.

 

Jérôme Fourquet : «Les Français ne sont pas devenus de parfaits libéraux»

 

Le sondeur Jérôme Fourquet relativise l’adhésion des Français aux propositions économiques et sociales de Juppé, dont le succès tient moins à ce qu’il dit qu’à ce qu’il représente, entre un FN fort et une gauche déboussolée.

 

  • Est-il contradictoire que les Français rejettent nettement la loi El Khomri tout en plébiscitant Juppé, qui vient de dévoiler son programme libéral : 100 milliards d’euros de dépenses et 250 000 fonctionnaires en moins, suppression de l’ISF et des 35 heures, retraite à 65 ans, etc.?

Précisons d’abord que tant pour la loi El Khomri que pour le projet de Juppé, pas grand monde, au-delà des cercles les plus informés, ne sait précisément de quoi on parle. Il y a toujours un grand flou sur le contenu précis de la loi travail et encore une méconnaissance sur les intentions de Juppé. Mais ce que les Français ont bien compris et rejettent nettement, c’est la plus grande facilité donnée aux entreprises pour licencier. Avec 600 000 chômeurs de plus depuis 2012 et un chômage à 10 %, c’est le genre de choses qu’il est difficile de vendre à l’opinion et pas seulement à gauche.

 

Les Français (y compris une majorité d’électeurs PS) ont globalement intégré l’idée qu’il fallait restaurer les marges des entreprises car ils ont le sentiment que notre économie décroche. Mais ils ne sont pas pour autant devenus de parfaits libéraux. Avec la loi El Khomri, le bouchon a été poussé trop loin : le texte est apparu comme fragilisant en premier lieu les salariés.

 

  • En 2011, Hollande, qui n’a pas été le plus à gauche des candidats à la primaire, avait notamment fait campagne sur le renforcement de notre souveraineté par la restauration des comptes publics. Cinq ans plus tard, la primaire de la droite est une surenchère libérale assez éloignée du bilan de Sarkozy. Est-ce le signe d’une droitisation économique généralisée ?

Attention au mot libéral : pour beaucoup de Français le terme est d’abord associé au mot liberté et n’est donc pas spontanément rejeté. Concernant les propositions des Juppé, Fillon, Le Maire ou Sarkozy, n’oublions pas qu’ils s’adressent en premier lieu aux électeurs de la primaire, un concentré au sens culinaire du terme des électeurs de droite, à la fois sur les questions économiques et identitaires. Et chacun à droite part du principe que le vainqueur l’emportera au second tour face à Le Pen, alors que la gauche est au plus mal. Un contexte inédit où il ne s’agira pas de rassembler loin au centre pour battre la gauche et qui permet de «lâcher les chevaux» pour mobiliser le cœur des électeurs de la primaire, plus âgés et mieux lotis. Mais Sarkozy et Fillon, qui ont été aux responsabilités sans faire la moitié de ce qu’ils promettent, ont un problème de crédibilité. Cela confère à Juppé un net avantage : il est à la fois l’antithèse de Hollande - quelqu’un qui devait nous rassurer et qui nous a inquiétés parce qu’il a semblé ne pas savoir où il allait - et celle de Sarkozy - quelqu’un qui s’est beaucoup agité pour pas grand-chose à l’arrivée. Juppé arrive aussi à apparaître (un peu) moins radical que Fillon et son credo à la Thatcher.

 

  • Les électeurs de gauche qui seraient tentés par Juppé ne vont-ils pas se détourner à mesure qu’il va préciser ses intentions ?

C’est ce que Hollande espère : que la surenchère des candidats à droite l’aide à apparaître davantage de gauche, même relativement. Maintenant, si des électeurs de gauche votent Juppé à la primaire, ce n’est pas parce qu’ils sont tous devenus ultralibéraux mais parce qu’ils préfèrent participer à la primaire adverse, quitte à se boucher un peu le nez, plutôt que de subir un duel Sarkozy-Le Pen. Ce mouvement pourrait se renforcer si Hollande n’inverse pas la courbe du chômage, mais surtout celle des sondages d’ici l’automne. Avant d’être un engouement pour Juppé, ce phénomène est d’abord le fruit d’un contexte. Mais quand il s’agira, pour Juppé ou un autre, une fois élu, de supprimer concrètement 250 000 fonctionnaires dans le pays ou de réduire la dépense publique de 100 milliards, ce sera une autre histoire. On retrouvera dans la rue tous ceux qui y sont aujourd’hui et sûrement beaucoup d’autres.

 

A droite, on a le sentiment que la bataille se jouera moins sur les questions économiques que sur celles dites identitaires…

 

Le centre de gravité de la droite sur ces questions penche nettement du côté de la droite dite «décomplexée». Si Juppé est en tête dans son camp, ce n’est ni pour ses propositions libérales, semblables à celles de ses concurrents, ni donc pour son «identité heureuse», mais d’abord, au-delà de ce qu’il dit, pour ce qu’il est : un point d’équilibre et un gage de sérieux, éléments qui font mouche auprès d’un électorat aujourd’hui inquiet.

 

Autopsie du cas Emmanuel Macron, météorite pour l’instant creux de la politique française

 

« Quels sont les atouts d’Emmanuel Macron, ses qualités les plus évidentes pour que tant d’électeurs paraissent les avoir perçus, et qui expliquent son succès? D’abord, c’est net, son positionnement, ni droite ni gauche, qui souligne le sentiment d’artificialité que ressentent depuis longtemps les électeurs. Il en découle une forme de pragmatisme qui séduit une partie importante de la population, lassée de toutes les expériences idéologiques qu’elle s’est infligée à elle-même depuis 1981. En ce sens, Emmanuel Macron renouvelle l’offre politique. Sa seule présence est une promesse, et cela représente un atout extraordinaire s’il entend lutter vraiment contre les appareils et les partis qui, en France comme ailleurs, s’assurent l’exclusivité de l’offre politique.

 

Dans le cas spécifique d’Emmanuel Macron, une autre caractéristique doit être mentionnée, qui valorise et bonifie ce qui précède. Il s’agit de ce qui est rarement nommé et qui est pourtant essentiel: la séduction qu’il dégage, la confiance qu’il suscite sur sa seule mine, sa seule attitude, sa seule manière d’être.

 

Le ministre des finances est jeune, mince, vif, élégant. Dans un monde politique où l’expérience est valorisée, et l’ancienneté son corolaire, cheveux rares et ventre rond, sa prestance tranche et le démarque de la masse. D’une certaine manière, elle correspond à une recherche informulée de la psychologie française: l’espoir de la nouveauté, l’envie du renouveau.

 

C’est ici qu’il faut situer l’extraordinaire tolérance dont fait preuve l’opinion publique à l’égard d’Emmanuel Macron. Sans rien savoir de ses idées, elle l’encourage dans ses projets. Etonnant, et pourtant réel. »

 

Éloge du 49.3

 

« Coup de force », « putsch parlementaire », « déni de démocratie », voilà quelques-unes des expressions entendues pour dénoncer le recours à cet article constitutionnel, expressions reprises dans la presse et auxquelles il convient de faire un sort car, en vérité, l’utilisation du 49-3 renforce la démocratie plutôt qu’elle ne l’affaiblit.

 

L’article 49-3 a été inventé par les rédacteurs de la Constitution de la V° République, adoptée par référendum en septembre 1958, pour surmonter un éventuel blocage parlementaire. Imaginons un gouvernement qui souhaite faire voter une loi au parlement et qui, pour des raisons diverses, parfois peu avouables, ne trouve pas une majorité de députés pour l’adopter. Le gouvernement, alors, engage sa responsabilité et le projet de loi est réputé adopté, s’il ne s’est pas constitué contre lui une majorité pour voter une motion de censure.

 

Pourquoi cette mesure a-t-elle été inventée par les constituants de 1958? Ceux là étaient d’aussi grands démocrates que nous le sommes. Seulement, instruits par le fonctionnement de la calamiteuse Constitution de la IV° République, adoptée en 1946, où les gouvernements valsaient environ tous les dix mois, ils ont voulu créer un mécanisme susceptible de donner un peu de durée et de stabilité à une équipe gouvernementale. »

 

Enfin le "beau" cas Baupin

 

  • Une journaliste se souvient de nombreux moments de sexisme « d’une banalité navrante »

« Axelle Labbé, journaliste à France Bleu Béarn, a apporté son propre témoignage dans une chronique, le mercredi 11 mai. « Si j’osais », diffusé tous les jours vers 7 h 40, est un billet d’humeur ouvert à tous les journalistes de la rédaction, mais Axelle Labbé en rédige rarement. « J’ai demandé à le faire hier, parce que cette affaire Baupin m’a fait remonter 10 000 souvenirs », explique-t-elle au Monde.

 

Le résultat tient en une minute trente de gestes et remarques déplacés, petites chroniques du sexisme ordinaire dans le quotidien d’une journaliste avec qui « les hommes se prennent pour George Clooney parce qu’ils ont une once de pouvoir ».

 

Il y a ce commissaire de police qui la fait entrer dans son bureau « parce qu’avec votre joli sourire, on ne peut rien vous refuser », ou cet élu qui parle d’elle comme d’une « jolie femme » et à qui, scotchée, elle ne trouve rien à répondre. Un récit proche de celui d’Aurore Bergé, élue Les Républicains des Yvelines, à qui l’on disait lundi soir : « Quand je te vois, Aurore, j’ai envie de te faire une Baupin » et qui, sidérée, n’a pas su trouver les mots pour clouer le bec de l’auteur de cette « plaisanterie ».

 

« Le succès de cette chronique me surprend »

 

Des hommes comme Denis Baupin donneraient l’impression que seuls les très puissants se permettent cela, mais non. Le récit s’achève sur l’idée que « ça n’arrive pas qu’à Paris ». Le sexisme se retrouve partout où il y a du pouvoir, ou même seulement le sentiment d’en avoir.

 

Axelle Labbé, qui a sillonné la France pour les rédactions locales et nationales de Radio France, en sait quelque chose :

 

« C’est pareil partout, n’importe quel élu local, à n’importe quel niveau, peut avoir un comportement inapproprié. »

 

Un phénomène généralisé, qu’Axelle Labbé a choisi de regrouper en quelques histoires, « mais il y aurait de quoi faire quatre chroniques sur le sujet », précise-t-elle.

 

Ce billet d’humeur a été largement relayé en ligne, et commenté par les auditeurs de France Bleu. « Ce que je raconte est d’une banalité navrante, explique la journaliste. Le succès de cette chronique me surprend. Mais nous l’avons toutes vécu, et je pense que les femmes se retrouvent là-dedans. » Une amie lui glisse :

 

« Oui, c’est banal, mais ça fait quand même du bien de l’entendre. »

 

De l’entendre et de le dire. Car certaines images vous marquent. L’une des anecdotes, particulièrement glaçante, met en scène cette élue d’opposition d’une commune béarnaise qui farfouille par terre, lors d’un conseil municipal :

 

« Eh bien, vous passez sous le bureau ? », demande le maire.

« Je cherche mon stylo, Monsieur le maire », répond-elle.

« Oui, oui, enfin. Votre vie privée ne nous regarde pas », poursuit le maire.

 

Réaction ? « Toute la salle se marre », raconte la journaliste, témoin de ce moment « surréaliste ». « Cette scène au conseil municipal me trottait dans la tête depuis longtemps, confie-t-elle au Monde. Je ne l’avais pas racontée au moment où c’est arrivé, et je suis contente de l’avoir fait. »

 

  • On me rapporte cette phrase, d'un élu LR à une élue LR qui portait un pantalon en cuir : "je te l'arracherai bien avec les dents !"

« C'est simplement une "scène de la vie politique ordinaire", selon Aurore Bergé. Cette élue Les Républicains des Yvelines, proche de Valérie Pécresse et soutien d'Alain Juppé, a relaté lundi soir sur son compte Twitter le conseil d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines auquel elle venait de participer. Quelques heures après les accusations portées à l'encontre du député écologiste Denis Baupin pour harcèlement et agression sexuel, elle a rapporté des remarques sexistes qui lui ont été adressées. "Pendant les dépouillements, je pars échanger avec certains élus. Je suis accueillie par un 'quand je te vois, j'ai envie de te faire une Baupin'", écrit-elle.

 

"Un autre élu enchaîne avec un 'quand on voit Aurore, on a le bâton de Berger'. C'est gras, c'est vulgaire, c'est grossier. C'est pathétique. Il a l'âge d'être mon père (ils en ont un peu tous l'âge)", dit encore la conseillère municipale de Magny-les-Hameaux âgée de 29 ans, qui racontait en 2014 dans le JDD sa première campagne électorale. L'élue reconnait s'être trouvée "navrante dans [son] incapacité à réagir". "Quand ça t'arrive, tu ne sais pas comment réagir. Tu es sidérée. Bloquée. Tu lui fous une claque? Tout le monde te regarderait. Tu ne ris pas? Tu n'es décidément pas faite pour la politique. Et puis, c'est drôle, non? C'est un bon mot, après tout", explique-t-elle, précisant avoir ri "par réflexe" après s'être interrogée sur le choix de son chemisier, "comme si c'était toi la coupable".

 

"Mais aujourd'hui n'est pas une journée ordinaire. Elles ont parlé", affirme Aurore Bergé, en évoquant les élus écologistes qui ont mis en cause Denis Baupin pour ces faits plus graves. "S'il y a des différences de degrés dans le harcèlement, je ne crois pas qu'il y ait de différence de nature", explique l'élue Les Républicains. "Car on a le droit de ne pas avoir envie de ces remarques graveleuses, de ces gestes déplacés, sans pour autant être cataloguée en pisse vinaigre ou mal baisée. Je mesure le courage qu'il a fallu à ces femmes pour prendre la parole. Ils ne changeront peut-être pas, mais nous oui. On parlera", conclut-elle.

 

La mise à mort de Denis Baupin

 

Le député est condamné par la vox populi, sans vérification des faits, sans débat contradictoire. De par leur gravité, les témoignages qui l'accusent mériteraient pourtant d’être traités comme il se doit dans un pays démocratique. Le point de vue de David Le Bailly.

 

La suite ICI 

 

Quelques scènes de la vie ordinaire du peuple :

 

« S'il y a le moindre souci, tu es tout seul » : livreur à vélo, un job à cheval entre liberté et précarité 

 

Des travailleurs américains forcés de porter une couche pour éviter les pauses-toilettes 

 

« Quelque chose de – vraiment – pourri dans le royaume de France» 

 

La comédie humaine des rémunérations patronales 

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