Le passage en force très peu pour moi, je dresse maintenant une liste rouge des solliciteurs en tout genre : agences de communication, attaché(e)s de presse, commerciaux, j’en passe et des pas bons et bonnes qui veulent du rendement lorsque je participe à leurs pinces-fesses.
En rogne je suis, colère, une bien petite colère de rien du tout car elle ne s’adresse qu’à des gens de pas grand-chose. Désolé les petits loups ou louves je ne suis pas un pisse-copie aux ordres. Je me tamponne la coquillette des déjeuners de presse dans des restaurants qui coûtent la peau des fesses. Ne m’offrez pas à manger, donnez-moi des idées.
Un bon conseil, il ne faut pas m’inviter, moi je n’ai rien demandé ! Faut pas me relancer, me harceler, chroniquer ce n’est pas mon métier. Soyez sympa pour vos clients faites-leur économiser le coût de mon couvert. Bien sûr, même si je peux comprendre que certains clients s’interrogent sur l’efficience d’un déjeuner de presse, du retour sur investissement, ce n’est pas pour autant qu’en acceptant de poser mon cul sur une chaise je signe un contrat d’engagement pour l’encens.
De plus, comme chacun le sais, je ne suis qu’une chiure de mouche sur la toile, mon pouvoir de prescription s’apparente à celui du bulletin paroissial de Bécon-les-Bruyères, alors à quoi bon venir me draguer, inonder ma boîte mail de communiqués de presse insipides, de me solliciter pour becter. Si c’est pour faire l’appoint, meubler, donner le sentiment au client qu’un gugusse comme moi est incontournable ça relève de la tromperie. Certes je veux bien admettre que suis un peu con mais j’adore que les filles me tournent autour.
Par bonheur l’engeance des « t’as pas écrit une chronique sur les vins de notre client…» ou « je vous envoie un flacon par la poste si vous lui consacrez un billet… » n’est pas encore majoritaire mais je sens chez certains ou certaines une certaine fébrilité, comme une envie de me demander des comptes. Si ça les démange qu’ils ne se privent pas : je réponds toujours aux questions qui me sont posées mais je m’interdis d’écrire pour démolir. Mon silence de plume qu’ils le prennent donc comme une politesse et non comme du désintérêt. J’avoue que parfois je suis tenté de dézinguer mais je tourne toujours sept fois ma plume dans mon encrier.
Il n’y a pas de sots métiers mais il est des métiers que certains ou certaines font sottement. Je plains leurs clients. Bien évidemment ma liste rouge des emmerdeurs ne fera jamais ici l’objet d’une communication. Ceux et celles à qui je m’adresse se reconnaitront. Qu’ils me fassent au moins la grâce de me lâcher les basques. Je n’ai nul besoin d’eux, et eux n’ont nul besoin de mes écrits.
Désolé chers lecteurs de vous avoir importunés avec ces propos d’intendance mais cette petite mise au point m’a fait du bien. Ma seule interrogation angoissée : me lisent-ils ? Pas sûr ! Pour terminer sur une note plus gaie je vous offre en cette fin de semaine une vieille chanson qui va comme un gant à cette chronique d’humeur : « Monsieur Béranger tu nous em… Monsieur Béranger tu nous fais ch… »