S’il s’était dénommé Lepetit peut-être qu’Olivier eut promu le camembert moulé à la louche mais son patronyme Legrand fait de lui un type branché, parfois même survolté lorsqu’il fait fuser ses Tweet. Pour les petites louves et petits loups qui ne voient pas plus loin que les bords de leur verre je leur signale que Legrand est l’un des leaders mondiaux des produits et systèmes pour installations électriques et réseaux d'information, sis à Limoges. Ce garçon discret, qui révère le PowerPoint, grand organisateur de festivités pour Vinocampeurs, s’anime et se révèle dès qu’il est question du CSP Limoges. Je ne sais s’il a pratiqué le basket où votre cher Taulier a particulièrement brillé dans sa jeunesse puisqu’il fut considéré comme un Espoir. Espoir qui préféra le Droit au Panier percé, mais ceci est une autre histoire qui n’est pas celle d’Olivier Legrand de rhône-valley.org.
Olivier respire mieux ces jours-ci car les interprofessions ont sauvé leur blé, les fameuses CVO puisque la Cour de justice de l’Union européenne a rendu une décision qui légitime les cotisations volontaires obligatoires. Dans son arrêt rendu le 30 mai, la Cour de Luxembourg juge que la décision d’étendre une CVO n’a pas de rapport avec une aide d’État, étant donné qu’elle ne constitue pas un avantage financé par des « ressources d’État ». Ouf, Olivier ne sera pas considéré comme un para-fonctionnaire et il pourra continuer d’exercer son précieux Ministère au sein de rhône-valley.org. présidé par un Christian Paly grand sachem de l’INAO.
Mais pourquoi diable le Taulier vient-il ce matin tirer de l’ombre qu’il adore ce cher Olivier ?
La réponse tient dans le texte qui suit.
Lisez-le donc et vous conviendrez qu’Olivier a bien travaillé pour la renommée de Rhône Valley.
« Retour en arrière : Jane et Neil sont dans un restaurant avec la rédactrice en chef d’un magazine, qui les encourage à boire du vin. À quoi bon occuper ce poste si elle n’utilise pas ses frais de représentations ha-ha-ha. Neil lève son verre aux deux tiers vide pour faire tourner le liquide rouge aux reflets fluorescents dans la nuit. Il se met à pleuvoir, les gouttes striant la fenêtre du restaurant. Neil boit une gorgée, hoche la tête. « Parfait », dit-il d’un ton un peu querelleur. (Le serveur est-il hyper attentif aux messages contradictoires : est-ce pour cela qu’il hésite avant de servir Jane, puis la rédactrice en chef et enfin Neil, très timidement ?)
Jane accepte un compliment de la journaliste. Elle prend son verre côtes-du-Rhône. Par la suite, Neil lui apprendra qu’elle doit exiger que son vin soit servi dans un « verre au pied court ». La serviette de cocktail reste collée dessous. Plus tard, il lui dira de la retirer, car c’est toujours une gêne. (il évite dans la plupart des cas d’employer cet adverbe, ce qui lui donne beaucoup de force quand il l’utilise). Elle s’en souviendra toute sa vie – à la fois quand l’argument semble approprié aux circonstances, et lorsqu’un tel savoir ne paraît pas s’y appliquer. Elle se rappellera toujours cette leçon et repoussera la serviette.
À quoi peut bien servir ce conseil dans le parcours d’une vie ? »
Ce texte est extrait de Walks with Mean d’Ann Beattie publié par Christian Bourgois sous le titre de Promenades avec les hommes 15€.
Ann Beattie est considérée par le Washington Post comme « L’un des maîtres de la nouvelle les plus décisifs et indispensables à notre époque. Beattie saisit et rend brillamment une époque, un lieu et la forme d’un engagement. Sa voix est originale et unique. »
Donc ce n’est pas un petit roman de gare de la collection Harlequin mais un must pour l’intelligentsia américaine publié en France chez un éditeur, Christian Bourgois www.christianbourgois-editeur.fr connu pour son élitisme littéraire. Ann Beattie aurait pu se référer à un vague Pinot Noir de la Sonoma Valley mais tellement influencée par le travail de fourmi de Rhône Valley elle ne peut que verser dans les verres de ses héros un côtes-du-Rhône « aux reflets fluorescents dans la nuit ».
Et voilà le travail d’Olivier couché à tout jamais sur la page d’un très beau petit livre, dont l’action se situe certes dans les années 80, mais qui a été publié aux USA en 2010. Voilà de la belle ouvrage qui vaut ce matin à notre « passeur », ça fait très basket et terroiriste, de notoriété, un très recherché cep d’or du Taulier. Tellement recherché d’ailleurs que, jusqu’à présent, nul n’a su en retrouver un, sauf peut-être du côté de châteauneuf-du-pape (pardon il s’agit là-bas d’une férule crucifère triple).
Bravo Olivier, sous nos applaudissements en référence à Jacques Martin… dont je vous conseille d’écouter le dialogue savoureux entre lui et jeune Tristan link
La rédaction de Vin&Cie ne disposant pas de cliché d’Olivier s’est reportée sur celui d’Omer Simpson que notre récipiendaire révère par-dessus tout.