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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 09:00

Ceci est un long commentaire sur mon opération Grand Corps Malade, d'un fidèle lecteur : Sam, qui m'a semblé un peu à l'étroit dans la petite lucarne prévu à cet effet - le commentaire bien sûr - alors j'ai pensé qu'il valait mieux lui ouvrir mon immense espace de liberté.

 

Le Beaujolais

 

L'éclat de rire de la table.

 

            Louis Orizet

 

 Le beaujolais, c’est la nature avec ses parfums, sa lumière, ses infinis, le repos du soir, l’enthousiasme du matin. »

Jules Chauvet (1905-1989)

 

"La bande des 15" voilà le type de démarche que je suggérai dans mon exposé, écrit il y a plus d’un an, une petite réserve, cette bande s’apparente, on ne peut trop à l’élite de l’A.O.C., sans distinction de notion de prix, par exemple : Château de Jacques et Paul Janin à Romanèche-Thorins, nous allons du simple au double, voilà 2 propriétés qui ne s’adressent pas à la même clientèle. Il eut été important de préciser que cette liste n’est pas exhaustive, car nous avons une autre bande de 15, qui pousse très fort et pas loin d’égaler la première.

 

Il convient donc de faire un diagnostic du patient, de bien déterminer les parties du corps malade et la gravité de leur état. Si les neuf crus (J’ai mis le Régnier à part, mais sans vouloir faire d’ostracisme à son encontre, cette appellation a du mal à décoller, c’est une grave erreur d’avoir créé une A.O.C.supplémentaire, dont des terres trop lourdes, anciennement dévolues à la culture du maïs, qui n’étaient pas vraiment prédestinées à la culture de la vigne ?) peuvent faire le dos rond et attendre des jours meilleurs, il n’en est pas de même des Villages, Beaujolais supérieurs et Beaujolais générique. Ces deux dernières nécessitant la thérapie la plus lourde, et laquelle ?

 

D’où une grande disparité d’appréciation chez les vignerons, chacun se sentant peu concerné ayant déjà entrepris une démarche de qualité, pensent que c’est aux négociants d’agir.

 

Toute l’appellation à beaucoup à reprocher à ces deux affaires successives 2006 pour celle reprochée à Georges Dubœuf , (Beaujolais Supérieurs et génériques, baptisés Grands Crus Morgon, Fleurie etc ,,,,,,,,,,,, et 2008 pour les 600 tonnes de sucres achetés par une centaine de viticulteurs, d’ailleurs après le procès des suspects, qui s’est déroulé dans un quasi anonymat, en janvier 2009 à Lyon, des centaines de tonnes de sucre n’ont toujours pas trouvées de destination avec le nom des clients ?

 

Les peines requises ont été d’une mansuétude indigne d’une vraie justice.

 

Pourquoi étouffer le fait que probablement deux à trois cent vignerons aient triché (on ne peut parler de chaptalisation, le sucrage étant clandestin) et faire endosser la suspicion aux 2200 autres vignerons (honnêtes) de l’appellation ?

 

Depuis les exportations ont chutées de manière spectaculaire, le Japon habituellement notre client n° 1, – 22 %, la Suisse – 40 %, avec la toile on peut trouver tous les chiffres.

 

Les deux appellations, le Beaujolais (générique) et le Beaujolais supérieur où nous avons le plus d’invendus, se situe exactement dans la gamme de prix où nos concurrents étrangers ont fait le forcing pour s’implanter en France.

 

Alors que le premier critère pour se développer, est le prix, pourquoi les vignerons des Crus et quelques Villages, s’entêtent-ils à vouloir faire du "Bourgogne"? En créant des cuvées spéciales, des vins passés en fût, ce qui dope les prix, et seules peuvent y prétendre, des appellations comme les Côtes de Brouilly, Moulin à Vent, Morgon, Fleurie dans les bons millésimes, St Amour et Juliénas, quand on sait les attendre plus 5 à 6 ans, ont un air de Bourgogne.

 

Quand je dis "Bourgogne", je veux dire Mâcon-Village ou Côte Chalonnaise et non-pas Gevrey-Chambertin, (faut pas rêver) comme certains écrits y prétendent.

 

On n’a plus le coté friand du Beaujolais et on n’a pas non plus un Bourgogne, seuls restent convaincus les inconditionnels des crus de l’appellation, j’ai fait des essais jusqu’à 10 ans de garde, j’ai eu quelques bons résultats avec des Côtes de Brouilly, Moulin à Vent et St Amour, mais après il est plus judicieux au regard du prix, de s’orienter vers des Hautes Côtes de Beaune ou de Nuits. Si par exemple Paul Janin à Romanèches-Thorins, produit un vin hors du commun à 12 euro, donc acceptable, ou ceux du regretté Marcel Lapierre, mais déjà là, nous sommes dans les prix d’un Savigny les Beaune 1er Cru, à chacun de choisir.

 

Ensuite le Beaujolais-Sud aussi appelé Pays des Pierres Dorées, aussi dénommé "Toscane Beaujolaise", qui démarre à 3 kilomètres au nord de Ville franche sur Saône jusqu’à L’Arbresle au sud, est le berceau des Beaujolais génériques et Supérieurs, avec le cœur Bois D’oing, c’est dans cette partie de la région que sont produit ces vins qui alourdissent les stocks. C’est une (belle) région très accidentée, avec des vallées profondes et des vignes gélives dans les fonds de vallées, qui à maturité optimum, surtout sur les coteaux, donnent des vins légers et friands, autrement ont besoin d’un peu de sucre, mais dans les normes. Mais en cherchant un peu 3 nom sortent du lot pour cette région : Jean-Paul Brun, Domaine des Terres Dorées à Charnay (69380) et Pierre-Marie Chermette à St Vérand (69620) à 6.20 euro et le Vignoble Charmet à Le Breuil (69620). Pourtant ces viticulteurs ne chaptalisent pas et font de grands vins, quand on voit les tables étoilées clientes de Jean-Paul Brun, on reste confondu. Avec mes excuses pour ceux ce que je ne connais pas, je n’ai visité que 4 fois la région.

 

Le beaujolais peut monter jusqu'à 1000 mètres sur les hauteurs qui dominent la vallée d’Azergues.

Nous sommes ici, à 30 kms de la place Bellecour et, si les Lyonnais, en voisins, en sont très amateurs, ce n’est pas suffisant pour écouler autant de volumes

 

Les coopératives, si elles ne cherchaient pas à faire des cuvées spéciales, de part le nombre de leurs adhérents et des coûts de vinification moins élevés qu’un propriétaire-récoltant, ne pourraient-elles pas tirer les prix vers le bas, en se consacrant uniquement à des vins de plaisir, ce qui a fait la gloire de cette appellation, dans son pot traditionnel dans les "bouchons" de la capitale des Gaules.

 

Pour faire la promotion de leurs vins les viticulteurs de l’appellation devraient pouvoir se grouper et créer des structures pour ce faire.

 

Vous me direz, il reste les mini-salons à droite à gauche en provinces, mais voilà  pour un couple, deux nuitées d’hôtel, 4 repas du soir, si on n’a pas prévu le pâté de la mémé, le jésus et quelques chèvres pour le casse-croûte du midi, la location du stand, et 3 salons dans l’année, tout ça fait monter le prix de la bouteille de 1.50 euro.

 

L’idéal serait même d’offrir un sandwich, avec une terrine de campagne d’artisan (ce n’est pas très cher) avec le bag in box à porté, les Français adorent, (il y aura toujours quelques profiteurs) mais sinon c’est largement rentable.

 

Sinon vous trouverez des vignerons sympathiques, faisant bien leur métier, accueillants, avec des prix honnêtes, j’en ai que je suis depuis 40 ans, j’ai des Villages qui s’égalent à des Crus, quel beaux paysages, quelles bonnes tables, enfin tout pour rendre agréable la vie  à un membre de l’A.B.V.

 

La région des grands Cru (Morgon……..etc) ressemble à la région du Barolo, les Langhes en Italie, et comme en Italie on voit les Alpes (Par grand beau temps ici).

 

Cette appellation est un vin de soif et de fête par excellence, comment faire la fête avec le risque d’un contrôle routier ?

 

A l’occasion relisez les  romans de Gabriel Chevallier : Clochemerle et Clochemerle-Babylone, dont le cadre se situe à Vaux en Beaujolais


Ainsi, il écrit, à propos des Beaujolais du Sud : « Puisé à même le tonneau, bu à la température de la cave, le beaujolais paraît glissant et d’une légèreté sans conséquence…Le vin de Clochemerle est à la fois exquis et traître : on s’y laisse piper une narine, un coin du gosier, et tout l’homme y passe…Il provoque une charmante allégresse, si pétillante intellectuellement que le buveur se sent libéré des conventions et des contraintes qui l’enchaînent dans la vie ordinaire. »

 

Un avis assez répandu, voudrait que le Chiroubles soit le plus charmeur, le 2009 et 2010 ne nous feront pas mentir.

 

Monter jusqu'à la table d'orientation sur le col du Fût d'Avenas sur la commune de Chiroubles, vue sur le mont Brouilly, la vallée de la Saône, le Mont-Blanc. En contemplant ce paysage, l'alchimie entre la nature et le vin vous sera alors nettement perceptible.

 

Si demain en plus du Guide Hachette, Bettane et Desseauve, etc ……….la liste de la bande des 15, puis des trente, où est le plaisir de la prospection, de la découverte, en 40 ans j’en eu 5 en cave, mais peut-être le prix de certains m’avaient-ils orienté différemment ?

 

Cela fait beaucoup de littérature, notre seule aide sera de visiter les bons vignerons plus souvent.

 

 Sam         

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commentaires

E
<br /> <br /> que d EGO JE JE JE.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Cher Eric Stlihart dans ce genre d'exercice le Je s'impose pour les réponses surtout dans le cas présent de part la nature des questions qui sont très personnelles<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> <br /> Michel, j’ai bien vu que c’est toi qui m’apportait et cette marque de sympathie, et cette<br /> taquinerie. Mais, tout à mon trip, j’ai continué à répondre à l’intervenant précédent.<br /> <br /> <br /> Ceci m’évoque un autre commentaire, et puis j’arrête, c’est promis. Dans votre « blog<br /> des 5 du vins » - dont je recommande vivement la consultation – vous avez pris l’habitude des apartés (pas apartheid !) et des réponses en chaîne, presque privées. Je trouve cela très<br /> rafraîchissant.<br /> <br /> <br /> Un chanteur flamand de qualité avait sorti un album intitulé « Hoe sterk is de eenzame<br /> fietser » (Et comme il est fort, le cycliste solitaire !). Je lui rétorque : Comme ils sont forts, les blogueurs solidaires.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> C’est pire que cela, Sam. Je voulais écrire on « m’a appelé ». Il s’agit d’une<br /> vraie coquille, signe de vieillesse. Le cerveau veut taper une lettre, mais les doigts ne suivent pas. Et comme tu le dis, la relecture l’a loupée. Il y avait déjà « Lost in<br /> Translation », il faut y ajouter : « Lost in proof-reading ».<br /> <br /> <br /> Mon toubib – j’en profite pour le saluer, c’est un excellent homme, étranger comme<br /> moi en Riberal: il est gardois ! – pensera que c’est le début du Wernicke-Korsakoff.<br /> <br /> <br /> Quand aux bribes, certains disent que c’est un manque de pudeur. Ils peuvent<br /> zapper. Et cela me coûte moins cher que le psy.<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Hep, Léon-Luc ! Une faute à signaler : "on m'appelait"... Tu le sais autant que moi : même en se relisant, on laisse passer des erreurs. C'est un peu comme dans la vie qui est truffée de petites<br /> bourdes... Cela dit, et en forme de clin d'oeil, j'aime beaucoup les bribes de récits sincères que tu nous livre çà et là de ta vie. À bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Sam, tu décris parfaitement tout dans ce dernier post.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je partage certainement une chose avec Jacques Berthomeau – en fait, nous ne nous sommes<br /> jamais rencontrés physiquement alors que je le « connais » depuis son fameux rapport en 2001 : le « parler vrai ». On peut être en désaccord total avec un ami (sur<br /> certaines choses, s’entend) et tout à fait d’accord sur un point précis avec des gens qu’on déteste. Et on peut le dire, posément mais avec passion et conviction.<br /> <br /> <br /> J’essaie de ne jamais passer comme message : « Toi, mec, tu es un con ou<br /> ceci-cela ». Mais peut-être ma connnaissance des nuances du français est-elle insuffisante ? Par contre, mon message peut être : « Tu as tout à fait tort », voire<br /> même : « Ce que tu dis est inadmissible » et j’explique pourquoi. Bettane a écrit sur ce même blog - il m’abhorre : « Les propos de M. Charlier sont navrants ».<br /> C’est son droit et il m’honore qu’un personnage aussi reconnu perde son temps avec une quantité négligeable comme moi.<br /> <br /> <br /> Tu as raison quand tu dis que je passe POUR LE MOMENT trop de temps à bloguer. Ma compagne<br /> est du même avis. Enfin, trop, c’est 2 heures par jour et pas tous les jours. Les raisons en sont simples : (i) c’est un média que je découvre et il m’intéresse. Donc je l’apprends,<br /> j’expérimente. Et il m’a déjà rendu des services. Peut-être va-t-il me permettre de faire une cuvée de plus dans ma gamme (trop long à expliquer pourquoi), peut-être va-t-il même me permettre de<br /> dépendre un peu moins du Crédit Agricole (en me rendant possible des contacts avec une nouvelle clientèle, avec de nouveaux « sponsors » au sens de mécènes, pas au sens d’annonceurs<br /> dans une course transatlantique) ?<br /> <br /> <br /> (ii) j’ai commencé mon propre blog mais son maniement technique est encore un peu lourd pour<br /> moi et aussi, il est plus facile d’intervenir sur celui des autres que d’être créatif soit même. C’est comme en politique : l’opposition est beaucoup plus confortable que le pouvoir (sauf<br /> dans les rapports avec les forces de l’ordre, bien entendu).<br /> <br /> <br /> (iii) J’adore écrire et tu me feras l’honneur d’accepter que j’y apporte du soin (peu de<br /> fautes, vocabulaire choisi, syntaxe respectée). Cela ne veut pas dire que j’écrive bien (aucun talent artistique), mais j’écris correctement, à l’inverse de la majorité des blogueurs. La<br /> non-relecture d’un texte est un signe de mépris envers le lecteur, je trouve. Le « quick and dirty » me déplaît. J’étais déjà ainsi dans mes ébats amoureux de jeunesse (cette réflection<br /> va plaire à Bertho).<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En outre, tu décris bien une des activités principales de ma vie « d’avant le temps où<br /> je suis devenu vigneron » : faire des exposés. J’ai été assistant en CHU pendant 5 ans de ma vie (jeunes collègues, étudiants, séminaires, paramédicaux à former), j’ai assuré la<br /> formation médicale et technique d’attachés scientifiques dans l’industrie pharmaceutique (je travaillais donc pour le grand satan, faut vivre), j’ai donné pendant 5 ans  les cours de dégustation et d’oenologie au CERIA de Bruxelles (Centre d’Etudes et de Recherche de l’Industrie Alimentaire) et ... j’ai tenté d’élever trois<br /> enfants. Conclusion :celui qui ne sait pas enseigne ! C’est bien connu.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Enfin, si « Léon le Belge » (on m’appelé ainsi sur la blogosphère parce que je<br /> partage sincèrement certaines opinions avec le vieux Trotsky, notamment concernant l’internationalisation) se distingue souvent par son cynisme grinçant, cette fois, il n’y aura pas de in<br /> cauda venenum : je te remercie de ta sincérité et, plus encore, de tes critiques. C’est en les réfutant – ou en les acceptant avec humilité, rarement – que je continue d’apprendre qui<br /> je suis.<br /> <br /> <br /> <br />
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