Hubert, le nôtre, l'unique, l'irremplaçable, pas Hubert Bonnisseur de la Bath, excellemment campé par Jean Dujardin dans le film le Caire nid d’espions de Michel Hazanavicius :
- Hubert : Vous voyez ce groupe de musiciens folkloriques ?
- Larmina : Traditionnel.
- Hubert : Je connais pas le terme arabe. Comment s’appelle cette guitare en forme de gros tourteau fromager ?
- Larmina : ... L’al-aoud...
Hier, sur Face de Bouc, alors que je m’étais contenté de relayer l’ire de Vincent Pousson à l’endroit de notre Hubert de Boüard de Laforest qui, sur les bords du lac de Côme, lors d’un pince-fesses de grands amateurs éclairés, s’en était pris à un sans-grade l’ayant gentiment brocardé via une caricature, je fus moi-même pris à partie par l’un de ses adorateurs.link
Verdict : je cultiverais la haine, aigre et bilieux que je suis comme tous les anciens rocardiens.
Brocarder Hubert, se moquer de ses travers, de son goût du paraître, oser mettre le doigt là où ça lui fait mal, relèverait de la pure vindicte d’envieux, de bilieux, d’aigres, de ratés quoi !
Moi je veux bien tout ce que l’on veut mais je trouve la parade un peu courte.
Au cours de ma longue vie professionnelle : 47 ans de cotisations, 5 caisses de retraite MSA, Régime Général, AGIRC-ARCCO, IRCANTEC, j’ai croisé des grands patrons : Antoine Riboud, Georges Besse, Pierre-Louis Dreyfus, Jean-Noël Bongrain… j’ai eu de grands patrons Bernard Auberger, Thierry Jacquillat… j’ai dialogué avec de grands syndicalistes agricoles : Bernard Lambert, Bernard Thareau, Michel Teyssedou, Raymond Lacombe… j’ai eu la chance de rencontrer de grands dirigeants de ce monde tel Olof Palme, Indira Ghandi… je compte parmi mes amis de grands patrons tel Pierre Pringuet… j’ai eu aussi le grand bonheur de servir pendant 10 ans Michel Rocard…
Cette énumération simplement pour vous dire que j’ai de quoi étalonner la grandeur des grands de ce monde et que le respect, l’admiration ne se jaugent pas au statut des gens. Les gens de peu sont tout aussi admirables dans leur courage et leur fierté au quotidien.
J’ai aussi croisé dans ma vie professionnelle, dans le privé comme dans le public beaucoup de courtisans, de quémandeurs, de ceux qui pensent que tout s’achète et tout se vend, eux y compris, que chaque homme à un prix, de ceux qui exigent, qui profitent de leur position pour mêler joyeusement affaires privées et soi-disant intérêt général. Les conflits d’intérêts ils ne connaissent pas ces gens-là. La lecture du courrier adressé à un Ministre est une bonne école pour mesurer l’importance réelle ou supposée de ceux qui disent avoir le bras long.
Alors vous pensez bien que je suis vacciné et immunisé contre cette engeance. Mon dédain à leur égard n’est pas de la haine, sentiment qui m’est étranger. Ce n’est qu’un juste retour des choses dans un océan de flagornerie.
Je préfère les chiens qui aboient, c’est leur manière de s’exprimer, à ceux qui se couchent. Avoir la dent dure avec Hubert ce n’est pas médire sur le monde du vin, car Hubert, ne lui en déplaise, il n’en est pas le phare.
Ma vésicule biliaire, ma prostate et autres organes sont au dernier bulletin annuel de santé au mieux de leur forme. Je fais chaque jour du vélo avec casque, je me nourris sainement, bois gentiment, suis d’un naturel enjoué, j’ai plein de belles amies avec qui je ris comme un vieil homme indigne.
Je n’ai rien à envier à qui que ce soit, je suis très bien dans mes Veja et jamais au grand jamais, pour tout l’or du monde, je ne troquerais ma vie pour celle d’Hubert, la réciproque est sûrement vraie, c’est mieux ainsi, chacun dans son pré et les vaches seront bien gardées…
Hubert [à Slimane] : Pour célébrer notre amitié, je... Je vais te donner quelque chose. [Il lui tend une carte postale avec la photo de René Coty] Regarde, c'est notre Raïs à nous. C'est monsieur René Coty. Un grand homme, il marquera l'histoire. Il aime les Cochinchinois, les Malgaches, les Marocains, les Sénégalais... C'est donc ton ami. Ce sera ton porte bonheur.