« Marre de vins élitistes et difficiles à appréhender ? » telle est la question posée par la maison Gabriel Meffre sise à Gigondas.
Fort bien, ça part d’une bonne intention, et la réponse est dans les flacons mais comme je n’ai pas eu l’occasion de tremper mes lèvres dans les jus proposés je ne puis vous dire si la promesse est tenue.
Les communicants de la maison Meffre affirment vouloir casser les codes des linéaires vins et pour ce faire il leur suffit de mettre un hippopotame joufflu, jovial, enrobé, sur le bouteille, genre gros marin vu le tatouage sur l’épaule de sa patte droite. Pour autant ça en fait-il un mauvais garçon en référence à la chanson (1) paroles de Jean Boyer. Musique de Georges Van Parys 1936 interprétée par Berthe Sylva (1936), Andrex (1971), Mouloudji (1974), André Dassary (1977), Renaud (1981), Francis Lemarque (1989). La réponse est non, d’autant plus que les noms des cuvées (2) et les visuels évoquent plus les marlous ou les zazous revisités à la sauce sixties : ganpette, rouflaquette, grosses lunettes de soleil, petit chapeau tyrolien… Je ne vais pas chipoter mais lorsqu’on joue les décalés il faut aller jusqu’au bout de ses intentions et ne pas tergiverser. Les mauvais garçons c’étaient les blousons noirs, des gars qu’aimaient la baston et qui ne fumaient pas la moquette…
Reste la surprise sur le gâteau, le rosé étant comme chacun sait une boisson de fille, que vient faire cette meuf avec bandana, cheveux calamistrés, yeux faits et bouche rouge baiser pour booster Cool Raoul ? Serait-ce une mauvaise fille ?
(2)
- Cool Raoul ! pour le rosé Syrah-Grenache
- Tranquille Émile ! pour le blanc Chardonnay
- Relax Max ! Merlot
Bon, moi ce que j’en dis c’est pour causer mais comme toute cette littérature m’a été adressée c’est bien pour me faire parler des « vins sérieux qui ne se prennent pas au sérieux ! » de la maison Gabriel Meffre. Je viens de le faire c’est déjà beaucoup et plutôt que du copié-collé j’ai préféré photocopier les papiers (3). Pour être gentil je me contenterai d’écrire que c’est gentillet, c’est même mignonnet, un peu surjoué, et que je ne suis pas vraiment sûr que ça bouleversera vraiment l’ordre éternel des linéaires de Carrefour ou de Système U. Qui vivra verra ! Y’en a certains qui diront que c’est la faute à Evin qu’on a du mal à vendre du vin dans notre pays. Je pose simplement une question basique : combien de pognon ces mauvais garçons mettent-ils sur la table pour que les petits loups et les petites louves aient envie de licher leurs charmantes boutanches ?
(1) C'est un mauvais garçon
Il a des façons
Pas très catholiques
On a peur de lui
Quand on le rencontre la nuit
C'est un méchant p'tit gars
Qui fait du dégât
Si tôt qu'y s'explique
Ça joue du poing
D'la tête et du chausson
Un mauvais garçon
(3)