Dans un commentaire posté sous une chronique délétère, du bedeau d’Hubert, contre Isabelle Saporta, un anonyme de la petite bande qui se goberge dans les GCC en prenant des poses de grands amateurs, m’a traité de « grouillot de Rocard » et ce matin je me dis, à nouveau, que je suis fier d’avoir consacré une décennie de ma vie à travailler pour lui.
Ce jeune homme de 84 ans, qu’une sale rumeur lancée sur Twitter annonçait mort hier, lorsqu’il prend sa plume, pour coucher le fruit de ses réflexions, garde une fraîcheur que devrait lui envier beaucoup de jeunes loups aux idées aussi courtes que leur coupe de cheveux.
Dans une tribune publiée par LE MONDE du 03.12.2014 il remet avec brio les pendules, de ses petits camarades socialistes, à l’heure.
Vous allez me dire : nous n’en avons rien à fichtre !
C’est votre droit le plus strict, comme c’est le mien de redire que je préfère avoir été le grouillot de cet homme-là que le porte-serviette ou le cireur de pompes d’hommes qui, après tout, ne font que du vin, aussi grand et prestigieux qu’il soit ou veuille être. L’histoire des hommes s’écrit encore en lettres d’or avec l’encre de ceux qui œuvrent pour l’intérêt général. La dépréciation du service du bien public est malheureusement la marque de notre temps entièrement focalisée sur nos intérêts particuliers.
Voilà, c’est dit.
Michel Rocard en octobre 2013/ Maxppp
« L’un des drames les plus profonds de la période est la disparition du temps long. Depuis que l’écran a remplacé l’écrit, tout ce qui est complexe comme tout ce qui se situe et se comprend dans la longue durée a disparu de nos façons de réfléchir. C’est un suicide de civilisation. Les médias le leur demandant, les politiques d’aujourd’hui jouent à l’instantané (effet d’annonce…), ce qui est stupide et inefficace, et contribue à tuer leur beau métier qui consiste à planter des cèdres – des institutions, des procédures, des règles – en évitant de tirer dessus pour qu’ils poussent plus vite.
Si le consensus se fait sur la vision, il vaudra aussi pour la méthode : c’est progressivement que se mettront en place les éléments de la nouvelle société, dans l’énergie, le temps, la culture puis l’art de vivre. La machine devra continuer à marcher tout au long, ses cruautés et ses injustices ne s’effaçant que progressivement. »
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