Aux élections, dans un passé récent, ça arrive encore aujourd'hui, certains candidats se présentaient au bon peuple sous l'étrange appellation : Sans Etiquette. Est-ce à dire que leurs concurrents, eux, sont étiquetés, comme nos bagages en partance à l'aéroport, tels nos belles bouteilles de VQPRD et de Table réunis ? Mais alors pourquoi diable, en vertu de quelle dérogation, de quel passe-droit, ces quidams se présentent-ils à nos suffrages sans nous déclarer les mentions obligatoires à notre information. Mais que fait la DGCCRF ? Elle si prompte à traquer le contrevenant qui se permet de jouer sur les mots, de suggérer que son jaja vient d'un château - pardon Bernard, c'est de la publicité clandestine mais jau zepa - d'oser dire que des vignes sont vieilles, parce qu'elles ont cent ans, mais que ce n'est pas permis pour des vignes qui n'ont pas de nom ; d'écrire que les vendanges sont tardives, puisqu'elles se sont faites en novembre, mais que ce n'est pas possible parce que ce n'est pas la tradition ou je ne sais quelle raison... Bref, pour des pékins qui vont avoir notre destin en mains, nos gabelous modernes sont, comme par hasard, aux abonnés absents. Pourtant, nos prétendants seraient de bons clients ! Imaginez-vous un contrôle inopiné, en plein meeting, à la Mutualité. Ce serait vraiment très drôle, l'irruption de la brigade, face à la foule en délire qui crie " Duchmolo président ", et, impertubables, les inspecteurs des Fraudes qui délivreraient un PV pour non conformité des propos du candidat à son étiquette déclarée ou qui entameraient une procédure de déclassement. Du délire, une histoire à la Coluche quoi, un peu de rire dans ce monde cafardeux...
Je m'égare. Revenons à l'étiquette ! Peut-être s'agit-il, de ce que Miren, un jour à Pennautier, m'a expliqué : " c'est à la cour de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, que fut introduit un formulaire contenant le détail de ce qui doit se pratiquer journellement à la Cour ; ce formulaire prend le nom d'étiquette. Par le mariage de Marie de Bourgogne, petite-fille de Philippe le Bon, avec Maximilien 1er, archiduc d'Autriche, ce formulaire fut introduit à la cour de Vienne ; c'est à son propos qu'en 1607, le maréchal de Villars emploie en français le mot étiquette dans ses mémoires. L'étiquette passe à la cour de Madrid au XVIe siècle. Le mot et la chose ne se répandent en France qu'à l'extrême fin du XVIIe siècle..." - pardon Miren pour cette citation totalement apocryphe mais je n'ai pu résister car je trouve qu'elle vous va bien - Donc, nos Sans Etiquette, seraient alors des gus de rien du tout, qui ne savent pas se tenir en société, des va-nu-pied à ne pas fréquenter. Là, je sens poindre l'objection : Berthomeau nous prend vraiment pour des cons. Non ! Mon raisonnement se tient et surtout la chute est sublime. Oui, sans forfanterie, tout ce qui vient d'être écrit ici l'a été pour suggérer aux candidats que, dans leur catalogue de promesses, soit inclus qu'à l'avenir, puisqu'au fil des ans, on les a dépouillé de tout, ou presque, les Vins de Table, soient des Vins Sans Etiquette... Plus rien ! Nada ! Nu comme des vers ! Le retour aux origines pour un vin qui n'en a pas, ou pas officiellement comme les enfants naturels et adultérins, quelle revanche vous ne trouvez pas...
Ce délire est issu de la découverte d'un site www.pierrevin.com une mine sur les étiquettes, et tout particulièrement les anciennes étiquettes de vin de table.