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26 février 2008 2 26 /02 /février /2008 00:06


François c'est un ami. " Parce que c'était lui ; parce que c'était moi " la phrase la plus célèbre de Montaigne à propos de l'amitié qui le lia à Etienne de la Boétie, sans vouloir nous hausser au niveau de ces beaux esprits, nous va bien. Dans la vie des politiques, plus encore que dans les nôtres, il y a des hauts et des bas, alors une amitié fidèle et solide amortit, relativise, les effets enivrants des cimes et l'ingratitude de ceux à qui on a beaucoup donné. Ministre il fut, du Commerce et l'Artisanat surtout, puis de l'Agriculture à la fin d'un cycle politique mais il est toujours resté le même, bon vivant, simple et chaleureux, près des gens, élu local dans l'âme. Maintenant Président de la Région Bourgogne, haut lieu de notre viticulture, tout normalement Vin&Cie est allé le solliciter. Merci François.
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1ière Question : Comment va la Bourgogne viticole ? Bien me dit-on ! Le président de la Région partage-t-il cet optimisme ? Au cours de la période récente, riche en débats mais pauvre en décision, qu’elle a été la contribution du Conseil Régional à l’évolution de la viticulture bourguignonne ?
 
Réponse de François Patriat

Elle va bien même si les aléas à venir ne manquent pas entre le marché concurrentiel et le climat ! Tout est possible mais cette année 2007 fait partie des grands crus car tous les clignotants sont au vert, plaçant aujourd’hui la viticulture bourguignonne au premier plan des achats avec un CA de 160 millions d’euros, soit 925 000 hectolitres. Cela représente 123 millions de bouteilles dans le monde et  une progression égale entre les appellations blanches du Mâconnais, certaines appellations de moyennes gammes Bourgogne et surtout une nette progression des grands crus qui témoignent de la dynamiques à l’export. Le Conseil régional soutient fortement la viticulture car elle est un acteur économique de premier plan, tant en terme d’aménagement du territoire et de développement touristique qu’en terme économiques et d’emplois parce qu’elle irrigue de nombreux secteurs directs et indirects avec ses 4000 domaines viticoles, ses 250 maisons de négoce et ses 23 caves coopératives.
 
 
2ième Question : François Patriat, que pense l’ancien ministre de l’Agriculture de la conduite de la négociation et du compromis final sur la réforme de l’OCM vitivinicole ? Ne s’est-on pas contenté de différer, de reculer pour mieux sauter le pas vers une complète dérégulation de la production ? Est-ce bon pour la France ? Est-ce bon pour la Bourgogne ?
 
Réponse de François Patriat

Nous avons engagé avec d’autres régions limitrophes, Centre, Franche-Comté, Pays-de-Loire, une réflexion commune sur l’avenir de nos viticultures et des discussions avec la commission européenne et le parlement ont eu lieu sur la base d’un mémorandum. Lors du débat parlementaire du 13 décembre 2007, en étroite collaboration avec nous, Pierre Pribetich, député européen de Bourgogne, a défendu des orientations majeures dont certaines ont été retenues. L’axe principal est celui du  refus de libéralisation des droits de plantation. Il est clair qu’à ce jour l’Europe ne devrait pas s’engager dans la dérégulation avant 2012. Au-delà, l’avenir reste à écrire… nous y veillerons collectivement, je l’espère !
 
3ième Question : François Patriat, passons aux « choses sérieuses », dites-nous ce qui fait que les grands vins de Bourgogne sont pour les amateurs du monde entier inimitables, incomparables, rares, qu’ils conservent leur part de rêve : leur histoire, celle des hommes et de leur terroir, une tradition millénaire sans cesse revisitée mais aussi une nouvelle génération de vignerons et de négociants en phase avec les goûts du village mondial ? 
 
Réponse de François Patriat

Rares sont, il est vrai, les vins à bénéficier d’une telle renommée… Rien que l’évocation des grands noms de Bourgogne réveille, partout de par le monde, les papilles gustatives. Cette civilisation du vin de Bourgogne, qui a modelé nos traditions, nos paysages, s’est bâtie au fil des siècles. La première trace vineuse remonte tout de même à 312 après JC avec Eumène qui se plaisait déjà à citer le vignoble bourguignon. Les communautés monastiques, tels les Cisterciens qui ont érigé le château du Clos de Vougeot, l’ont exporté, les Ducs de Bourgogne aimaient se proclamer « seigneurs des meilleurs vins de la Chrétienté ». Et nombre de grands écrivains, tel Alexandre Dumas – « le Montrachet se boit à genoux et à tête découverte » - s’en sont faits les ambassadeurs… Riche de cette histoire, notre terroir, fort aujourd’hui de 29500 hectares de vignes, s’étendant du Chablisien au Mâconnais, en passant par le Tonnerrois, le Vézelien, le Pouillyssois, les Côtes de Nuits, de Beaune, du Chalonnais, fait rêver.
Mais les bourgognes ne seraient rien sans le travail de celles et ceux qui cultivent, qui façonnent l’or blanc ou rouge cher à Bacchus. Le savoir-faire de nos vignerons, de nos viticulteurs, sans cesse renouvelé afin de s’adapter aux nouvelles demandes, aux nouveaux goûts, est un gage permanent de qualité. Et c’est cette qualité que la Région entend conserver… Pour que la Bourgogne et ses bourgognes continuent de rayonner encore des siècles durant !
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