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15 octobre 2019 2 15 /10 /octobre /2019 06:00

L’image contient peut-être : 2 personnes, personnes debout et lunettes_soleil

Kirk et Michael DOUGLAS : 102 et 74 ans

« La vieillesse est un naufrage » écrivit Chateaubriand avant d’être plagié par le général de Gaulle, qui en avait après Pétain.

 

Faire naufrage, sombrer, couler…

 

Parfois, ceux qui n’aiment pas ma prose, où qui ne m’aiment pas tout court, lorsqu’ils me voient en charmante compagnie, lorsqu’ils sont à bout de nerfs, craquent, balancent que ma vieillesse est un naufrage, qu’ils me plaignent.

 

Moi je ne me plains pas, mon corps après une opération de la hanche puis une pirouette à vélo, qui m’a valu un séjour de 15 jours à Cochin, se porte bien, je fais du vélo, va et vient dans mon Paris, en vacances éternelles je toise avec dédain cette engeance belliqueuse, dès 35-45 ans surtout qui pensent que leur jeunesse sera éternelle alors que leur seule certitude, comme pour moi, c’est qu’un jour s’inscrira le mot fin et qu’ils ne seront plus là pour le voir.

 

Je leur souhaite, sans acrimonie, de vivre vieux, ils pourront ainsi se faire une plus juste idée de ce qu’est la vieillesse, la leur bien sûr.

 

Objection vont-ils me dire, c’est à ta tête que nous nous en prenons, à 71 balais, pour eux, je suis amorti, antédiluvien, antique, baderne, chef-d’œuvre en péril, croulant, pépère, monument historique, plus coté à l’argus, révolu, usagé, vermoulu, vieille barbe, vieux croûton, vieux trumeau…Ils n’osent pas dire gâteux : celui qui gâte les draps. Dégoût de la vieillesse et ses problèmes sphinctériens.

 

« La vieillesse est un naufrage… C’est surtout une inondation. »

« Pensées éparses d’un rabat-joie » Editions Max Milo 2014 - Abel Castel

 

Je laisse la parole à une dame bien plus calée que moi sur le sujet Régine Detambel

Beauvoir (Simone de)  La vieillesse

Pour une vieillesse perfectionniste ICI 

 

EXTRAITS

 

« La gériatrie est la discipline strictement médicale qui étudie le vieillissement et les maladies du sujet âgé. En France, elle est devenue, en 2005 seulement, une spécialité, à l’instar de la gynécologie ou de l’ophtalmologie.

 

Désormais la vieillesse est officiellement reconnue comme un organe malade du grand corps social. Et si ce n’est pas une maladie, alors Jankélévitch : « C’est une anomalie normale ! »

 

« Devenir un chêne centenaire, c’est aujourd'hui chose courante puisqu’en notre début de millénaire, le corps humain, dans les pays riches et pacifiés, est doté d’un capital d’années sans précédent. Pour la première fois, l’espérance de vie moyenne des Françaises et des Français dépasse quatre-vingts ans. Elle était de quarante-six ans en 1900. Une petite Française sur deux, née après l’an 2000, vivra plus de cent ans. La perspective d’assurer, à 80% des hommes, quatre-vingts ans de vie sans maladie, déficience ou handicap grave, est proche.

 

Et pourtant, nulle part ailleurs que dans la vieillesse je, n’est un autre avec autant de violence. »

 

. La Vieillesse par Beauvoir

 

« En 1970, Simone de Beauvoir publia un essai intitulé La Vieillesse. Les vieillards sont-ils des hommes ? demandait le Castor.

 

 À voir la manière dont notre société les traite, il est permis d’en douter… L’adulte voit dans le vieillard non pas son semblable mais un autre, qui est le sage ou bien le fou. Qu’on le situe au-dessus ou bien au-dessous de notre jeune espèce, en tout cas on l’exile. La vieillesse est un secret honteux et un sujet interdit. Eviter soigneusement d’aborder la question du dernier âge.

 

 « Quand j’ai dit que j’y consacrais un livre, on s’est le plus souvent exclamé : ‘Quelle idée ! C’est triste ! C’est morbide !’ C’est justement pourquoi j’ai écrit ces pages. » Briser la conspiration du silence, dit Simone de Beauvoir. « Je demande à mes lecteurs de m’y aider. »

 

La Vieillesse, par Simone de Beauvoir, tomba, a dit Benoîte Groult, comme un pavé, dans le silence général. Il paraît que personne n’a voulu lire ce livre. Assez des femmes, assez des vieux, et pis encore assez des vieilles femmes ! Beauvoir allait d’échec en échec. Malheur à celle qui cesse de plaire ! Une femme ménopausée, une femme sans règles, c’est un troisième sexe, une sorte de genre neutre. Une vieille femme maquillée est forcément clownesque, carnavalesque, tenancière de bordel, bouche baveuse, erreur de montage, mère maquerelle.

 

Voici dénoncé l’un des derniers bastions de la haine de la vieillesse : le tabou sexuel faisant de l’abstention ou de l’abstinence de certains adultes âgés, tenues comme allant de soi, le symétrique de l’angélisme enfantin. De réelles difficultés physiques, la disparition des conjoints ou partenaires, la désertification affective, l’isolement, la tendance au renoncement, l’hostilité des mentalités régnantes (vieux cochon ! vieillard lubrique ! vieille dame indigne !) font en effet obstacle à l’expression d’une sexualité sénescente.

 

Je veux bien, tel Kirk Douglas, vivre au-delà de 100 ans si je garde toute ma tête sinon je demanderai que l’on me dégage de la scène vite fait bien fait, vivre comme un légume très peu pour moi, je ne suis pas vegan.  

 

« La vie ne semble souvent qu'un long naufrage, dont les débris sont l'amitié et l'amour. »

Réflexions sur le suicide - Madame de Staël

Cameron Douglas avec son père Michael Douglas, sa belle-mère Catherine Zeta-Jones et son grand-père Kirk Douglas - Les célébrités arrivent à la remise de l'étoile de Michael Douglas sur le Walk of Fame à Hollywood, le 6 novembre 2018 Cameron Douglas avec son père Michael Douglas, sa belle-mère Catherine Zeta-Jones et son grand-père Kirk Douglas - Les célébrités arrivent à la remise de l'étoile de Michael Douglas sur le Walk of Fame à Hollywood, le 6 novembre 2018

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commentaires

P
Plus âgé que le Taulier je reconnais quelques qualificatifs de notre temps comme Monuments Historiques, Croulant ou encore Plus cotés à l'Argus.Mais cette différence d'âge explique peut être l'absence du PPH ( Passera Pas l'Hiver) qui est de saison avec en plus la très prochaine Fête des Morts qui suit la Toussaint . Tout cela m'incite à penser que je suis à l'article de la mort qui, soulignons le encore une fois - coup de pied de l'âne - est féminin .Donc plus de commentaire. Place au comme en terre !
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B
Ô vieillesse ennemie<br /> <br /> Personne n'a oublié cette expression que Corneille plaçait dans la bouche de Don Diègue (Le Cid, Acte 1, scène 4). C'est qu'un point de vue, que je ne partage pas totalement, mais il faut bien de la pugnacité pour s'en faire une amie. Quand on est jeune, on pense qu'on le restera toujours, voir qu'on est immortel. Mais avec le temps, même avec beaucoup de volonté, on finit par s'apercevoir que vieillir n'est pas un vain mot, et que l'on ait une santé de fer n'empêche pas de rouiller, au contraire. On sait bien que ça commence dès le jour de la naissance, le vieillissement, et drôlement vite, puisque, le lendemain, on a déjà le double de la veille. Mais ça ne commence seulement à nous effleurer l'esprit que quand on s'aperçoit que les journaux sont imprimés de plus en plus petit, que le sol est de plus en plus bas et les bras de plus en plus courts et qu'on fait appel à une main d'œuvre annexe pour lacer ses chaussures ou couper ses ongles de pieds. Jadis, on arrivait à toucher le sol avec les mains sans plier les genoux (je me demande encore à quoi ça pouvait servir, sinon à se bousiller les lombaires). Maintenant, on doit s'accroupir au risque de ne pas pouvoir se relever sans un appui fixe ou une main secourable. Impressionnant le nombre de maux qui nous agressent : poches sous les yeux, rides, peau flétrie, atrophie musculaire, sur-poids, chute des cheveux, trous de mémoire, lumbagos, arthrose, artérite, troubles cardio-vasculaires, et bien d'autres saletés... Il est vrai que nous avons tout fait pour ça. La cigarette, la bonne bouffe, les bons coups bus avec les copains, ça laisse des traces, mais c'est aussi ce qui rend la vie supportable. Quant au sport dont on nous avait dit qu' « il est bon pour la santé », et dont nous avons abusé parfois, il nous laisse des séquelles handicapantes. Serait-ce une « chance » que de mourir jeune et de laisser dans la mémoire des vivants une image avantageuse ? Qui imaginerait Claude François avec un déambulateur essayant de sautiller devant des Clodettes aux seins flasques et à la peau fripée, Marilyn dans l'état de Brigitte Bardot, Jimi Hendrix chauve et bedonnant, son dentier accroché aux cordes de sa guitare, J.F. Kennedy jouant les VGE, Gérard Philippe jouant le Cid appuyé sur une canne ou Jésus présidant la Cène en fauteuil roulant devant une tablée de vieillards cacochymes ? <br /> Les jeunes bellâtres évoluent souvent vers les vieux-beaux et deviennent moches, surtout quand ils sont bronzés aux U.V.(voyez la gueule de Jacques Séguéla). Pour « rester jeunes », ils reprennent le sport, font du « reuningue » et du « fitenesse ». Ce n'est pas ça qui ralentit la perte exponentielle de leurs neurones ! Les belles filles deviennent pourtant parfois de très belles vieilles dames, mais certaines ne s'en contentent pas et dépensent des fortunes en produits « rajeunissants » ou en chirurgie esthétique qui ne les arrangent pas toujours. Elles se font tirer la peau, combler les rides, pomper la cellulite, refaire les seins, claquent des fortunes en séances de massage dans des instituts dits « de beauté », en produits énergisants, revitalisants, hydratants, euphorisants de chez Mme Bettencourt. Curieusement, la pub pour ces produits vise des cibles qui ressemblent rarement aux canons de 20 ans qui en vantent les bienfaits, et qui, elles, n'en ont certes pas besoin. Et les mecs en font autant (à part peut-être en matière de seins). Il faut les comprendre : c'est dur de vieillir quand on a été « canon ». Quand on est moche, c'est plus facile, on a eu toute la vie pour s'habituer. <br /> Loin de moi l'idée de m'infliger de tels supplices, je suis bien trop paresseux. De toutes façons, je ne me sens plus très concerné par l'avenir d'un monde qu'on nous prédit apocalyptique et auquel je suis de plus en plus inadapté, et je plains nos descendants qui devront gérer la m.... qu'on leur lèguera. On avait un truc super qu'il avait fallu des millions d'année à construire et on l'a bousillé en à peine un siècle et demi. Les jeunes s'adapteront, j'espère. Ils y croient sans doute puisqu'ils se reproduisent. C'est normal, c'est dans la nature des choses, on ne peut pas leur en vouloir, même si, ce faisant, ils vous transforment en arrière grand-père, ce qui « ne vous rajeunit pas »... mais ne vous déplaît pas vraiment. Mais que les vieux se remettent à la procréation, ça me semble un manque total de raison, dont ils ont pourtant atteint l'âge depuis longtemps. En quoi cela peut-il les rajeunir d'avoir l'air d'être le père de leur épouse et le grand père de leur fils (ou fille) ? Et lui, le fils (idem) de vieux, sait-il que, quand il aura 20 ans, il devra peut-être accompagner le parkinson ou l'alzheimer de son père ?<br /> <br /> J.B. Le 6/09/2019
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