Il est des expressions qui tombent en désuétude faute de substrat telles « passer un coup de fil », « se faire tirer le portrait », « vivre de sa plume »… et pourtant jamais les gens n’ont passé autant de temps scotchés à leur téléphone avec lequel d’ailleurs ils se tirent le portrait : on dit maintenant faire des seelfies.
Vivre de sa plume n’a jamais été, de tout en temps, chose aisée, sauf sans doute à faire « le nègre » ou le journaliste, mais ce qui est étrange c’est que même l’irruption de la machine à écrire, mécanique puis électrique, n’était pas venue à bout de l’expression sans doute du fait de la présence d’une trace immédiate d’encre sur une feuille papier.
« L’écran m’a tué… » maintenant on traite le texte tout bêtement...
Mais, paradoxe, à l’heure où sur les blogs et les réseaux sociaux, pour le meilleur ou pour le pire, l’accès à l’écriture est libéré de ses filtres éditoriaux, il est de plus en plus difficile de vivre de sa plume.
Au tout début des blogs certains affichaient l’ambition d’en tirer des revenus substantiels, ils ont dû très vite déchanter sauf à se transformer en passeur de plats de grandes marques au prix d’un plat de lentilles.
Votre serviteur venu sur la Toile, un peu par hasard afin de mettre son nez hors de son placard, a essuyé les plâtres et, petit à petit, s’est pris au jeu de l’écriture sans grand souci de rentabilité.
En exergue de cette chronique de début d’année j’ai mis deux saillies de deux adeptes du franc-parler :
- Joséphine Baker « On peut vivre de sa plume, ça dépend où on la met. »
- Antoine Blondin « On écrit avec un dictionnaire et une corbeille à papier. Tout le reste est litres et ratures. Et maintenant, au goulot ! »
Elles s’adressent à moi-même qui devrais prendre le temps de me relire, dictionnaire à la main, pour traquer mes fautes d’orthographe, de jeter certaines chroniques dans la corbeille mais qui ne le fait pas, et qui ne le ferai pas à l’avenir car, comme je travaille gratos pour les beaux yeux de mes princesses, ce sont les risques d’une production journalière et ceux que ça dérange et : «…qui médisent derrière mon dos, mon cul les contemple.»
Je produis, je stocke, mon hébergeur fait le reste et je ne passe pas mon temps à hameçonner le chaland sur Face de Bouc et Twitter avec des appeaux recyclant des chroniques déjà publiées. La religion du clic et du flux pour booster son audience n’a aucun sens si ce n’est de faire reluire des ego surdimensionnés.
J’aime être lu point c’est tout.
Et vous êtes fidèles au rendez-vous.
2014 fut pour moi un palier : 623 chroniques, beaucoup trop, presque 2 par jour de l’année : j’ai levé le pied et, sauf actualité chaude, j’ai retrouvé mon rythme habituel d’1 chronique journalière sauf le dimanche où mon petit roman a trouvé un rythme de croisière.
Bref, les chiffres sont là :
- 345 904 visiteurs uniques (un clic par jour)
- 580 570 pages lues.
Soit :
- 28 825 visiteurs/mois et 947 visiteurs/jour
- 48 380 pages lues/mois et 1590 pages lues/ jour
La tendance de fin d’année m’étonne car, en dépit, de la baisse de ma production les chiffres sont encore meilleurs :
- Sur les 3 derniers mois 32 230 visiteurs uniques/mois soit donc 1040 par jour
- 52 321 pages lues/mois soit 1700/jour
Exercice d’autosatisfaction me direz-vous ? Sans doute même si je travaille gratis je ne travaille pas pour rien : vous êtes mon salaire, ma gratification.
Merci.
Cet espace de liberté s’élargit, le vin y tient sa place mais le « et Cie » accueille d’autres centres d’intérêt. Vous me suivez et c’est une réelle satisfaction. 2015 verra cette tendance s’amplifier.
Bonne et heureuse année 2015 à vous et à ceux qui vous sont chers, santé, prospérité comme on disait dans ma vieille Vendée…
La photo qui illustre cette chronique est celle de la carte de vœux que j’ai reçu d’Henry-Pierre Troussicot, artiste-peintre, né comme votre Taulier à la Mothe-Achard. Il me pardonnera cet emprunt. Si vous souhaitez mieux le connaître c’est ICI link