Le quartier St Jean dans le vieux Lyon, la rue du Bœuf, même si c’est un taureau bien couillu qui est statufié à l’angle de la place Neuve Saint Jean, très représentative de la belle architecture Renaissance du quartier. J’arrive depuis l’hideuse gare Perrache, le jour baisse et avec mon petit GPS je chemine vers le Café-épicerie entre de somptueuses demeures du XVIe et du XVIIe. Dîner, non pas dans un bouchon, la cuisine lyonnaise pèse un peu sur l’estomac pour la nuit, mais dans un restaurant loin des « pièges à touristes ».
Mon choix :
- une Boîte de Sardines “Ramon Peña” avec du très bon pain et du beurre d’Isigny de la Mère Richard : un délice !
- une Andouillette Bobosse à la ficelle grillée accompagnée d’une purée maison, légère, goûteuse, présentée en tranches ce qui facilite le maniement de l’andouillette qui d’ordinaire part dans tous les sens.
- un pot de crème pistache, ganache chocolat. J’adore l’alliance pistache/chocolat.
- le tout arrosé d’une bouteille de coteaux du Lyonnais Le Bouc et la Treille, 2006 Cuvée de Garde élevé à l’ancienne par Stéphane Vier. Du gamay comme je l’aime, fruité, enchanteur, léger, une belle bouche, finale en forme de revenez-y vite. Tout pour plaire ! Prix canon du restaurateur : 39 € (le prix départ affiché au GAEC le Bouc et la Treille tourne autor de 5€) ça douille du côté marge : proprement scandaleux ! Le vin le moins cher en rouge était un Côtes du Lubéron, Domaine de Marie, 2005 26€. Ce n’est pas avec de tels prix assommoirs que nos chers restaurateurs développeront les ventes de vins dans leurs établissements.
Laure Gasparotto dans le Point écrivait en 2008 « Un seul négociant installé sur l’appellation coteaux-du-lyonnais, et une cave coopérative sui produit à elle seule la moitié des volumes, grâce aux apports d’une centaine de vignerons (qui ont d’autres activités). Voilà qui traduit une culture locale restreinte où règne l’hégémonie des genres. Peu de concurrence entre les uns et les autres, donc, qui trouvent comme marché essentiel les citadins de Lyon venus remplir leur coffre de leur voiture pendant le week-end. Ici, c’est une tradition que les cavistes ne discutent même pas. Une trentaine de domaines indépendants règnent encore sur les collines ouest de la ville, de Saint-Jean-des-Vignes et Chasselay, au nord, à Saint-Romain-en-Giers, au sud. La plus grosse des caves particulières, le domaine du Clos Saint-Marc commercialise toute sa production en direct et tourne essentiellement avec 4000 clients lyonnais. « C’est notre locomotive à tous, explique Stéphane Vier, du domaine le Bouc et la Treille, car ce domaine met tout son vin en bouteilles et les quatre associés font preuve de dynamisme. » En attendant, quand un vigneron de l’appellation part à la retraite, c’est comme une bibliothèque qui meurt : personne ne reprend le flambeau. La pression foncière est telle que les vignes sont arrachées. Alors, que reste-t-il de ce vignoble historique planté par les Romains ? Des bons vins de copains, comme on dit communément, à un prix moyen de 3,80 euros pour les cuvées classiques et à 5 euros pour les cuvées plus travaillées. Essentiellement rouges, issus de gamay, ces vins sont à mettre à côté des produits régionaux, comme l’andouillette et le saucisson ».
Ce texte est représentatif de la littérature journalistique sur le vin. J’aimerais qu’on me donne la clé de cette phrase « Voilà qui traduit une culture locale restreinte où règne l’hégémonie des genres ». De plus, en quoi les cavistes auraient à discuter la vente directe à la propriété ? L’économie de proximité ça existe. Enfin, une phrase du type « quand un vigneron de l’appellation part à la retraite, c’est comme une bibliothèque qui meurt : personne ne reprend le flambeau. » me laisse rêveur, comme si la vigne et le vin dans ce pays vivaient dans une sorte de bulle hors de l’économie réelle. Contre la pression foncière urbaine le meilleur antidote pour préserver le sol vigneron c’est la demande des consommateurs. Si l’AOC a le vent en poupe, se développe, les arbitrages se feront et les élus devront en tenir compte avant de miter les territoires. L’exemple du voisin Beaujolais est là pour le démontre : personne n’attend personne dans notre vaste monde mondialisé.
Enfin, pour les poulains du Président Aulas, ils ne leur reste plus qu’à méditer sur le célèbre aphorisme attribué au footballeur anglais Gary Lineker après la défaite de l’équipe d’Angleterre contre celle d’Allemagne en 1990 : « Le football est un sport inventé par les Anglais qui se joue à onze contre onze,
Pour le vin c’est le G.A.E.C. LE BOUC ET LA TREILLE
A.O.C. Coteaux du Lyonnais - Rouge et blanc.
Bouteilles - Bag in Box 5l et 10l.
Stéphane VIER - Yves AUBRY.
Adresse : 82 chemin de la Tour Rissler
Horaires d'ouverture vente au public : jeudi et vendredi de 17h à 19h - samedi de 10h à 12h30
Tel : 04 72 26 07 53 ou 06 60 21 59 22
La cuvée 2006 est épuisée à Poleymieux, le millésime disponible pour cette cuvée est 2008, médaillé de bronze à Macon en 2009.(Prix depart cave 31€ le carton de 6 bouteilles).
FICHE TECHNIQUE
COTEAUX DU LYONNAIS ROUGE CUVEE DE GARDE 2008
VITICULTURE
Nature du sol : 50% gneissique et 50% argilo-calcaire sur Bajocien en majorité.
Cépages : Gamay Noir à jus blanc.
Age des vignes : 20 ans
Vignes en coteaux, exposées Est , Sud est.
Altitude : 300m
Travail des sols : enherbement naturel avec deux tontes annuelles.
Epamprage et ébourgeonnage manuels
Rendements : 45 hl / ha
VENDANGE, VINIFICATION :
Vendanges manuelles : 1ere cuve le 30/09/08 et 2e cuve le 1 et 2/10/08 Temps sec et frais (5°c-16°c)
Très bon état sanitaire. Température de la vendange à l’encuvage : 15°C.
Vendange non égrappé (1ere cuve) et égrappée (2e cuve) .
Levures : sélectionnées
Cuvaison : 10 jours(1ere cuve) et 13 jours (2e cuve).
Fermentation malo-lactique : 100%
Pas de collage.
ELEVAGE :
5 mois en cuve et en fut de chêne(10%), 7 mois en bouteille.
ENBOUTEILLAGE :
le 23/03/09- 4690 bouteilles. Filtration classique (terre + plaque)
Disponibilité actuelle : 3500 bouteilles
CONCOURS ET/OU PRESSE :
Médaille de bronze MACON 2009