Sans rouler des mécaniques : « À pied, à cheval et en voiture » buvez l’Esprit du Vent et vavavoum !
Que le grand cric me croque et que le Grand Conseil de la Modération m’accorde l’absolution : l’emploi de l’appellation « À pied, à cheval et en voiture », film nanar culte (1957) avec Denise Grey, Noël-Noël et Darry Cowl, est passé dans le langage populaire pour signifier « en tous lieux et en toutes circonstances » mais, jamais au grand jamais, je n’inciterais qui que ce soit à boire au volant. Bref, ce sont un peu mes amis d’Embres&Castelmaure : le grand président Patrick Hoÿm de Marien, le vinificateur-éleveur-directeur Bernard Pueyo et le sieur Pousson grand grapheur qui m’y ont poussé avec leur vavavoum ! Les petites cylindrées ça me connaît : j’ai commencé ma carrière d’automobiliste au volant d’une 2CV acheté au curé-doyen de la Mothe-Achard pour 3000F, j’ai sillonné le Constantinois et le Sud Algérien avec une 4L et c’est avec une Twingo, certes Initiale, que je roule, très peu, en ce moment.
Comme vous le savez je suis tout sauf modeste donc j’apprécie à sa juste valeur le panache immodeste de mes 3 amis lorsqu’ils affirment tranquilles « Nous sommes là depuis si longtemps et nous serons là dans tant de temps que nous savons bien qu’il ne faut jamais rouler des mécaniques, même quand on nous porte aux nues. Ça ne rend pas le vin meilleur, juste plus couteux. » Et puis l’arrière-fond de l’étiquette de faut pas rouler des mécaniques évoque, avec la marque Massey-Ferguson : fusion de Massey-Harris et de Ferguson (le rouge et le gris), les tracteurs de ma jeunesse. Arsène Berthomeau mon père exerçait le métier d’ETAB : entrepreneur de Travaux Agricoles et de Battages, et je suis donc très branché tracteur : 30/01/2006 Société Française de Vierzon link « Perrette et le tracteur » : le paysan éternel n’existe pas…et le vigneron n'est pas un paysan…link. J’ai donc conduit un tracteur, mais je n’ai jamais su labourer, j’ai conduit une petite moissonneuse-batteuse Class et j’ai appris à conduire sur les chemins de traverse du bocage avec la 2 CV de mon père.
Tout ça pour vous dire que je suis un ignare total en mécanique. Tout comme en vin susurrerait un de mes grands supporters dont le nom sonne en un ! J’en conviens, je n’ai jamais été, initié, adoubé, tasteviné ; je ne suis pourvu d’aucun CAP et je n’écris pas dans les revues spécialisées. Je me contente d’aimer. J’ai un cœur d’artichaut, je tombe amoureux à chaque coin de rue. Pour une belle je suis capable de sauter dans le premier cargo-mixte en partance pour Aden Arabie. Et pourtant je suis d’une fidélité à toute épreuve : pour preuve celle que je voue aux vins de mes amis d’Embres&Castelmaure. Aucune contradiction : en amour ce qui compte c’est le retour, aimer et être aimé voilà le secret. À la question : « pourquoi j’aime leurs vins ? » la réponse je la place dans la bouche d’Adriana Karembeu (elle n’a jamais été l’égérie de l’Oréal) « Parce qu’ils le valent bien ». Et que les mauvais coucheurs ne viennent pas m’accuser de favoritisme, de délit d’initié, de copinage, sinon je sors ma sulfateuse. Qu’ils se rassurent ces pisse-vinaigre : si à un quelconque moment « ils venaient à me manquer » mon désamour serait terrible !
Comme je suis très consumériste, et pour faire plaisir à Denis Boireau qui veut m’éviter les travers des journalistes patentés, sachez très chers lecteurs que :
1° c’est départ cave 5,15 € TTC pour Vavavoum, et 7,20 € TTC pour Faut pas rouler les mécaniques !
2° la liste des lieux où vous pourrez le trouver à Paris : prière de m’en faire la demande je vous communiquerai l’adresse du caviste le plus proche de votre domicile (je ne prends aucune commission)
3° n’attendez pas que je les note car comme Roger Scruton (philosophe et Anglais, il y tient) dans un livre « Je bois, donc je suis » sur lequel je vais pondre une chronique dans les jours qui viennent « Nous ne pouvons éprouver que mépris envers la nouvelle habitude, contractée par les critiques de vin américains comme Robert Parker, qui consiste à distribuer des points à chaque bouteille comme dans une compétition sportive. Distribuer des points à un corbières de la classe de l’Esprit du Vent 2010 * revient à distribuer des points à des symphonies, comme si la Septième de Beethoven, la Sixième de Tchaïkovski, le Trente-neuvième de Mozart et la Huitième de Bruckner tournaient toutes au tour de 90 ou 95 »
* en rouge j’ai odieusement remplacé bordeaux par corbières de la classe de l’Esprit du Vent 2010 mais retenant ma plume je ne suis pas allé piocher dans le répertoire rock de l’ami Pousson afin de ne pas choquer plus encore ce digne et très conservateur citoyen de sa Gracieuse Majesté qui est un vrai amourux du vin.
4° faites-moi confiance, c’est « bu et approuvé »
5° si vous me demandez comment ces deux flacons sont arrivés at home en avant-première ma réponse est toute trouvée : ce sont les cigognes qui les ont déposés dans mon potager. Chez nous, les beaux enfants naissent toujours dans les choux.