On me dit par communiqué que ça y est, le soleil a commencé son retour (1)
On le dit dans le communiqué qu’il y en a beaucoup (2)
On me dit, toujours par communiqué, qu’il s’accommode de tout partout (3)
On me dit aussi dans le communiqué qu’il est le symbole même du « hiving » (4)
On me dit encore dans le corps de ce communiqué que « la tendance du moment : une ère chaleureuse, post-cocooning, où la maison s’ouvre sur l’extérieur, où le clan familial croise celui des copains, et où le réseau est sentimental avant d’être social… » (5)
On dit que c’est l’invité idéal et qu’il se nomme cabernet-d’anjou
J’avoue que comme je n’ai pas souvenir d’avoir un jour trempé mes lèvres dans ce nectar rosé « issu du cœur du Val de Loire » je ne me risquerai pas à dire quoi que ce soit à vin omniscient. Cependant, comme qui trop embrasse mal étreint, je suis étreint par une étrange sensation de fourre-tout… ce qui ne va pas m’empêcher de faire mon métier de Taulier : vous informer.
(1) Pour le retour du soleil c’est l’éternelle histoire de l’arroseur arrosé. Je n’ose écrire à rosé.
(2) Le cabernet-d’anjou y’en a beaucoup « Modeste avec ça : il a beau être la première appellation de rosé demi-sec en France »
(3) Le cabernet-d’anjou s’accommode de tout partout :
- Façon « vegan » d’abord : « légumes primeurs à croquer tout crus, verrines de gaspachos de toutes les couleurs, salades de courgettes et pois gourmands al dente à présenter en coupelles avec un soupçon d’huile d’olive et de jus de citron.
- Façon santé bio forme ensuite : « Graines et pousses nous inspirent. Excellentes, saines nutritives, elles sont les partenaires toutes trouvées du cabernet-d’anjou. Croquettes de boulgour au jambon cru, tourte au poulet, lentilles et pousses d’épinards à dévorer sans façons, mini-bols de salade de saumon fumé à l’orge perlé… Plus simple encore ? Un méli-mélo de graines de courges et de tournesol tout juste poêlées avec un peu de sel, à picorer à l’apéritif pour apprécier les talents salés-sucrés du cabernet-d’anjou. »
- Façon identitaire bien sûr avec de la paille dans les sabots ligériens « Tartines de baguette fraîche et rillettes de cochon de Vouvray ou de Tours, rillettes de brochet de la Vienne ou sardines de Nantes sur pain grillé, fromages de chèvre d’un peu partout, fouaces ou fouées (petits pains ronds cuits au four) du côté de Tours ou de Chinon, port-salut né dans la Mayenne, pommes ou poires tapées du Maine et Loire… Et pourquoi pas une découverte ? Le crémet d’Anjou, un savoureux mélange de fromage blanc, de crème chantilly et de blancs d’œufs battus, mousseux, aériens, à agrémenter de quelques fines herbes ou bien de coulis de fruits jaunes ou rouges de saison… »
- Façon exotique ça va de soi « Falafels à grignoter, naan au fromage à partager, petits beignets fêta-épinards, dal de lentilles corail couleur rose tendre. La douceur du vin est aussi capable de rafraîchir le feu d’une salade de crabe au piment et lait de coco, comme de souligner la délicate amertume d’une simple pizza à la roquette. Cornes de gazelle, cookies au beurre de cacahuètes avec une touche de gelée de fraises pour revisiter le sandwich au goût d’enfance de l’Oncle Sam, il se prête à toutes les fantaisies. »
- Façon sucré pour finir : « Cheesecake aux fruits rouges pour un accord ton sur ton, cupcakes framboises-pistaches, crème brulée à la vanille… Pour briller sans se casser la tête, une meringue, de la crème chantilly, de belles fraises juteuses et hop ! La pavlova faite maison en deux minutes chrono devient la reine de la fête. Son cavalier : le cabernet-d’anjou, évidemment… Le top du top : décorer le chef d’œuvre de fleurs de violette au sucre cristallisé, pour rappeler la touche subtilement florale du vin. »
Merci aux jeunes et sémillantes Françoise Bernard post-modernes j’ai pris bonne note des recettes je vais reconvertir ma crèmerie en garderie de foodistas.
(4) « hiving » de l’anglais « hive » ruche. Sans vouloir rabattre la joie des foodistas ost-modernes la ruche c’est plus la galère des ouvrières au turbin du matin au soir que la petite tribu qui bourdonne et fredonne en sirotant du cabernet-d'anjou. Mais bon vive Maya l’abeille !
(5) Oui, oui, la tendance du moment : une ère chaleureuse, post-cocooning, tout va très bien madame la marquise, tout va très bien, tout va très bien…
Y’a pas de doute mon cher Patrick, je ne suis vraiment pas un gars berné d’Anjou et qu’on ne vienne pas m’accuser du côté des activateurs de CVO d’avoir fait du copié-collé de communiqué sinon je vais me fâcher tout rouge ! Que voulez-vous que le cabernet-d’anjou puisse mettre du soleil dans ma ruche j’ai du mal à retrouver mes abeilles et à faire mon miel.
Fallait pas me le balancer votre communiqué !
Peut-être une bouteille ? Je plaisante bien sûr…