Le « Responsable mais pas coupable… » est du cru de Georgina Dufoix, Ministre de la famille sous Mitterrand, à propos de l’atroce affaire du sang contaminé, est raccord avec ce que je lis à propos des fameuses ZNT.
#agribashing un mot clivant, brouilleur de sens : Ce n’est pas contre les agriculteurs que se manifeste une partie de la société française mais contre l’organisation de la filière alimentaire qu’il est urgent de fondamentalement repenser.
La FNSEA sort les gros tracteurs, pousse devant elle, c’est un grand classique, ceux des agriculteurs qui sont dans la panade, dans la mouise, au travers des médias du groupe France-Agricole qu’elle contrôle pousse les feux en disant que tout ce qui arrive en ce moment aux agriculteurs est la faute d’une poignée d’énergumènes, écolos radicaux, anti-viande, anti-pesticides, des urbains repus qui méprisent le travail des agriculteurs. ICI
Plus étonnant, est la montée au créneau des journalistes supplétifs qui, au nom de la Science avec un grand S, la lutte contre les peurs entretenues par les susdits, pour prendre la défense de « nos agriculteurs », une terminologie qui fleure bon La Terre qui Meurt de René Bazin ou celle qui ne ment pas de Pétain. Ce possessif m’irrite profondément, il me rappelle les maîtres de ma Vendée crottée qui parlaient ainsi de leurs métayers qui faisaient partis des meubles seigneuriaux.
Avant moi, rien que des paysans, des petits, je n’en tire aucun argument pour valider mon approche, mais je sais car j’ai vécu le tournant des années 60, des lois d’orientation de Pisani, le basculement du monde paysan dans la productivité à tout prix.
N’en déplaise aux scribouillards, masculin ou féminin, plus ou moins stipendiés les racines des malheurs des agriculteurs sont là et bien là. Les grands produits agricoles sont devenus majoritairement du minerai pour les transformateurs eux-mêmes en pleine course folle pour répondre au moins cher du moins cher de la G.D.
Pour le lait, les collecteurs font machine arrière toute, fleurissent des pubs mettant en avant nos éleveurs et d’ajouter quelques centimes de plus au prix.
Ce n’est là qu’un tout petit virage, l’effet boomerang de la suffisance de la plupart des dirigeants agricoles face aux attentes de la société joue encore à plein.
La responsabilité des consommateurs dans la paupérisation de certains agriculteurs, surtout les éleveurs est pleine et entière, leurs pratiques d’achats doivent changer afin que les grands distributeurs prennent en compte les attentes sociétales.
À des degrés divers nous sommes tous responsables de cette situation qui, qu’on le veuille ou non concerne des produits hautement toxiques, il suffit de consulter les exigences de protection pour ceux qui les répandent.
Je m’en tiendrai là pour ne pas me cailler le lait, ni me faire incendier par ceux qui passent plus de temps à Paris que dans leur exploitation, face à ce que j’ai pu lire sur le sujet.
Je ne suis pas écolo, jamais je n’ai stigmatisé qui que ce soit et surtout pas les paysans dans la mouise, bien au contraire, mes missions de médiateur laitier m’ont amené à toucher de près leur malheur.
22 février 2012
Et si un instant vous quittiez vos clichés pour vous intéresser un peu à la vie quotidienne des « Fils de la Terre » ICI
21 mars 2019
7 ans déjà : Sébastien Itard, ce fils de la terre du Lot est toujours là avec ses vaches laitières, pourquoi ? ICI
Simplement je souhaite faire un petit historique de l’émergence des fameuses Z.N.T qui ne sont pas nées de la génération spontanée.
Au fait, d’où sortes ces fameuses Z.N.T ?
Du Grenelle de l’environnement de 2009
« Avant d'aborder le contenu du projet de loi Grenelle 2, le rapport procède à une analyse du contexte dans lequel celui-ci s'inscrit. Cette analyse s'ordonne en trois points: un rappel d'ordre technique sur les bandes enherbées, leur histoire déjà longue, et une clarification entre les différentes réalités que recouvre le terme de cours d'eau. Puis, l'analyse des articles 45 et 52 du projet de loi Grenelle 2 le conduit à mettre l'accent sur un certain nombre d'observations d'ordre technique et juridique concernant majoritairement les textes d'application et à formuler une série de recommandations. Au-delà, il insiste sur le fait que la mise en oeuvre de l'article 52 doit être l'occasion de promouvoir une amélioration environnementale tant en ce qui concerne les bandes enherbées que, par effet induit, le dispositif de zone non traitée (ZNT), et de créer des opportunités dans ce sens. »
10 ans, rien que ça !
Phytosanitaires : bientôt des zones non traitées pour protéger les riverains ?
Après avoir demandé l'expertise de plusieurs organismes sur l'exposition des riverains aux pesticides, le gouvernement envisage la mise en place de zones non traitées. Le précédent gouvernement y avait renoncé, face à l'opposition des agriculteurs.
« Avec ces ZNT, ce sont des milliers d’hectares de vignes qui vont être arrachés »
Propos recueillis par Catherine Gerbod
La filière mobilisée
Dans un communiqué de presse commun adressé le 11 juillet au président de la République et au Premier ministre, la Cnaoc, Coop de France, les Vignerons coopérateurs, la confédération des vins IGP de France et les Vignerons indépendants se sont élevés contre le projet d’arrêté qu’ils perçoivent comme « le témoignage terrible d’un profond mépris » pour la filière. Ils ont appelé le gouvernement à « sanctuariser l’espace viticole ». L’arrêté doit être publié le 26 décembre au plus tard. Pour la Champagne, Maxime Toubart, président du SGV, a estimé la perte de surface induite à 800 hectares. A Bourgueil, l'impact est estimé à au moins 85 ha.
La mise en consultation publique du futur arrêté initialement prévue le 26 juillet a été reportée à octobre. Le ministère de l'Agriculture a indiqué à Agra Presse le 29 août que l'arrêté rendra possible des « dérogations en fonction de considérations locales ». Sur CNEWS, le même jour, Didier Guillaume a précisé que l'Etat imposera des ZNT dans les localités où riverains, agriculteurs et élus n'auront « pas réussi à se mettre d'accord ». Le calcul des ZNT à partir des murs des bâtiments et non des limites de propriété est l'un des points abordés dans la concertation actuelle entre les organisations professionnelles et le gouvernement à propos du projet d'arrêté.
Zones non traitées (ZNT) : les moyens permettant la limitation de la dérive de pulvérisation
L’arrêté du 4 mai 2017 relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques et de leurs adjuvants prévoit que la largeur de la zone non traitée (ZNT) à respecter à proximité d'un point d'eau peut être réduite de 20 à 5 mètres ou de 50 à 5 mètres, sous réserve du respect deux conditions à respecter simultanément :
Cette affaire de Z.N.T traîne depuis 10 ans dans les tiroirs sans fond de l’Administration, grande réflexion avec une chiée d’experts, annonces tonitruantes, résistance de la FNSEA, recul, nouvelle tentative des gouvernants, même opposition avec cette fois-ci l’appui des supplétifs de la presse, et maintenant que faire ?
Machine arrière toute ?
Y’a pas de problèmes, circulez y’a rien à voir, tout ça n’est qu’une affaire de bobos qui nous traitent de salauds (sic) le président Farge, n’empêche que ces connards de bobos sont aussi et surtout des néo-consommateurs de vins.
Faudra bien un jour dans ce putain de pays retrouver les vertus de la vraie concertation au plus près des gens, sinon le terreau pour que fructifient les minorités agissantes radicalisées s’enrichira de ZAD, de conflits violents, les démagogues occuperont le devant de la scène, malheureusement nous n’en prenons pas le chemin et je le regrette.
Mais qu’est-ce que les dirigeants agricoles en ont à péter de mes regrets ?
Rien, et je trouve ça hautement réconfortant, ils préfèrent ceux qui les brossent dans le sens du poil c’est plus agréable, mais alors il faut arrêter de légiférer, comme le disait le regretté Guy Carcassonne nous sommes un pays perfusé de normes, pourquoi emmerder les agriculteurs, les viticulteurs, les produits phytosanitaires sont agréés par la puissance publique, alors y’a qu’à faire confiance au sens des responsabilités des utilisateurs.
Je ne crois pas au fameux bashing c’est un mot valise qui recouvre des réalités très contrastées, un amalgame commode, il est le nouveau cache-sexe de ceux qui n’ont rien vu venir ou qui n’ont pas voulu voir venir, bien sûr les responsables ce sont toujours les autres. Ça vaut pour les deux parties, le voisinage dans les campagnes est de plus en plus conflictuel.