En Une du Parisien Dimanche même pas le Tour de France mais un gros titre « Alcool chez les Jeunes » L’alerte « Selon de récentes études, 25% des jeunes de moins de 17 ans ont des ivresses répétées. Un constat qui alarme les spécialistes en addictologie qui pointent du doigt la publicité pour les alcools qui fleurissent sur Internet. »
« Boire de l’alcool est-il en train de devenir le geste symbole de la cool attitude chez les jeunes ? Alors que les vacances commencent et que les apéros géants vont se multiplier sur les plages et les campings, plusieurs spécialistes de santé publique tirent la sonnette d’alarme devant le phénomène. Le docteur Olivier Phan, psychiatre au centre Emergence à Paris, spécialisé dans les addictions, note que « boire un coup pour faire la fête est tout à fait normal, mais pas les beuveries systématiques. Or, on voit de plus en plus souvent dans nos consultations des jeunes qui évoquent un rite quasiment incontournable pour être dans le coup ». En écho, le nombre d’ivresses des jeunes est en forte progression et concerne un quart d’entre eux.
Selon les associations anti-alcool c’est la faute à Internet ! « L’autorisation de la publicité pour l’alcool sur le Web depuis un an, dans le cadre de la loi Hôpital, patients, santé, territoires, a changé la donne. Les alcooliers sont maintenant très créatifs pour cibler les jeunes » indique le professeur Gérard Dubois, à la tête de la nouvelle association Alliance prévention alcool.
Ce médecin dénonce de façon plus large une « offensive en cours pour démanteler la loi Evin, qui protège la santé publique. » Il prend comme exemple la future « chaîne de télévision consacrée uniquement au vin », qui, selon lui, ouvre une brèche dans laquelle vont s’engouffrer d’autres chaîne de télé »
Et Philippe Batel, chef du service d’addictologie à l’hôpital Beaujon de Clichy de renchérir « Un des principaux facteurs d’explication est qu’il existe un mouvement organisé qui vise à valoriser le statut de l’alcool auprès de la cible jeunes. Et ça marche. Pour les jeunes, l’alcool, c’est devenu la cool attitude » et de dénoncer la publicité sur le Net, les bureaux des Grandes Ecoles subventionnées par les marques d’alcool qui fournissent de grandes quantités d’alcool pour leurs soirées étudiantes et aussi, cerise sur le gâteau, les 800 groupes de discussions sur Facebook qui font la promotion de l’alcool. « Ils détournent ironiquement les messages sanitaires en disant par exemple : « A consommer avec modération, mais qui c’est ce modération ? »
Affligeant ! A trop vouloir prouver ces messieurs se ridiculisent. Réduire la cause essentielle de ces beuveries à la publicité ou aux groupes de discussions sur Facebook est à la hauteur de leur compréhension profonde de ce qui se passe réellement autour d’eux. S’il y a des groupes alcooliers qui abusent, détournent la loi, mais qu’ils les trainent devant les tribunaux et ils seront condamnés. Ici, j’ai dénoncé il y a fort longtemps le phénomène du binge-drinking et je ne vais me laisser fourrer dans le grand sac d’opprobre de ces messieurs. De plus, je leur signale que la loi n’a fait que combler un vide juridique de la loi Evin vis-à-vis de l’Internet en France et qu’avant sa promulgation les grands annonceurs ne se privaient pas sur la Toile. Alors attribuer les beuveries à la publicité sur le Net n’est guère pertinent. L’obsession de l’interdiction tient chez eux de thérapie face à leur échec patent dans la lutte contre l’alcoolisme. Ils se trompent. Persistent et signent avec leur croyance dans leurs gri-gri des messages sanitaires. C’est dramatique.
Pourrions-nous un instant, un seul instant, en remisant aux vestiaires les effets de manche, les fonds de commerce, mettre sur la table tous les éléments du dossier « alcoolisation des jeunes », en étudier l’étendue, les ressorts profonds, les causes, afin d’élaborer une stratégie réaliste et efficace pour combattre ce fléau ? A force de vouloir tout interdire, d’enserrer les individus dans des corps de règles qu’ils n’ont de cesse de transgresser : vitesse au volant par exemple, de ne jouer que la carte d’un moralisme sans éducation, de ne croire qu’en la communication, de nous enfumer dans les seuls visions des seuls spécialistes, le résultat est là, bien là, les formes d’alcoolisme évoluent avec l’état de nos sociétés sans que nos autorités sanitaires soient en état de lutter efficacement contre elles. Nous n’avons que les alcoologues que nous méritons, accrochés à leur « spécialité », réparateurs de dégâts d’une société sur laquelle ils n’ont que peu de prise et qui s’accrochent à leurs courtes visions des choses : supprimons la vision du flacon et nous aurons moins d’alcooliques (le Dr Craplet médecin délégué de l'ANPAA signe un édito dans le bulletin Addictions : Vive les apéros géants... sans alcool. Et oui tout serait simple si les choses de la vie était simple... Vraiment une telle approche témoigne de bons sentiments mais ça ne peut tenir lieu de politique de santé publique). Si c’était vrai ça se saurait. Alors un peu d’humilité, un peu moins de bruit médiatique, un peu plus d’ouverture d'esprit, un peu plus de dialogue avec nous les affreux défenseurs d’un monde de responsabilité où la consommation, le plaisir du vin, font parti de notre bien vivre ensemble. Je m'arrête car j'ai déjà beaucoup écrit sur le sujet simplement à titre d'information je vous joins les chiffres d'une étude européenne sur la consommation d'alcool par les jeunes.
(26.3.2009, LISBON) La consommation de drogues illicites parmi les jeunes de 15-16 ans semble stabilisée ou en faible diminution, selon le rapport de la dernière étude ESPAD. Cette étude, menée dans 35 pays européens, révèle également une diminution de la consommation de tabac (au cours du mois dernier) parmi les jeunes collégiens-lycéens. Cependant, les consommations massives d’alcool sont alarmantes et doivent attirer toute notre attention.
This is the fourth data-collection wave conducted by the ESPAD project, with multi-national surveys carried out in 1995, 1999, 2003 and 2007. Over 100,000 school students took part in the latest survey. Of the countries participating, 25 were EU Member States. The 2007 ESPAD report : substance use among students in 35 countries, available in English, will be complemented by a multilingual summary produced with the support of the EU drugs agency (EMCDDA). The EMCDDA includes ESPAD data in its annual reporting on the drug situation and the two bodies work closely together under a cooperation framework signed in 2007. One of the aims of this accord is to broaden access to the information and expertise gathered by the project.
La consommation d’alcool chez les jeunes en Europe est préoccupante : 3 pays sortent du lot, le Royaume-Uni, l’Ile de Man et le Danemark.
l’Autriche,
l’Allemagne,
la Grèce.
le Royaume-Uni,
les pays nordiques (Finlande, Islande, Norvège et Suède).
le Danemark,
l’Ile de Man.
En général, les garçons boivent plus et plus souvent que les filles, sauf en Islande.
Les garçons boivent surtout de la bière et les filles des alcools forts.
du Danemark,
de l’Ile de Man,
du Royaume-Uni,
d’Autriche.
Ce comportement est plus fréquent parmi les garçons, sauf en Norvège et au Royaume-Uni.
Portugal (+ 31 points en %),
Pologne (+16 points en %),
France (+15 points en %),
Croatie (+14 points en %),
Bulgarie (+12 points en %).
ils sont au-dessus de la moyenne européenne (7%)
ils sont au 5ème rang, comme en Bulgarie,
ils sont derrière l’Ile de Man (16%), Malte (15%), l’Estonie (14%) et le Royaume-Uni (13%).
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bien au-dessus de la moyenne européenne (9%),
comme le Royaume-Uni (13%),
et derrière Malte (18%), l’Estonie (17%) et l’Ile de Man (16%).
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Les jeunes françaises sont au 6ème rang (6%) :
dans la moyenne européenne (5%),
comme les Tchèques et les Slovaques (6%),
derrière l’Ile de Man (18%), Malte (13%), le Royaume-Uni (12%), l’Estonie (11%), la Norvège et les Iles Faroe (8%).
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