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3 septembre 2007 1 03 /09 /septembre /2007 00:02

Un-dimanche-ordinaire-001.jpg
Les courageux et geuses, les accros de mon blog, tous ceux et celles qui, même en plein mois d'août, avant d'enfiler leurs tongs, leur chemisette et leur short, pendant que le café s'égoutte et que les grillées blondissent, se ruent sur leur clavier, clicquent et découvrent avec soulagement, qu'encore ce matin, je ne les ai pas oublié, se sont dit à la lecture de ma lettre du 8 août à madame la Commissaire, cette chère Mariann, www.berthomeau.com/article-7012042.html quelle mouche a piqué le Berthomeau ? Pourquoi un tel courroux en plein mois d'août à l'encontre de tout ce petit monde qu'a quitté la grisaille de Bruxelles pour aller se rôtir sur les plages de la Méditerranée ? Tout le monde s'en fout ! C'est plié il ne reste plus qu'à manifester. C'est d'ailleurs la question que m'a posé au téléphone, alors que je me prélassais sous le soleil Corse, ma copine Françoise Laborde de France 2. Manif ou pas, ça ne réponds pas à vos légitimes interrogations : pourquoi secouer comme un prunier ce machin qu'ait déjà ficelé ? Ou, plus exactement, qu'ait un vrai panier percé. A quoi bon tonner contre cette volonté de donner les clés au seul marché puisque c'est ce que vous vouliez, monsieur le rapporteur, le promoteur du pilotage par l'aval peuplé de négociants prédateurs. Vous n'avez que la monnaie de votre pièce, monsieur l'apprenti-sorcier diront ceux qui ont peint sur les frontons des caves coopés " Non à Cap 2010".

Sans hésitation, je vous réponds non, ça n'a rien à voir avec nos propositions. Mais là n'est pas l'explication de ma colère face à la proposition de madame la Commissaire. Ceux qui lisent ce blog depuis ses origines savent que je me suis engagé pour le Oui, non que la Constitution me plaisait, mais parce que la coalition des nons me déplaisait, m'irritait, débouchait sur le néant car elle regroupait des européens convaincus, des souverainistes aigres ou peu fréquentables et les faux-culs de l'extrême gauche. Le peuple français a voté majoritairement Non me rétorquera-t-on. Fort bien, le même peuple a porté au deuxième tour de la Présidentielle, avec un pourcentage de votants imposant, deux partisans du Oui et élu un Président engagé dans la relance du processus européen. Pour ma part, ayant pratiqué concrètement le fonctionnement des institutions européennes : Conseil des Ministres de l'Agriculture, DG 6 et autres, Feoga, je reste convaincu que le désamour de nos concitoyens vis à vis de l'UE tient en grande partie dans l'opacité du processus de décision communautaire. C'est une boîte noire. C'est une machine à fabriquer de l'irresponsablité. C'est le royaume d'une bureaucratie mal dirigée et mal contrôlée. Voilà la raison première de mon coup de sang : madame la Commissaire et ses services, en jouant à merveilles des contradictions, des oppositions, entre acteurs du secteur, entre grands Etats producteurs et les non-producteurs, de la "nullité crasse" de la contribution des parlementaires européens, a fait adopter par la Commission un projet purement idéologique.

Je m'explique. Crozier écrivait dans les années 60 qu'on ne réforme pas une société par décret. Dans le cas précis de l'OCM vin, qui je le rappelle était à l'origine essentiellement, pour ses outils de gestion, un réglement vin de table, on ne peut se contenter de s'en remettre au seul pilotage des metteurs en marché. Ceux-ci sont des opérateurs commerciaux non des régulateurs du potentiel. Celui-ci qui, dans notre pays, y compris en Champagne, reste entre les mains de producteurs nombreux, s'il est totalement dérèglementé, subira, pour une grande part de notre vignoble, une délocalisation et, pour une autre part, une concentration. C'est un choix. Il faut l'annoncer. L'expliciter. En discuter dans la transparence et la clarté. Ne pas se cacher derrière son petit doigt ni même s'arquebouter sur le small is beautiful. Ce n'a pas été le cas. On fait comme si on se contentait de réajuster le potentiel par l'arrachage et qu'ensuite, grâce aux zakouskies vert pré du deuxième pilier, notre viticulture artisanale coulerait à nouveau de beaux jours. C'est un leurre. Qu'il faille un grand plan social pour certains de nos viticulteurs, c'est une évidence. Qu'il faille professionnaliser plus encore certains de nos viticulteurs, j'ai été de ceux qui l'on écrit. Qu'il faille laisser les domaines dynamiques grandir, c'est vital. Qu'il faille renforcer nos entreprises leaders, ça fait plus de 5 ans que je clame dans le désert qu'il faut mettre en place un fonds d'investissement dédié. Ce n'est pas avec de la promotion à la sauce européenne que nous relèverons le défi des vins du Nouveau Monde et celui des marchés émergents. C'est de la cosmétique pour faire plaisir à certains dirigeants professionnels adeptes des voyages organisés. L'important pour rebondir c'est de tirer parti de notre modèle de production qui, contrairement ce que nous serinent certains, à fait ses preuves. Le réformer. Lui donner de l'air, de la souplesse, de la liberté, en finir avec des gestions malthusiennes, ça ne signifie pas le jeter à la poubelle. Alors, avant qu'il ne soit trop tard, ceux qui se disent dirigeants se doivent d'enlever leurs oeuillères, de regarder les réalités du monde en face, de s'inspirer de certains de leurs prédécesseurs qui ont su s'élever au-dessus de la mêlée, expliquer, faire comprendre, prendre le risque de l'impopularité, en une expression simple : servir l'intérêt général...      

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