La première fois que je suis allé déguster les vins d’une petite poignée de vignerons de Savoie c’est Raphaël Saint-Germain qui m’avait pisté. « Plutôt jeunes - ou toujours jeune ? -, nos vins nous ressemblent et nous rassemblent. Tant dans la démarche que dans le niveau de qualité produite. Et du caractère, c’est vrai ! Chacun de nous vinifie avec sa propre sensibilité, sa propre patte des Vins qui se veulent authentiques, des vins de vignerons, mais tous savoyards ! Alors… Rencontrons nous ce lundi 24 novembre de 10h à 19h autour d'une dégustation de Savoie LES FINES GUEULES ; 43 rue des Petits Champs 2 rue de la Vrillière. » C’était en 2008.
À l’époque, comme toujours aujourd’hui, j’avais commencé par décoconner en écrivant : « La Savoie ça m’inspire quoi ? Dans l’ordre : le gâteau de Savoie de maman, léger, mousseux, où parfois elle glissait de la confiture d’abricot ; mon seul et unique séjour en colonie de vacances à St Jean de Maurienne avec les enfants de marins de l’Ile d’Yeu ; l’escalade de la Dent d’Oche où je me suis offert (sic) la plus belle de mes rages de dents ; la chanson niaise d’Hughes Auffray « va doucement c’est tout bon » ; le festival du film fantastique d'Avoriaz l'année où de Niro était président du jury ; un roman de Patrick Modiano « Villa Triste » au bord du lac Léman ; le Reblochon et les cloches des vaches des alpages ; Alain Berger qui a été directeur de l’INAO ; Hervé Gaymard qui a été le locataire du 78 rue de Varenne à qui j’ai remis « Cap 2010 » et qui m’a donné du monsieur le Président avant de m’abandonner en rase campagne ; notre ministre actuel Michel Barnier qui est venu s’exprimer sur mon espace de liberté… Mais j’avoue, en me couvrant la tête de cendres, en battant ma coulpe, que je suis bien incapable de situer le vignoble de Savoie sur une carte de cette belle province. »
Depuis je les suis, même qu’ils se sont baptisés d’un nom qui fleure bon la gaudriole : les Pétavins mais qui en fait est des plus sérieux, plus que Franck Merloz c’est dire, puisque le pétavin est une ronce qui pousse entre les cailloux dans les vignes. Avant j’avais croisé le patriarche Michel Grisard, le pionnier, l’homme du centre Le Centre d'Ampélographie Alpine Pierre Galet et Jacques Maillet à Montreuil link. Par la suite, à la Contre-étiquette qui s’appelait encore Ochato j’avais découvert et beaucoup aimé Mont Blanc du domaine Belluard.link Grâce à eux mon ignorance crasse des vins de Savoie a largement régressé et lorsque cette année de nouveau ils sont « montés » à Paris le lundi 12 Novembre 2012 de 10 heures à 18 heures Au restaurant Le Paul Bert 18 Rue Paul Bert - 75011 je m’y suis rendu à la première heure pour retrouver les vins de Louis MAGNIN, Michel GRISARD, Adrien BERLIOZ, Gilles BERLIOZ, Jacques MAILLET, Domaine SAINT GERMAIN, Domaine GIACHINO, Domaine de SOLEYANE, les 8 fondateurs des Pétavins auxquels s’étaient rajoutés les Domaines BELLUARD & LUCAS.
Comme d’ordinaire c’était sympathique, chaleureux, avec le bon esprit « restons groupés ». J’étais un peu charrette donc j’ai dû faire des choix. De toute façon cette dégustation étant couverte à tout ce qui se fait de mieux sur la place de Paris mes commentaires tardifs et si peu documentés n’ajouteraient rien à la gloire des Pétavins. Mon propos du jour sera bien sûr de souligner le très bon niveau, et même pour certains le haut niveau, des vins présentés, loin de l’image ringarde que trimballait la Savoie, c’est tout bon, du tout bon… mais surtout de saluer ce Collectif de vignerons, pugnaces, convaincants qui, sans rouler des mécaniques, discrètement, avec humour aussi, portent haut leurs vins. Sans entonner une forme de cocorico, qui siérait pourtant bien à cette province raccrochée sur le tard à notre vieux pays, j’ai la liberté de proclamer que des gars comme eux, à leur échelle, viennent ajouter et renforcer une belle image du vin français, ni passéiste, ni poussiéreuse, mais authentique, qui a devant elle un bel avenir. Accrochés à leurs vignes certes, mais aussi ouverts, disponibles, pas chiants, comme me l’écrivait Raphaël Saint-Germain leurs vins leurs ressemblent et les rassemblent. Belle cordée en route pour de beaux sommets. Merci plus particulièrement à Raphaël et à Michel.
Le Reblochon fermier de chez fermier embaumait, je n’ai pas eu le temps de la photographier avant qu’il ne fut englouti par moi y compris.
Le gâteau de Saint-Genix, aussi connu sous le nom de « brioche de Saint-Genix » ou tout simplement « saint-genix », est une brioche garnie de pralines rouges. Spécialité gastronomique de la petite ville savoyarde de Saint-Genix-sur-Guiers. Excellent avant de reprendre mon ouvrage.
Dans le Top 100 du Wine Spectator 2012 la Savoie fait une première apparition avec en n°55 Jean Perrier&fils Apremont 2011 17$
J’ai beaucoup aimé les 2 cuvées Pétavines photo en tête de chronique.
Quelques photos des vins que j’ai dégusté, avec une mention spéciale pour le Giac vin pétillant bio, le Giac'Bulles est une exclusivité du domaine Giachino www.domaine-giachino.fr . Boisson tendrement enivrante, voici « enfin le concurrent direct du Red Bull ! » Cépage : Jacquère Rendement : variable... Degré : 7,5° Vinification : refermentation naturelle en bouteille et pour le Zéro 2011 cépage chardonnay; effervescent méthode traditionnelle Domaine de Soleyane, Marie-Eliane et Olivier Lelièvre www.domaine-soleyane.free.fr (ils sont dans le Bugey)
Et comme je ne sais pas distinguer la Savoie de la Haute-Savoie j’ose Francis Cabrel