Ce matin en exergue de cette chronique la fameuse réplique de P'tit Gibus dans « la Guerre des boutons » pour de rire mais aussi pour faire un constat d’évidence sur lequel les gens du vin devraient se pencher pour comprendre que l’extension du domaine du vin passe par d’autres chemins que ceux qu’ils empruntent.

Rassurez-vous, il ne s’agit pas pour moi de regretter d’avoir ouvert, il y a 9 ans, mon espace de liberté, j’aurais pu tout aussi bien titrer « non rien de rien, non je ne regrette rien » titre de la célèbre chanson de la môme Piaf, mais de nous mettre sous le nez une réalité.
En clair, je me dis que j’aurais dû, en ces temps reculés et arriérés, ouvrir un blog de cuisine parlant de vin. Attention, je n’écris pas un blog dit gastronomique se contentant de se la jouer « critique de restos. » où le vin est la dernière roue du carrosse. Et je parle encore moins de la lassante psalmodie des accords mets&vins.
Pourquoi un blog de cuisine du genre« Cuisines&Dépendances » ?
1er raison : tout le monde mange, certes mal parfois, pour certains en quantité et pour d’autres en qualité…
2e raison : tout le monde ne boit pas de vin et parmi ceux qui en boivent les « amateurs » se comptent presque sur les doigts de la main. Je force le trait à dessein pour souligner la maigreur volumique de la chalandise s’intéressant au vin.
3e raison plus personnelle : je sais cuisiner, sans pour autant prétendre me hisser au niveau des chefs, alors que je ne sais pas faire du vin.
4e raison : la dégustation de vin exige que l’on recrache le liquide, faute de quoi on se murge vite fait bien fait alors que manger et déguster sont indissociables pour la nourriture. Bien sûr, manger n’est pas forcément se bâfrer et l’obésité n’est pas une malédiction. Allier l'utile à l'agréable en étant assis me va mieux que la position debout face à des tables peuplées de boutanches posées sur une nappe sale, et bien sûr boire en mangeant fait parti de notre ADN national.
5e raison : les blogs de cuisine, très majoritairement féminins, n’abordent que très rarement le sujet du vin sauf à entonner la ritournelle de l’accord mets&vins.
De façon très provocante j’affirme que tout reste donc à inventer en sortant les blogs culinaires de la cuisine et les blogs de vin de leur verre.
Quelques constats pour alimenter mon propos :
1- Les blogs de cuisine, suivant en cela les chefs, s’intéressent plus à la forme : le dressage des plats qu’au fond. link
2- Le Wine Blog Trophy 2014 du Salon des vins de Loire : 11 candidats et 5 finalistes sélectionnés par un jury 100% vin de très haute extraction. Franchement, désolé d’être vulgaire, mais ça ne pisse pas très loin. link
3- Pince m’y et pince moi sont sur un plateau pour parler du vin aux copains : les alter-dégustateurs sur You Tube depuis novembre 2013 dont voici les scores :
le 1 = 741 vues,
le 2 = 539 vues,
le 3 = 416 vues,
le 4 = 397 vues,
le 5 = 460 vues,
le 6 = 708 vues,
le 7 = 296 vues,
le 8 = 267 vues,
le 9 = 147 vues,
le 10 = 191 vues…
Pas de quoi bouleverser le PAV (le paysage audio-visuel du vin)
L’audience n’est pas tout mais en rester-là c’est se confiner bien au chaud dans notre petit marigot, c'est se conforter, c'est pester contre ceux qui nous empêchent de communiquer.
Pour ma part avec mon petit millier de lecteurs journaliers, ce qui est bien peu, j’ai très envie d’oser aller explorer de nouveaux territoires pour ne pas tomber dans la routine et vraiment participer à une réelle extension du domaine du vin.
Pour ne rien vous cacher j’y travaille mais je ne vais pas aujourd’hui sortir du bois.
L’idée de base est de redonner aux choses simples leur noblesse, de s’adresser au plus grand nombre sans les saouler ni leur prendre la tête avec des recettes à la con… ou de commentaires de dégustation abscons.
Vaste programme !
Affaire à suivre…
Pour conforter mon approche je note qu'à Paris :
« Des cours de cuisine gratuits au marché
L'art culinaire investit les marchés parisiens. Jusqu'au 7 mars, la Fédération française de la cuisine (FFC) propose des cours de cuisine gratuits sur les marchés parisiens.
Accessibles à tous, ces ateliers sont dispensés par un chef de cuisine ou un cuisinier amateur qui vous apprendra à travailler sur place les produits de saison des commerçants. Plusieurs thèmes vous sont proposés : le Nouvel An chinois, la chandeleur, ou encore le chocolat… De belles recettes à découvrir ! Pour participer, il suffit de s'inscrire sur le site officiel de la FFC.link
* Bien sûr les amoureux de la syntaxe guindée n’apprécieront guère cette langue populaire. En effet, du haut de leur chaire ils énonceront la règle : « Si, lorsqu'il exprime une condition, n'est jamais immédiatement suivi du conditionnel passé 1ère forme j'aurais su mais d'un plus-que-parfait de l'indicatif j'avais su.
Petit Gibus aurait dû dire : « Si j'avais su, je ne serais pas venu... »
