Votre Taulier, ancien basketteur, marque l’actualité à la culotte, rien n’échappe à son œil de lynx et à sa petite boîte à photos. Hier, en dépit d’un cagnard enfin au top, chevauchant son fier destrier, alors qu’il respectait le rouge – normal pour un jajateur débridé – à l’intersection de l’avenue du Maine et de celle du Montparnasse, il détectait le scoop : le poulet libre s’affichait à nouveau chez Decaux.
Le 30 juillet 2010, je titrais « Le Poulet de Loué ne dit pas la vérité : il doit être exécuté !* link» Face à une affiche non équivoque la police parisienne était en émoi, disons les syndicats : dans sa lettre, le secrétaire général du premier syndicat de gardiens de la paix, Nicolas Comte, exprime «le mécontentement» de ses collègues «qui sont dénigrés d'une manière la plus vulgaire. Il me semble qu’un groupe avicole aussi important que le vôtre n’a pas besoin d’une publicité aussi simpliste», écrit-t-il. La Police nationale «ridiculisée» «En ces périodes où les policiers sont particulièrement exposés dans l’exercice de leur profession, et décriés par de nombreux contradicteurs, il est inutile de notre point de vue que la Police nationale soit ridiculisée de la sorte», ajoutait-il.
Mon commentaire à l’époque : « Tout ça franchement ça ne casse pas 3 pattes à un canard me direz-vous et pourtant ça chauffe sous les képis et ça boue sous les pèlerines des hirondelles parisiennes. Le syndicat des culturistes bodybuildés n’a pas protesté. Mais que voulez-vous nos poulets se sentent mal aimés, alors faut pas les charrier. Moi je trouve au contraire que la publicité de Monsieur Yves de la Fouchardière, le boss de LDC, les rends plutôt sympathiques nos poulets, bien plus que lorsque je les croise sur la voie publique. »
Les gars de Loué sont des petits futés, ils repassent les plats en plein mois de juillet – les panneaux Decaux sont moins chers – avec une publicité où ils mettent en scène un poulet libre très rural juché sur un tracteur Renault orange des années 60 de mon enfance le D22 R70521956 équipé d’un moteur Perkins. Une récidive soft où le poulet fait très facteur de Jacques TATI. Bravo les artistes ! Le poulet de Loué, n’en déplaise à certains, est l’une des bonnes réponses de notre élevage à l’attente d’une grande part des consommateurs qui recherchent un produit identifié, répondant à un cahier des charges clair, qui est d’un excellent rapport qualité-prix. Tout le monde ne peut avoir accès au très haut de gamme, par ailleurs peu abondant en volailles, et il est important que le groupe LDC se renforce pour s’européaniser afin de résister aux concurrents qui eut, comme le faisait Doux, occupent le créneau du PAC basique (poulet prêt à cuire).
Après cette minute de sérieux je signale à la compagnie des lecteurs que mon appel à arroser ma fête est resté sans écho. Je m’en doutais bien sûr vous êtes mous du coude. Cependant la journée s’est terminée sur une réelle surprise : de passage aux Papilles pour acquérir deux quilles, Hugo Desnoyers, notre boucher de la rue Boulard, nous a offert une bouteille de champagne La Colline Inspirée de Jacques Lassaigne. Votre Taulier était heureux, il a trinqué le jour de sa fête avec des gars du quartier. À la bonne vôtre !