Dans les hommages à Jacques Chirac les médias ont omis de souligner qu’il a préservé Paris des barbares de la GD, hormis le Carrefour de la porte d’Auteuil, et une enseigne qui a changé plusieurs fois de nom dans le Chinatown du 13e, pas d’hypermarché dans la ville capitale ; il faut sauter le périphérique pour en trouver.
Paris, depuis Félix Potin, j’y reviendrai y’a un bouquin qui vient de sortir : Qui a tué Félix Potin ? de Mathieu Mercuriali et Giulio Zucchini, est à la fois le paradis du commerce de centre-ville, loin du dépeuplement de beaucoup de villes moyennes de province où les centres commerciaux bétonnés à la périphérie l’ont tué, vidant ainsi le centre-ville.
Le pavillonnaire, cher aux Français et aux élus, grand bouffeur de terres agricoles avec les infrastructures routières, la faute à qui m’sieur Dupont, les zones commerciales infâmes, sont des plaies ouvertes, des bubons, des symptômes inquiétants de notre incapacité collective à gérer nos contradictions : n’en déplaise aux aboyeurs, les élus, de quelques niveaux qu’ils fussent, doivent leur mandat à nos votes.
Revenons à Paris qui a rejeté hors ses murs, dans les banlieues du nord, les classes populaires d’abord, puis ce que l’on nomme un peu commodément la classe moyenne, ville de nantis dit-on, ce n’est pas faux mais étant moi-même propriétaire – j’ai eu la chance d’acheter des m2 il y a 20 ans lorsque le marché immobilier battait de l’aile – j’assume mon statut de parisien et milite pour un Grand Paris qui ne soit pas le fruit d’un compromis entre les politiques. S’ouvrir, se mêler à nouveau, péter ce putain de périphériques, partager les ressources, loger les gens décemment, bâtir pour nos étudiants, faire respirer Paris, c’est beau programme pour les futures municipales.
Revenons à Prisunic : ICI
Né au beau milieu des Trente glorieuses, époque surannée où l’invention de la consommation est un marqueur du bonheur, Prisunic et ses deux cents magasins en 1954, représentent la quintessence de ce vendeur d’un tas de trucs indispensables à la bonne tenue d’une maisonnée digne de ce nom pour la ménagère d’alors, conformément aux principes proclamés par la réclame.
On va chez Prisunic pour un oui pour un non et surtout parce que c’est à côté. La caissière, Madame Germaine, y vêt une blouse seyante et interpelle à voix haute Monsieur Duchemin sur le prix des piles en paquet de quatre lorsque l’étiquette autocollante n’est pas présente sur le produit. Prisunic c’est un mélange de convivialité et de service, bref c’est du petit commerce comme on l’aime.
Aventure distributive débutée en 1931, Prisunic est un concurrent direct de Monoprix de un an son aîné. On notera la dénomination commune des deux enseignes autour de la question monétaire et de son unité (unique dans un cas, mono dans l’autre), qui finira par tellement les rapprocher que la seconde rachètera la première en 1997. La disparition de Prisunic sonnera l’hallali : la fameuse mort du petit commerce.
Le dernier Prisunic sis à Noisy-le-Sec (ouvert en 1958) ferme ses portes automatiques en 2003 et précipite son enseigne dans la mémoire des vieux cons surannés.
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Souvenir du Prisunic de la Roche-sur-Yon le Mimosa Goldstein's bloggg ICI
« … a encore évoqué la caissière de Prisunic... Les Dames de France d'un côté. .. Prisunic et ses ... Ah ! Le Prisunic de la Roche sur Yon (la plus belle ville de France...)... C'était le top du magasin de mon enfance, sans oublier Les Nouvelles Galeries !
Prisunic et ses caramels mous de l'autre...
Donc rien à voir avec l'histoire du prix d'un pain au chocolat d'un autre candidat à cette primaire...
Qui montrait bien son ignorance totale de la vie des Français...
Bien au contraire...
Mimosa et le Sergent Cooper pensent qu'il s'agissait plutôt d'un petit clin d'oeil nostalgique...
Aux électeurs sensibles aux enseignes d'un temps passé...
Passé, perdu...
Et pas encore retrouvé...
Et puis...
Et puis, Prisunic, c'est chic...