En sport individuel, aux échecs, dans les sports collectifs, pour les compétitions officielles, le classement est l’enjeu, pas le seul bien sûr, qui motive les participants et ce quel que soit le niveau où ils pratiquent : il suffit d’assister à un match quelconque de Troisième division départementale pour s’en convaincre. En France, avec notre système dit de Grandes Ecoles, le rang d’entrée et celui de sortie conditionne souvent l’accès au plus hauts postes. Les hebdomadaires classent les hôpitaux, les villes, les lycées, les universités…
Cependant, depuis 2003, le classement le plus tendance est le très attendu classement de Shanghai des universités. En 2011 ce sont toujours les universités américaines qui tiennent, encore le haut du panier. La France parvient à classer trois de ses établissements dans le top 100. Comme tous les ans, ce classement établi par des chercheurs de l'université Jiao-Tong de Shanghai, est très critiqué En cause : les indicateurs de sélection. Ceux-ci privilégient la recherche et non l'enseignement. Cela favorise donc largement les universités anglo-saxonnes. Et cette année encore, peu de surprises. Les Etats-Unis s'arrogent 17 des vingt premières places. L'université d'Harvard reste numéro 1 devant Sandford, le MIT (Massachusetts Institute of Technology) et Berkeley. Les universités britanniques de Cambridge, Oxford et Londres s'affichent aussi dans le top 10. Les critères privilégient aussi les établissements de grande taille. Les sciences dures y sont aussi mieux considérées que les sciences humaines. Du coup, certaines caractéristiques françaises ne sont pas favorables au bon classement des Français, par exemple, la multiplication de petits établissements. Cette année, l'université Paris XI est la première française au 40e rang devant l'université Pierre-et-Marie-Curie, l'Ecole normale supérieure, elle, est à la 69e place.
Dans les médias audiovisuels, surtout la télévision, l’audimat qui mesure l’audience, donc la part de marché d’une émission, conditionne le barème des prix de la seconde de publicité selon les heures de passage : le fameux prime-time par exemple. Alors, lorsque sur le Net apparaissent les blogs puis les réseaux sociaux : Facebook, Twitter et plein de petits nouveaux : les annonceurs et les publicitaires par l’odeur alléchée se ruent sur ces nouvelles fenêtres. Le big problème pour eux : comment mesurer l’impact de ces nouveaux arrivants auprès des internautes. Simple me dira-t-on il suffit de quantifier le flux : le nombre de clics, de pages lues.
D’où l’agitation soudaine de beaucoup de blogueurs autour du classement de Wikio. Pour ceux qui l’ignoreraient mon hébergeur Over blog a fusionné cette année avec Wikio. Normal, tout ce petit monde vit sur les flux que nous générons. Alors pour éclairer, orienter, allécher les annonceurs il faut savoir où se nichent les « influenceurs » et surtout sur quels sujets ils exercent cette fichue influence. Tout ça peut-il se mesure dans un simple algorithme ? La réponse est bien évidemment non car Il n'y a pas une façon singulière et définitive pour calculer «l'influence», mais il y a certaines mesures qui peuvent être utilisées pour aider à appréhender l'influence.
Mais comme le souligne le site américain Darwin à propos de deux outils de mesure anglo-saxon, Klout et Peerindex, en prenant comme référence la notation ou classement du vin par Robert Parker. « Bien que cela soit plus objectif qu’avec Parker, le motif sous-jacent est le même : la quantification de tout. » et de citer Adam Gopnik qui dans le New Yorker du 6 Septembre 2004 disait: « (Parker) a si bien réussi parce qu’il était un apôtre d’un empirisme américain radical – une insistance que faits et chiffres peuvent expliquer ce qui se passe véritablement, même si c’est à l’encontre de toutes les traditions reçues… La question n’est pas tant de savoir si les nombres sont corrects mais plutôt de savoir s’il est correct de quantifier. »
Dans son article de l’Atlantic, Is Google Making Us Stupid?, («Est-ce que Google nous rend stupide? »), Nick Carr cite Eric Schmidt, le CEO de Google, qui affirme que c’est une «entreprise construite sur la science de la mesure » et qu’elle s’applique à «systématiser tout ce qu’elle fait ». Carr ajoute que Google fait pour le travail mental, ce que Frederick Taylor a fait pour le travail manuel. Et l’auteur ajoute : et ce que Robert Parker a fait pour le vin. Nick poursuit : « dans le monde de Google, le monde que nous pénétrons lorsque nous sommes en ligne, il y a peu de place pour la contemplation et son caractère flou. L’ambiguïté n’est pas une porte ouverte sur la découverte mais plutôt un bug à réparer. »
A Darwin, nous avons une perspective opposée à celle de Google ou de Klout. Nous considérons le Web trop massif pour être compris, et le raisonnement humain trop complexe et individuel pour être programmé. Plutôt que de s’inspirer des analyses de temps et mouvements de Frederick Taylor, et d’essayer de comprendre et contrôler l’univers du contenu Web, Darwin s’inspire du travail d’Edward Norton Lorenz sur la Théorie du Chaos en mathématiques et météorologie. Darwin ne tente pas d’imposer un ordre sur le contenu du Web, il laisse le contenu s’organiser naturellement.
A leur avis, un peu d’ambiguïté et de complexité ne font pas de mal. Il y a toujours un gap entre la complexité pour laquelle on est influencé où l’on suit une opinion majoritaire et un score, de la même façon que je peux aimer un vin pour des raisons, des occasions, ou des accords gourmands variés
Le New York Times cite Jeremiah Owyang, un analyste respecté qui travaille pour Altimeter Group. « Il est dangereux d’utiliser un nombre unique pour évaluer l’influence des gens ». Il note que Klout « n’offre pas d’analyse de sentiment. » - ajoute le Times, « et donc, un utilisateur qui génère beaucoup de bruit peut obtenir une note élevée même si les autres le trouvent négatif. En plus, une métrique unique peut être trompeuse: une personne qui a peu d’expérience avec Twitter peut se retrouver avec une très forte note si elle poste une vidéo qui devient virale. »
Pour en revenir à notre Wikio national, que je connaissais bien avant qu’il échauffât les esprits des petits nouveaux qui s’ébattent dans la cour, c’est un bon commercial :
- Depuis qu’il a initié son classement j’ai reçu des petits messages m’informant de l’excellence de mon classement et donc que je devrais faire une petite chronique pour m’en réjouir.
- Bien sûr je me suis abstenu, ce que d’autres petits camarades on fait tout heureux de se
voir propulser vers les hauteurs du classement.
- Je fus donc 6ième et puis je plongeai vers la 10, 12ième place mais que m’importait je n’accueille pas de publicité sur mon blog et ma soi-disant influence n’est pas ma motivation principale.
- Et puis pour moi Wikio entra dans le monde des oubliettes jusqu’à ces derniers jours où mon Administration me signala, comme on dit dans le jargon, une reprise de mon nom.
- Je me propulse sur le site Wikio et qu’y lis-je : jeudi 4 août 2011 Le Wikio des blogs Vin, l’inexorable glissade
« Aaargh. Bon Vivant, mon blog, passe de la huitième place à la dixième place. Dans le TopTen encore, mais de peu. Au sommet du classement, solidement verrouillé par les BL Boys et Delmas, on applaudit le retour de Miss Glou-Glou sur le podium. La place du con pour Berthomeau (je m’en serais contenté). Le blog d’iDealWine, d’une stabilité déconcertante. Celui d’Olif qui progresse d’une place (on ne peut faire confiance à personne). Eva Robineau me passe sous le nez, c’est mon côté galant homme, sûrement.
Pour y comprendre quelque chose, j’ai demandé aux responsables de Wikio de s’exprimer sur la procédure de classement via une interview à publier sur ce blog. Pas encore de réponse. Affaire à suivre »
Je constate alors,link qu’en effet, je suis passé au mois de juillet de la 12ième à la 4ième :
la place du con
comme le souligne l’élégantissime de Rouyn. Sans doute l’effet de mon dédain bien plus que de la pertinence de mes écrits. J’ai beaucoup ri du côté « rendez-moi des comptes de Nicolas de Rouyn ». Pas la peine de s’émouvoir, galant homme, tout ça ce sont des petites carottes que Wikio agite plus ou moins loin du museau des ânes – comme chacun le sait j’adore les ânes – pour qu’ils tirent la carriole afin que celle-ci, pleine de promesses, séduisent les annonceurs. Le piège est si grossier que j’eusse cru qu’un homme aussi bien né que vous Nicolas puisse y tomber. Laissez tomber Wikio, n’attendez pas de lui une quelconque réponse sur sa procédure de classement, sachez que nous ne sommes pour lui que des « chiures de mouche » sur la toile et que seule notre agrégation l’intéresse. L’influence, les femmes et les hommes d’influence, ceux qui manipulent le monde, franchement nous ne boxons pas dans cette catégorie. Amusons-nous, ne nous prenons pas le chou, et pour tout dire à tout prendre cher Nicolas je préfère est à la place du con plutôt qu’à la place du mort…
Dernière minute : Le nouvel algorithme de Google plombe la visibilité de Wikio.fr
Déployé depuis le 12 août en France, le nouvel algorithme de recherche de Google, Panda, commence à faire ses premières victimes. Visant à mettre en avant les sites diffusant du contenu de haute qualité, cette mise à jour a fait perdre de la visibilité à de nombreux agrégateurs de contenu.
Le portail d'informations Wikio.fr a ainsi vu sa visibilité plonger de 74%, selon des données publiées par le cabinet Searchmetrics. Interrogé par Les Echos, Frédéric Montagnon, directeur marketing de Wikio Group, évalue la perte de trafic à 30%.
Panda a aussi fortement affecté la visibilité de sites référençant des bons de réduction de distributeurs, ou des comparateurs de prix en ligne, comme Leguide.com (-35%). Plus surprenant, certains sites de presse, pourtant censés être favorisés par cette mise à jour, ont aussi vu leur visibilité diminuer. C'est notamment le cas de L'Express.fr, (-17,7%) et du Parisien.fr (-10,9%).
Les gagnants sont les sites de vidéos en ligne et les réseaux sociaux. Youtube.com a gagné 53% de visibilité, Dailymotion.com 43,6%, Twitter.com 25,5% et Facebook.com 10,1%. A noter aussi, le gain de service-public.fr (+17,4%) et de laposte.fr (+11,1%).