J'ai recueilli ce titre sur un mur de Paris, je lui trouve des accents soixante-huitard. Ceux qui me suivent sur mon espace de liberté savent que j'avais 20 ans en mai 1968 et que, contrairement à Paul Nizan dans Aden Arabie, aujourd'hui je n'écrirai pas " J'avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie " De ce temps je ne suis ni fier, ni repentant, il reste pour moi le moment où la société française, sa jeunesse tout particulièrement, dans l'un de ses spasmes violents dont elle a le secret, explosaient les coutures d'un habit trop étroit. La société de consommation avait besoin qu'on brise les tabous pour prospérer, nous l'avons fait. Que voulez-vous, il faut que jeunesse se passe, et la nôtre fut celle qui osait écrire " nous ne voulons pas d'un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s'échange contre le risque de mourir d'ennui." C'est vrai que nous n'étions guère préoccupés par nos retraites, nous étions des enfants de la Paix et, tout au fond de nous, sous notre couche de connerie verbale, la certitude d'un monde meilleur ne souffrait d'aucun doute.
Fort bien me direz-vous mais les souvenirs d'un ancien combattant de 68 on s'en bat l'oeil ! J'en conviens. Ceci concédé, si j'évoque ce temps c'est pour rappeler aux jeunes gens, filles et garçons qui vont voter pour la première fois, que le grand jeune homme que j'étais, qui bouclait sa 3 ième année de licence en Droit, a vécu trois évènements électoraux d'importance, en spectateur. Tant mieux diront les grincheux - mais y-a-t-il des grincheux parmi mes lecteurs - ça faisait un petit con de moins dans le corps électoral. Vu comme ça on aurait pu rétablir le suffrage censitaire. Bref, j'étais encore un mineur, sans droits civiques. Pour mémoire je rappelle les 3 évènements électoraux : En 1968, nous étions dans la rue mais pas dans les urnes. Pour le vidage peu glorieux du Général, l'apport de la France moisie et revancharde a fait la différence. Pas nous ! Enfin, pour l'élection de Pompidou quelques remarques : avec le pâtissier rondouillard et madré de Jacques Duclos les ex-stal du PCF faisaient leur meilleur score - pôvre Marie-Georges - et surtout étaient à deux doigts d'être au 2ème tour. Dans quelle galère s'était fourré PMF avec Gastounet ? C'est la seule fois où Rocard s'est présenté et je n'ai pas pu voter pour lui - heureusement mémé Marie qui prenait ses consignes de vote auprès de son petit fils préféré l'a fait pour moi. Enfin, l'inconnu Ducatel faisait mieux que Krivine : il vrai que les troskos n'étaient pas alors branché people, polo noir et belle gueule... Bon, jeunes gens*, profitez de ce droit acquis de haute lutte, les filles ont du attendre 1945 pour l'exercer, allez donc voter dimanche, ne restez pas spectateur ! Sachez que le but de l'opération n'est ni de se défouler, ni de se faire plaisir mais de doter notre vieux pays d'un Président ou d'une Présidente de la République ki n'inaugure pas lé krisanthèmes, ça vaut le coup de réfléchir avant d'aller faire un petit tour dans l'isoloir et de glisser son bulletin dans l'enveloppe...
- le congédiement du Général de Gaulle par la victoire du Non au référendum du 28 avril 1969 qui, à 0 h 11 fait publier de Colombey le communiqué suivant : " je cesse d'exercer mes fonctions de Président de la République. Cette décision prend effet aujourd'hui à midi."
- l'élection de Georges Pompidou à la Présidence de la République le 15 juin 1969 contre la baudruche Poher.
au 1er Tour derrière Pompidou : Poher 23,21%, Duclos 21,27%, Deferre 5,01%, Rocard 3,61%, Ducatel 1, 30% et Krivine 1,06%