Émilie s’est remis au jogging, elle est un peu courbatue. Dieu que j’aime ses grands compas. Elle ne marche pas, elle plane. Je lui ai confié l’autre soir, alors que nous prenions un verre, que je l’aimais un pied sur l’accélérateur et l’autre sur le frein. Elle a souri. C’est ainsi, je l’aime à la folie mais je m’interdis d’aller au-delà de la ligne jaune. Noël approchant j’ai fait le tour de mes boutiques fétiches pour lui dénicher un cadeau. C’est fait. La voir et non l’avoir, la voir heureuse, je suis heureux ainsi. Ma seule hantise : la perdre ! Je suis prêt à tout, je m’apprête à tout, elle a réveillé ma vie, je lui dois tout. C’est une reine, ma gelée royale. Je me fais tout petit sans me préoccuper des petits bourdons qui tournent autour d’elle. Encore dans les jupes de leur mère ils sont si peu dignes d’elle. L’enlever ! Comment peuvent-ils ne pas flamber face à elle, se brûler les ailes, l’aimer comme je l’aime ? Tendrement ! Et la tendresse bordel ! Il faut que je me calme. Monologuer ne sert à rien. Mes troupiers vont arriver : plonger dans le travail, excellente thérapie.
Nous évoquons d’entrée un angle d’attaque, peu utilisé jusqu’ici à propos de Sarkozy, le contenu de ses fameuses conférences payées au prix du caviar alors qu’elles sont au mieux de la daube, au pire du copié-collé d’un brave nègre sous-payé. Sur invitation de la Qatar national Bank, il a de nouveau donné une conférence, le 6 décembre dernier à Doha. J’y étais. Le chèque qu’il a touché m’importe peu, il pourrait se situer aux environs de 100.000 dollars, ce qui m’intéresse en premier c’est le pedigree de la puissance invitante. C'est des plus intéressant. La Qatar National Bank a massivement investi dans l’hexagone, tout particulièrement dans le Paris Saint-Germain. Notre ex, fan du PSG, spectateur assidu dans les loges du Parc des Princes, fut l’un des principaux artisans du rachat du PSG par ses propriétaires qataris. Beau renvoi d’ascenseur, bien juteux, pour une prestation très au-dessous de la moyenne. Je l’ai enregistrée sur mon nouveau petit Nagra Seven, un petit bijou de 800 g. Nous avons confié la bande à nos experts pour analyse et mise en forme de petit Twittos assassins. Habitué de ce genre de raout pour milliardaires désœuvrés je n’ai pas été particulièrement étonné par le faible niveau de l’intervention de Sarko mais je dois avouer que, de tous les intervenants ex-chefs d’Etat que j’ai audité, Sarko c’est le degré zéro du conférencier qui se fait du blé sur sa réputation d’ancien maître du monde. Il peut toujours se foutre de la gueule de Hollande, le pépère est plus doué que lui pour réfléchir. Agir, ça c'est un autre sujet. Reste pour nous à remonter la piste pour découvrir le ou les nègres de notre cher, même très cher, conférencier. Ce n’est qu’une question de temps et d’argent. Le temps nous l’avons et l’argent aussi. Une confidence en passant, si notre ex-Président a gardé des taupes dans toutes les allées du pouvoir, y compris au château, nous aussi avons nos agents dormants à tous les étages de l’UMP et d’ailleurs.
Ensuite nous ouvrons l’épais dossier « Le fou du Puy » dit aussi « le faux jeton de présence » ou encore « le bébé Buisson ». Avec lui « la trahison n’est qu’une question de date » comme le notait un expert en la matière Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. Son parcours est exemplaire en la matière. « Son talent caché, c’est son extraordinaire capacité à séduire la personne qu’il a ciblé. » Feu Jacques Barrot, centriste mou, fut sa première victime. « Le jeune normalien, énarque, agrégé d’histoire, fayote comme personne. Il ouvre ses grands yeux, avoue ses doutes, demande conseil. J’ai tant à apprendre de vous, cher grand homme. Que feriez-vous à ma place ? » C’est la période Wauquiez bons sentiments, son engagement auprès des déshérités, ses cours pour les plus démunis, « le bidonville de Mokkatam au Caire, où il s’est rendu en 1995. » Il raconte la misère, la marée humaine, l’odeur âpre du lieu, sœur Emmanuelle qui vient à sa rencontre… » Mais sitôt son mentor à Bruxelles et qu’il a investi la place, exit le petit père Barrot. Enterré avant l’heure, mais le jour de ses obsèques « il paraît étonné de ne pas avoir sa place au premier rang dans l’église ». Et pourtant il sait jouer des coudes ce grand dadais tour à tour chiraquien, filloniste puis maintenant sarkozyste. Il était europhile le voilà europhobe ; il était avec les démunis le voilà qui pourfend le « cancer de l’assistanat ». Le petit père Sarko, grand expert en traîtrise, ne s’y est pas trompé : « le problème avec lui, c'est que personne ne peut le saquer. Évidemment, il sera parfait. Un secrétaire général de parti n'est pas fait pour être aimé, et comme tout le monde le hait, il ne pourra pas durablement comploter contre moi. » Fermez le ban, nous allons le surveiller comme du lait sur le feu. Reste les dossiers mineurs : le cas Peltier que notre « coqueluche sur échasse», dixit Morano, déteste car elle déteste les fascistes ; le cas Morano qui estime que le strapontin que lui a concédé son maître «C’est une plaisanterie, c’est indigne, scandaleux, un manque de respect à mon égard» ; le cas Rachida qui ne souhaite pas « vivre une campagne fondée sur les cantines halal et la burqa ». « J'attends de savoir la ligne » dit-elle, la réponse ne s'est pas fait attendre. « Commence par payer tes cotisations ». Sarko et les femmes… toute une histoire… nous la suivons avec attention…