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4 mai 2007 5 04 /05 /mai /2007 00:02

Quand j'ai déballé mon acquisition de Lavinia : le Bourgogne Pinot Noir 2005 Le Bedeau du domaine de Chassorney j'ai découvert au fond du sac un prospectus de la maison sur lequel figurait le dit domaine. Vous pouvez le visualiser ci-dessous et lire le texte. De cette magnifique photo j'ai bien sûr tiré le titre de cette chronique.

Mon choix, purement instinctif, m'avait donc porté vers un vin mis en avant par les spécialistes de Lavinia. Qui plus est, j'avais choisi Bedeau 2005 dont le prospectus disait " marqué par un fruit mûr et sain, bien typé pinot noir, l'exemple même d'un "simple" bourgogne travaillé sans sophistication, sincère et naturel : un vin de pur plaisir." A partir de là je pouvais me considérer comme un génie des Carpathes, le mec qui au pif met la main sur le produit top. Toutefois, afin de modérer mon échauffement de chevilles, je vais me permettre de verser un peu de froid sur l'euphorie ambiante. Tout d'abord, l'essentiel du prospectus laviniesque est consacré à chanter les louanges des vins issus de la culture "bio". Je cite " en posant le terroir comme valeur essentielle dans la production des vins de qualité, la viticulture bio place le respect de la terre et de la plante au premier plan : pas d'engrais ni traitements chimiques, recherche de la santé de la plante par son équilibre et ses autodéfenses. Ce qui se traduit par le travail mécanique du sol, le recours aux apports organiques et aux composts et, pour la culture en biodynamie, par l'apport de préparations diverses d'origine végétale, animale et minérale, selon le cycle des saisons et des planètes. Logiquement, les rendements sont modérés, et les vinifications peu "interventionnistes", voire "nature" (peu ou pas de soufre). Différents labels garantissent la production bio (AB ou Nature et Progrès pour la culture biologique, Demeter pour la biodynamie, sous le contrôle d'organismes officiels (Ecocert, Qualité France, etc.) "

Je m'abstiendrai de commentaire sur ce texte confus qui enrobe le consommateur d'un discours élastique marketo-naturello-boboïste. Moi je ne suis pas client de Lavinia donc ce n'est pas mon problème. Ceci étant écrit, je souhaiterais que tous ceux qui se réclament d'une éthique du vin respectent l'éthique tout court. Je m'explique : notre Bedeau du domaine de Chassorney est frappé sur le prospectus du macaron vert Vin Bio qui identifie les vins bio chez Lavinia. Fort bien, mais pourquoi diable sur les deux étiquettes de ce brave Bedeau n'en trouve-t-on aucune trace ? Lavinia s'est-il autoproclamé organisme certificateur ? Désolé tout ça n'est pas sérieux et nuit à la crédibilité d'une démarche dont je suis, sous certaines conditions, un partisan de longue date. Moi les petits clubs où on refait le monde, on bave sur les autres, mais où on est infoutu de respecter ses propres principes, ne sont pas ma tasse de thé. Ceci étant écrit, le brave Frédéric Cossard n'est pas en cause dans cette affaire.

 

Nous avons dégusté son vin samedi à déjeuner. Ce nous assemble, un jeune consommateur Bac+10, une femme qui ne boit que ce qu'elle aime et moi cien bur (à noter que la copine du djeun ne boit que du blanc). Notre Bedeau tient ses promesses. Nous avons descendu le flacon avec délice. C'est un vrai vin plaisir sur le fruit. Un régal simple et nous aurions facilement exécuté une seconde boutanche, ce qui vaut avouons-le toutes les notes de dégustation (j'ai été prof et la notation est un exercice que je n'apprécie guère) Le seul mais c'est que ce "simple" Bourgogne affiche 20,90 euros le flacon de 75 cl, ce qui, vous en conviendrez ne le met pas à la portée du consommateur ordinaire. Comme le dirait, avec une certaine pertinence, l'ami Hervé Bizeul, c'est le prix de la liberté de Frédéric Cossard. Je respecte ce choix. Je suis de ceux qui peuvent s'offrir ce plaisir simple à 20 euros la bouteille mais permettez-moi aussi de revendiquer le droit de défendre l'accès au plaisir du vin pour ceux qui ont des moyens plus limités. C'est ce que j'essaie de faire et c'est ce qui me vaut l'ire des soi-disants défenseurs des vins purs indemnes de tout esprit de lucre. Ce bloc contre bloc est inepte, nous ne sommes pas en guerre - la civilité et la paix sont les fondements d'une démocratie moderne - les anamathèmes ne servent à renforcer que ceux qui ne vivent que de leurs postures. Moi je ne suis pas sectaire. J'aime le vin de cheval de Frédéric Cossard - quel charmant patronyme - mais j'aime aussi des jajas plus démocratiques et personne ne pourra m'empêcher de me tenir sur cette ligne de crête inconfortable.

La seconde étiquette, la commerciale est en photo sur ma chronique Dix Vins Dit DiVins d'hier...

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commentaires

F
Cher ami,<br />  <br />  <br /> <br /> Tout d’abord, merci pour votre compliment sur le Bedeau. Je m’attache à travailler la vigne avec un grand respect des sols mais vous avez raison, je ne décline pas le label bio sur mes étiquettes. La raison est très simple, le label bio signifie « raisins issus de l’agriculture biologique » mais notre démarche ne s’arrête pas à la vigne et continue à la vinification, l’élevage jusque dans la bouteille. Je suis cependant certifié Qualité France.<br /> Quant à Lavinia, ils représentent en France, en Espagne, en Suisse et maintenant à Kiev, les vins naturels sans aucune prétention de « certification ». Ils connaissent très bien le Domaine, nous y faisons très fréquemment des dégustations et ils ont notre totale confiance. <br />  <br />  <br /> <br /> En tous cas, si mon vin vous a plu, vous serez le bienvenu pour une dégustation à Saint Romain, nous pourrons discuter de nos différents points de vue.<br /> Cordialement<br />  <br /> <br /> Frédéric Cossard
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H
"L'ami Hervé Bizeul" produit aussi 50 000 bts d'un excellent "Walden" à 6,40 euros et 40 000 bts d'un "Sorcières » non moins excellent, à 11 euros TTC chez le marchand (peut-être un poil de  plus chez Lavinia, qui a des frais, place de la Madeleine oblige ;-)))Nous conviendrons donc, cher Jacques, que l"'Ami Bizeul"'il utilise "sa liberté" à bon escient, pour justement tenter de produire de très bons vins abordables, ce qui lui prend beaucoup d'énergie et de temps mais qui reste une de ses priorités. Il encourage d'ailleurs tous les  vignerons "leader" dans leurs appellations respectives à s'intéresser aux vins abordables et à aider leurs confrères...L'objectif étant d'ailleurs, si tant est que cela soit possible, d'arriver à descendre le prix de vente de Walden en dessous de 5 euros, ce que l'augmentation des volumes devrait je l'espère permettre, tout en assurant du travail au maximum de personnes possibles, ce qui est je crois, finalement, la chose qui me procure le plus de plaisir.Ceci, dit, cela ne m'empêche pas, par ailleurs, de viser "l'excellence" dans le domaine du grand vin de garde, ce que j'assume totalement d'ailleurs.Au fait, l'offre primeur est en ligne sur le site Clos des Fées : 20 euros la bts pour les Vieilles Vignes, pas plus, pour des vignes labourées à la mule ;-))),  20 hl/ha et un sacrément bon vin. Ne loupez pas l'occasion ;-))))Amicalement, Hervé Bizeul
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T
En ce sens la classification en "tubes" d'hervé BIZEUL me semble bien imagé ce propos, auquel j'adhère comme une huitre à son poteau!
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