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14 novembre 2005 1 14 /11 /novembre /2005 00:00

Un de mes lecteurs m'écrit - c'est un courrier postal - car un article d'Eric Conan, "Histoires de crus " dans l'Express des 3-9 novembre, page 96, l'a fait bondir. En introduction EC reprend une citation de Raymond Dumay " Il n'est pas étonnant que les éditeurs d'essais accueillent les débats autour du vin : création culturelle, " seul grand produit inutile de la planète " selon la belle définition de Raymond Dumay..." 

En ce moment je suis plongé dans "L'empire Gréco-Romain" de Paul Veyne et "L'histoire de l'Italie" de Pierre Milza, et la trilogie : blé, huile d'olive, vin est omniprésente comme richesses de la production et des échanges. Au travers du temps, vin médicament, vin aliment des classes laborieuses, vin expression des élites, vin partie prenante du régime alimentaire méditerranéen, vin en passe de devenir le meilleur vecteur de la mondialisation... Oui, le vin est utile cher lecteur, à la seule condition de lui laisser vivre sa vie sans le confiner dans un mausolée culturel

Mais le vin est aussi merveilleusement inutile que le fard des femmes, leurs ongles carminés ou leurs cheveux teints ( ces messieurs y viennent aussi ) et pourtant les historiens nous disent que dans leurs cavernes les femmes se maquillaient. Que serait un monde avec des femmes blêmes! Alors vive le vin ludique, qui ne sert à rien, si ce n'est à rire, à refaire le monde, à rêver, celui de nos fêtes, celui des jours heureux, mais aussi des jours un peu plus pâlichons. Qu'importe ! Cessons  de  nous excuser auprès de ceux qui veulent notre bonheur, cachés derrière leurs statistiques, ceux qui nous disent " abstient toi ", ceux qui bordent nos vies...

Le vin, ce jus fermenté du raisin, ne créé ni l'angoisse, ni le stress, ni l'extrême solitude de beaucoup de nos concitoyens alors cessons ces combats à la française, bloc contre bloc, qui ne mènent à rien d'efficace mais qui entretiennent les ultras des deux bords...

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12 novembre 2005 6 12 /11 /novembre /2005 00:00

Chronique mise en ligne le 26 mai 2005

Cher ami vigneron,

Je propose, comme au bon vieux temps, de tendre sur la place du village la toile et, pendant ce temps-là, une camionnette munie d'un haut-parleur annoncera la séance du soir : " au coucher du soleil, chacun est prié d'apporter son pliant..."

Le film projeté est " Sideways " Provocation ! Un film américain, et qui plus est " yzozy kozé du vin ", faut pas pousser trop loin le bouchon pti père ! C'est encore une idée de parigot... Mais non c'est une histoire d'enterrement de vie de garçon. Allez un pti effort, amène zita femme, le papy, les garçons et les filles...

Après la projection, j'en prends le pari, j'en suis sûr et certain, tout le monde va être bien surpris, content même, et que si dans la glacière sur laquelle t'étais assis tazune bouteille au frais, c'est avec plaisir que tu trinqueras  à la santé de ces américains qui parlent si bien du vin...

PS : le film n'est plus en salle mais comme la fin d'année arrive vous pouvez mettre le DVD de "Sideways" sur la liste que vous adresserez au père Noël...

Note de l'éditeur : de temps à autre le chroniqueur se laisse aller à l'écriture SMS " toutemézexkuz "

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11 novembre 2005 5 11 /11 /novembre /2005 00:00

Il fait un temps de 11 novembre. En passant place de la Concorde à vélo, sur les Champs Elysées indemnes d'autos, un régiment défilait. J'ai eu une pensée pour Louis Berthomeau mon grand-père, 3 années derégiment puis 4 dans les tranchées, un sacré bout de vie donné au pays ; une pensée aussi pour ma tante Valentine, soeur de ma mémé Marie, veuve de cette guerre, de noir vétu jusqu'à la fin de sa vie... Je suis le seul Berthomeau à ne pas avoir porté l'uniforme et les armes : mon père fut blessé en 40, mon frère Alain passa plus de 2 ans sur un piton de la sinistre " ligne Morice " à la frontière tunisienne, moi j'ai été coopérant à l'Université de Constantine...

Alors ce matin, face à mon écran, en veine de confidences, sachez que c'est à Louis d'abord que je dois le goût de la belle ouvrage, du sillon bien droit, même si c'était pour planter des foutus choux. Quand je menais Nénette la jument en longues brides et que lui tenait les manchons de la charrue, j'avais le sentiment de peser sur la marche du monde. C'est, ensuite à Arsène, mon père, que je dois le goût de la chose publique, du bien public, lui qui demandait le silence pour les informations à la radio, qui rentrant de ses longues journées de moisson se plongeait dans les pages politiques de " La Résistance de l'Ouest ", lui qui m'emmenait aux réunions publiques à la justice de paix : les indépendants et paysans de Boux de Casson et les instituteurs SFIO laïcards et les rouges...  Je n'ai jamais été aussi fier de ma vie que ce lundi matin où il fut le seul et le mieux élu de la liste de l'ancien maire Antoine de la Bassetière, 33 ans maire, propriétaire de toutes les métairies du pays, donc unique client de mon père  pour son entreprise de battages... 

Enfant de la paix j'aime ce foutu pays, j'aime le parler vrai, alors dans cet espace de liberté consacré au divin nectar ( j'ai été enfant de choeur) je me sens enfant du monde, d'un monde ouvert, certes toujours dangeureux, mais qu'il faut investir avec nos valeurs, sans crainte ni arrogance, à l'écoute, disponible et surtout avec le souci de ce que nous allons transmettre à nos enfants et petits enfants (j'suis papy)

 

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10 novembre 2005 4 10 /11 /novembre /2005 00:00

Les maires d'Ile-de-France veulent mettre fin à l'inquiétante diminution des boulangeries, boucheries et autres épiceries dans leur centre-ville.Pour ce faire ils ont créé une commission ad hoc dont le président est le maire UDF de Vanves B.Gauducheau.

L'édile n'y va pas par quatre chemins, après avoir déclaré que les petits commerces " remplissent une fonction sociale et doivent être considéré comme un service public "pour lui une des solutions serait une loi " interdisant aux grandes surfaces de vendre du pain, de la pâtisserie, du poisson, de la viande à la découpe, ou encore des montres, de l'optique, etc.." 

En face de chez moi il y a une petite épicerie florissante, deux frères venus du Magrheb, l'échoppe est ouverte de 12h à 1 heure du matin, les fruits et légumes sont de qualité, frais, variés, l'achalandement est en phase avec la clientèle du quartier : viande operculée Charal, baguette de chez Moisan, boissons fraîches... On peut payer avec sa carte bleue. Le service est souriant et les prix raisonnables.

Un seul regret, le rayon vin qui occupe une large place dans l'épicerie, même s'il est bien achalandé, est triste et banal, comme au Franprix d'en face. Et pourtant je me dis qu'étant donné les horaires d'ouverture, il serait intéressant de conseiller mon épicier pour qu'il puisse mettre en avant le vin du mois, le vin pour celui qui ne veut pas arriver les mains vides chez ses amis, le vin découverte pour le jeune couple qui veut se faire une dînette... 

Les urbains mènent une drôle de vie, alors il faut coller au plus près de leurs contraintes. A Paris, le Crédit Agricole s'est développé car ses agences étaient ouvertes le samedi...

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9 novembre 2005 3 09 /11 /novembre /2005 00:00

A propos de ma chronique " Dégage ! " un abonné me fait remarquer qu'étant donné la situation du marché du vin : "on ne peut  pas faire autrement " en clair on subit la fatalité des hauts et des bas, que le court terme prévaut sur le moyen terme, éteindre le feu avant que la maison soit détruite...

Fort bien, cependant comme j'ai des cheveux blancs, rue de Varenne j'ai "géré" des crises de tout acabit, dans les fruits et légumes surtout, des violentes, des prévisibles, avec une constante : en période de hauts prix tout le monde oublie les bonnes résolutions d'organisation de temps de crise : les producteurs de porc étant très doués dans cet exercice.

Pour notre beau secteur du vin, lorsque avec mes acolytes du groupe stratégique nous avions fixé le cap sur 2010 nous pensions que c'était un horizon peut être lointain et pourtant nous venons de consommer 5 années, avec 2 petites récoltes, en restant les bras ballants, à subir. " Il n'est pas de problème que le temps et l'absence de solution ne contribuent à résoudre" disait le "bon docteur " Queuille.

Aujourd'hui on agite les amulettes : partenariat, contractualisation, bassin de production et certains déclarent se résoudre à l'arrachage. En fin 1999 on avait eu l'imprudence de m'inviter à un conclave des chefs du Languedoc au chateau de Lastour. C'était top top avec animation par Ernst et Young, vidéo, groupes de réflexion, grande table pour contenir les grands manitous. Ma seule déclaration fut et elle choqua comme dab : y a-t-il un pilote dans l'avion ? 

Le groupe stratégique avait modestement proposé une note d'orientation stratégique, il eut suffit de se servir de la méthode utilisée pour sa rédaction pour accoucher de principes d'actions. Rappelez-vous, pour ceux qui ont pris la peine de la lire, : " Agir plutôt que réagir... " Bien sûr c'est plus excitant de peindre sur des cuves " Non à Cap 2010"  que de s'attaquer aux vrais problèmes...  

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8 novembre 2005 2 08 /11 /novembre /2005 00:00

Mon petit détour chez nos amis les boulangers je le dois à une exposition à la Fondation Cartier " Pain Couture by Jean Paul Gaultier " c'était en septembre 2004. Organisé sous l'égide de la Chambre Syndicale de la Boulangerie c'était dans le domaine du tout est possible lorsqu'on se laisse aller à la créativité : entre chouquettes, pain et croissant, le célèbre kilt de JPG en pâte à pain et autres scultures, ça sentait bon et ça donnait envie...

Alors, chers amis du vin, à quand notre exposition à la Fondation Cartier haut lieu de rayonnement culturel international ? Problème : où est la Chambre Syndicale des "faiseurs de vin" ? Chacun dans son terroir et les bastilles seront bien gardées... Bon j'ai lancé l'idée à vous de me dire ce que vous en pensez... Quand même ça aurait plus de gueule que de continuer à se présenter comme un secteur assiégé par les barbares de l'extérieur ou les pisses froid de l'intérieur...

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7 novembre 2005 1 07 /11 /novembre /2005 00:00

Aéroport de Séville, j'achète le Monde. Dans le supplément Livres, en première page : « Séville ! »  Quel à propos... C'est du foot qu'il s'agit : le  8 juillet 1982  à 23 heures, France-Allemagne, le match du siècle écrit Pierre-Louis Basse dans un livre accompagné d'un DVD du match commenté par Roland et Larqué. Une dramaturgie absolue : l'agression de Schumacher sur Battiston, l'épreuve des tirs aux buts où mon poulain le grand Max Bossis qui avait tout donné échouait... 


180650_bigportrait.jpg

 

Max Bossis a été mon élève au lycée agricole de la Roche sur Yon. C'était un grand joueur, intelligent, infatigable, courtois, discret, un exemple... Fils de paysans de St André Treize Voies, une grande famille qui aurait pu former une équipe capable de jouer au plus haut niveau, il est pour moi le bon exemple de ce qu'était l'ascenseur social du sport avant la période fric...

 

Et le vin dans tout ça me direz-vous ? J'y viens. Le Journal du Dimanche de ce week-end titrait en page économie « Darmon : ballon, pognon... Lanson ? » Pour les non-initiés Jean-Claude Darmon a été le grand argentier du foot français avec les panneaux publicitaires sur les stades et voilà que ce cher homme, allié dit-on à Robert Louis-Dreyfus (un héritier) propriétaire de l'OM et à Roman Abramovitch (un milliardaire russe de fraîche date) propriétaire de Chelsea, il serait sur les rangs pour reprendre Lanson...


Sur le fond de l'affaire je n'ai rien à dire mais sur « l'argent facile » du football je ne peux m'empêcher d'écrire : mais où est passé le Stade de Reims d'antan avec ses Kopa...sinsky, Piantoni, le FC Nantes et ses Bossis, Suaudeau et Budzinsky fidèles à leur club... Je vieillis sans doute mais la qualité des dirigeants, des élites, leur hauteur de vue, leur exemplarité, font cruellement défaut dans notre société déboussolée...    

 

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4 novembre 2005 5 04 /11 /novembre /2005 00:00

Grandes écoles : Polytechnique, Normale Sup, les Mines, les Ponts et Chaussées, Centrale, l'Agro, les Vétos etc... Question : faut-il être Polytechnicien pour gérer les primes à la vache allaitante à la DDAF de la Creuse ? Un concours aussi sélectif que celui des écoles vétérinaires est-il judicieux pour former des docteurs vétérinaires qui vont soigner des chiens et des chats ou contrôler l'abattoir de Guéméné Penfao ?

Grands corps : Inspection des Finances, Conseil d'Etat, Cour des Comptes, Ponts et Chaussées, Génie Rural et Eaux et Forêts... Deux issues pour ces brillants sujets : entrer en politique ou sortir dans le monde des affaires, ça motive ceux qui restent...

Grands crus classés : des grandes et belles choses mais qui s'occupe des Populars ?

Ce matin j'ai du vague à l'âme, je repense à un Premier Ministre qui avait eu le mauvais goût d'évoquer l'intérêt qu'il portait aux cages d'escaliers et aux boîtes aux lettres... Le cambouis ça sali les mains mais c'est le seul moyen de remettre la mécanique en mouvement... Dans ma famille de pensée certains devraient méditer sur les vertus de l'exemplarité...

Bonne fin de semaine chers abonnés...

 

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3 novembre 2005 4 03 /11 /novembre /2005 00:00

Ce matin, comme convenu, je vous livre ce qui m'a interressé dans la saga de Francis Holder. Pour ce faire je pioche dans le livre de Kaplan cité hier.

" Le plus gros défi était sans doute du côté artisanal..."

" Il constate que bien de ses collègues boulangers un peu partout, en optant pour le pain ultra-blanc et un travail accéléré, mal servis par des agriculteurs encore plus productivistes qu'eux et des meuniers pas encore conscients des risques de ce glissando moderniste, n'avaient plus l'exigence de la qualité..."

" Le génie de Holder a été de savoir résister au tout-marketing. Le succès durable, et contagieux, ne pouvait se fonder que sur l'excellence des produits..."

" Toute la filière semblait oublier le consommateur final..."

" D'abord, en amont, F.Holder a cherché à changer la relation entre les boulangers et les agriculteurs..."

" Anticipant les pratiques dites aujourd'hui d'agriculture raisonnée, sensible à la protection de l'environnement et aux impératifs de la traçabilité, il impose des règles et des contrôles concernant les engrais, les produits autorisés pour traiter les grains, le calendrier de la moisson etc..."

" Il voulait amener ses meuniers à ne plus "cuire le blé", à ne plus le réchauffer. Meuniers-agriculteurs, même erreur : un productivisme aveugle..."

" Très tôt, par rapport aux autres artisans, F.Holder rejetait des additifs à sa farine, encore une décision osée, car l'absence de ces "aides" ou "améliorants" rendait le travail plus difficile, dans un milieu où l'on avait déjà du mal à recruter des ouvriers boulangers motivés et fiables..."

" Ce Paul est à l'écoute de ses clients qui sont, eux, de plus en plus exigeants, il sait "sentir leurs goûts"

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2 novembre 2005 3 02 /11 /novembre /2005 00:00

" Pour les artisans, Francis Holder est l'ennemi non seulement parce que c'est un industriel, fournissant des GMS et des terminaux de cuisson, mais parce que c'est un artisan très doué qui opère comme personne d'autre sur une échelle industrielle et ultramoderne, brouillant ainsi la frontière séparant les deux catégories. Comme toute anomalie par transgression taxinomique, il est particulièrement craint et honni. Il étonne par son audace de businessman, mais également par l'excellence de ses produits qui sont omniprésents dans une large partie de l'hexagone.

Il est dommage de réduire, en code journalistique, ce parcours tout à fait exceptionnel - sans doute la plus belle histoire de réussite dans la boulangerie française avec celle de L.Poilâne - à un chiffre d'affaires, même si un milliard et demi de francs, peu ou prou, est fort impressionnant. C'est un vrai self-made man, itinéraire socialement plus valorisant aux Etats-Unis qu'en France (il est le petit-fils d'un immigré polono-ukrainien du côté paternel, et son ascension aurait pu démarer dans le lower east side de New York, au début du XXième siècle, mais pas du côté du fournil) fils de pâtissier-boulanger, petit-fils et arrière-petit-fils de boulanger du côté maternel, Francis Holder, homme du Nord, grande pépinière de l'entreprise entreprenante en France, préside le groupe Holder, employant plus de 4000 personnes. Celui-ci regroupe l'enseigne Paul (67% du CA), joyau de l'affaire, avec 22 boutiques dans 43 départements en France en 2000 et plus d'une vingtaine à l'étranger; le Moulin Bleu, la division industrielle (24% du CA); la nouvelle chaîne en franchise Saint-Preux (2%); Ladurée (7%), élégants pâtisseries-salons de thé-restaurants, reprise habile d'une enseigne prestigieuse, un peu comme Paul d'ailleurs, "maison de qualité fondée en 1889"; et Panétude, un bureau ingeneering chargé de concevoir et d'entretenir les magasins..."

in " Le retour du bon pain " Steven L. Kaplan page 220 publié chez Perrin

Pourquoi parler du pain sur un bloc-notes dédié au vin ? Vous le saurez demain si vous voulez bien me lire. Suspense insoutenable chers lecteurs ! 

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