L’idée d’écrire ces quelques lignes m’est venue suite à une réunion initiée par les vignerons du Pallet qui ont invité les propriétaires viticoles à discuter avec eux.
La présentation du dispositif d’aides à la diminution de la surface en Muscadet et l’animation du débat était assurée par Alain Treton représentant la chambre d’agriculture.
Le conseiller général du canton René Baron est intervenu, ainsi que Pierre-André Perroin maire du Pallet.
Lors des nombreux échanges, les propriétaires (pour la plupart anciens vignerons) ont posé plusieurs questions :
-1-Comment l’administration a-t-elle pu pondre de pareilles mesures ?
Réponse : ce n’est pas l’administration, mais la profession viticole qui a mis en place ces mesures.
-2- Comment accepter d’arracher aujourd’hui une jeune vigne qui m’a coûté cher à planter et à installer sans véritable compensation financière ?
Réponse : c’est inacceptable.
-3- Qui va toucher le si peu d’argent promis dans ce dispositif ?
Réponse ; le fermier.
-
4- Puis-je l’obliger à m’en redonner tout ou partie ?
Réponse : non cela doit se faire à l’amiable et en bonne intelligence.
-5- A qui appartiennent les droits de plantation générés par l’arrachage ?
Réponse ; Si votre bail précise la dévolution des droits de plantation en fin de bail, c’est cette clause qui s’applique. Si votre bail ne comporte pas cette clause ou si vous êtes en bail verbal, vous devez le spécifier aux services de la viticulture (douanes) au moment de l’arrachage sinon les droits appartiennent à celui qui arrache, en l’occurrence le fermier.
Cette réunion a été riche d’enseignements et mon sentiment personnel est que la viticulture n’a pas suffisamment analysé la situation avant de prendre des mesures unilatérales.
En effet, s’il est indiscutable que ce sont les producteurs de Muscadet qui sont les plus impactés par la crise économique et qu’il est mathématiquement impossible et professionnellement suicidaire de financer la récolte d’un vin que l’on ne vendra pas.
Il est flagrant que les plus impactés par les mesures d’arrachage sont les propriétaires qui pensaient légitimement, (après avoir pour la plupart mis en valeurs leurs vignes) avoir un complément de revenu pour leur petite retraite.
Comme l’a très bien dit René Baron, cela remet en cause le bien fondé de la retraite par capitalisation !
Ceci démontre au passage qu’il ne suffit pas d’avoir des vignes dans les meilleurs terroirs, mais qu’il est au moins aussi important de bien vendre le vin et ne s’occuper que du volet arrachage ne suffira pas à mieux vendre, contrairement à ce que l’on nous dit de manière simpliste.
Quoi qu’il en soit, il faut penser à l’avenir et construire de vraies zones viticoles dans les meilleurs terroirs et de vraies zones agricoles dans les bonnes terres de culture.
à suivre…