Je soussigné Jacques Berthomeau, mandaté à cet effet, conscient de l’extrême difficulté pour certains néo-vignerons de poser leurs cuves en un lieu prévu à cet effet et afin de leur éviter une forme de nomadisme préjudiciable à l’exercice de leur art, propose sous la forme d’un bail emphytéotique une cave de vinification sise dans la Province arménienne de Vayots Dzor aux confins de l’Iran et de la Turquie.
Cette unité de production de 6100 ans, dotée d’un pressoir rudimentaire, d’une cuve en argile destinée à la vinification, de tessons de poteries qui, une fois assemblés par les archéologues pourront resservir au stockage du vin, répond parfaitement au désir justifié d’en revenir aux pratiques originelles. Prévoir un balai de sorgho pour le dépoussiérage, un âne pour le transport du raisin mais comme le souligne A de Candolle dans « Origines des plantes cultivées » : « c’est surtout dans le Pont, en Arménie, au midi du Caucase et de la mer Caspienne que la vigne présente l’aspect d’une liane sauvage, qui s’élève sur de grand arbres et donne beaucoup de fruit sans taille ni culture. » les travaux de la vigne seront ainsi réduits à leur plus simple expression et répondront au souci légitime de naturalité. Enfin, dans la mesure où à l’inventaire dressé par l’équipe d’archéologues figure des restes de pépins de raisin pressé et quelques sarments atrophiés, des équipes de Steven Spielberg s’engagent à produire un « Wine Arménic Park » où bien évidemment toute cette vie originelle vitrifiée repartira de plus belle.
Comme vous pouvez le constater tous les éléments sont réunis pour obtenir un vin dont la naturalité et l’origine ne pourront être contesté par qui que ce soit. Pour le commerce l’apport de Steven Spielberg permettra de vendre le vin comme produit dérivé de la superproduction Hollywoodienne : l’étiquette en 3D étant en cours de conception. Pour la distribution, dans la mesure où une grande maison d’origine française, le groupe Pernod-Ricard, est implantée en Arménie où elle commercialise un brandy dénommé Ararat, son réseau mondial assurera au néo-vigneron « nature » une diffusion des plus profitables.
Enfin, dans la mesure où les mêmes chercheurs avaient trouvé, dans le même réseau de cavernes, en juin 2010, un mocassin en cuir parfaitement préservé datant de 5 500 ans, ce qui en faisait la plus vieille chaussure connue, le domaine pourra prendre la marque commerciale de château de la Vieille Grolle si c’est un néo-vigneron bordelais, clos de la Vieille Grolle si c’est un Bourguignon, domaine de la Vieille Grolle si c’est un Ligérien, mas de la Vieille Grolle si c’est un Grand Sudiste... etc
Pour bien prouver la naturalité du couple vigneron-terroir les chercheurs de l'université de Californie à Los Angeles qui ont pu confirmer la datation des installations et des autres objets soumettront le vigneron à une analyse au radiocarbone. Ils ont aussi utilisé cette nouvelle méthode scientifique pour vérifier le millésime d'un vin datant de 4 100 ans avant l'ère chrétienne.
Merci aux néo-vignerons nature de me transmettre en urgence leur acte de candidature à la reprise de cette unité de vinification unique au monde qui bien évidemment sera certifiée Ecocert. Le CAC de l’INOAQ a aussi prévu de se rendre en délégation à Vayots Dzor pour mettre en place le cahier des charges, l’ODG, l’OI et tout le saint frusquin...
article du Monde link