Recette du cocktail :
- Prenez : Boris Claudio Schifrin, dit Lalo Schifrin, né le 21 juin 1932 à Buenos Aires, pianiste, chef d'orchestre, compositeur, arrangeur musical argentin célèbre, entre autres, pour ses musiques de films dont Bullitt, L'Inspecteur Harry … et de feuilletons-cultes : Mission impossible, Mannix, Starsky et Hutch… c’est déjà du lourd… Même Sonia est capable d’entonner a capella la chanson de Starsky et Hutch…
- Ajoutez-y : le grandissime, l’unique Steve Mac Queen « un visage peu commun ? Ce cow-boy était totalement différent. En un seul gros plan, cet homme pouvait susciter six ou sept émotions distinctes, voire contradictoires, et pénétrait littéralement votre esprit. En un instant, j’ai compris que nous avions affaire à un nouveau type de héros, fort et hors du commun. Il était à la fois intéressant, insolite, attirant et sensible. Il était rude, résolument différent et, malgré tout, extraordinairement beau. C’était Steve Mac Queen. Et la série télé s’appelait Au nom de la loi. » écrit William Claxton dans l’Avant-Propos de son extraordinaire livre de photos de Steve. Dans Bullit il y est tel, impassible, précis, opiniâtre, et les 9 mn 29 de la scène de poursuite dans les rues de San Francisco sont un classique du genre rarement égalé.
- Pour corser le cocktail vous y ajoutez un Robert Vaughn en politicien ambitieux et sans scrupule : Walter Chalmers, la superbe Jacqueline Bisset tendre et aimante, la gueule de Robert Duval… et vous avez un film de Peter Yates, sorti sur les écrans en 1969, comme seuls les américains savent en réaliser : « Bullitt, un lieutenant de police, est chargé par un politicien ambitieux de protéger Johnny Ross, un gangster dont le témoignage est capital dans un procès où est impliqué l'homme politique. Malgré les précautions prises par Bullitt et ses hommes, Ross est grièvement blessé, puis achevé sur son lit d'hôpital. Bullitt s'aperçoit alors que la victime n'était pas le vrai Ross... »
- Mais ce n’est pas tout, l’ingrédient de feu, le Tabasco c’est le feulement du V8 de la Ford Mustang Fastback 1968 4,6 litres de 315 chevaux verte (Dark Highland Green) de Bullitt, ses reprises grondantes, ces ahanements de vieille caisse sportive, le crissement de ses pneus à jantes larges, sa boîte manuelle 5 vitesses bien étagées, un cheval de feu que rien n’arrête. Une voiture cultissime qui a fait rêver toute une génération de soixante-huitard avides se sensations fortes mais à l’époque sans un rond.
Il ne vous reste plus qu’à visionner la vidéo ci-dessous pour vous imprégner de la musique de Lalo Schifrin puis des seuls halètements du V8 et de sa course folle. Reste que pour personnifier Steve Mac Queen, tel que Claxton le décrit je ne vois qu’un seul flacon LES RACHAIS car il traduit l’élégance naturelle de ce grand acteur.
L’allure des hommes lorsque j’ai découvert les Rachais de Francis Boulard j’ai écrit « Pour moi ce champagne est, dans sa structure et son élégance dépouillée, le fils naturel d'une toile de Nicolas de Staël, il allie le trait pur, sous tension, la finesse, à l'allure de ces hommes qui traversent leur époque avec hauteur et détachement. Je sais que certains vont me reprocher cette métaphore mais qui puis-je, bien plus que le vocabulaire coutumier de la dégustation, elle traduit la même émotion que celle ressentie face aux compositions du grand Nicolas peintes dans les années 50 dans son atelier de Montparnasse aux hauts murs blancs illuminés par une verrière verticale comme suspendue dans le vif argent du ciel. Dans son flacon de belle facture, cette superbe cuvée est de celle que l'on réserve à des moments dont on veut souligner l'intensité et la rareté. Pour moi, les Rachais sont la touche invisible, le raffinement extrême, la note des hommes élégants qui plaisent aux femmes éternelles : l'Ingrid Bergman de Casablanca, l'Audrey Hepburn de Vacances Romaines, la Catherine Deneuve de Belle de Jour, la Eva Marie-Saint de Mort aux trousses, l'Alida Valli de Senso, la Carole Bouquet de Trop belle pour moi... »
Déjà référence cinématographique, Steve Mac Queen dans Bullitt est de la même pâte que Nicolas de Staël, un homme résolument différent, source pour moi d’une profonde inspiration, une forme de référence absolue de mon imaginaire, me glisser dans la peau de Steve Mac Queen et bien sûr me faire mon cinéma.
Pour finir sur une note ludique je conseille à l’ami Francis d’éviter, après visionnage de la vidéo, d’utiliser sur les pentes champenoises son fier destrier bleu LOISEAU à la manière de la Ford Mustang Fastback 1968 4,6 litres de 315 chevaux de Bullitt dans les rues de San-Francisco, ça ne serait pas raisonnable.