Dans les discours déversés par les grands explicateurs - ceux qui n'ont rien vu venir ou rien voulu voir venir - vers une base de plus en plus désemparée et sceptique, il est encore très populaire et fédérateur de s'en prendre aux barbares du Nouveau Monde qui eux n'ont aucune règle, aucune contrainte, et qui font ce qu'ils veulent, sous entendu n'importe quoi...
Que ces pays affichent un goût prononcé pour la libre concurrence, ce n'est pas nouveau : au temps de l'Uruguay Round je les ai fréquenté, ils formaient le groupre de Cairns, et je peux vous chanter paroles et musique. Cependant faire croire aux viticulteurs qu'ils ne se dotent d'aucune règle et que tout irait mieux si nous passions par pertes et profits l'ensemble de notre système ou si dans un repli frileux nous refusions toute évolution, nous prépare des lendemains encore plus difficiles.
A la première page de mon rapport de 2001 je soulignais que nous avions manqué de rigueur et qu'une part de nos vins ne correspondaient plus à l'attente du nouveau marché qu'ouvrait nos concurrents. Ceux-ci, même si ça défrise notre orgueil national, ont su sur la base de règles précises adapter leur ressource raisin aux vins qu'ils voulaient vendre à des consommateurs aculturés : buveurs de bière aux RU par exemple.
" Eux ils font ce qu'ils disent... " soulignait l'un des membres de " Sans Interdit " lors de notre réunion du 12, et nous que faisons-nous ? Nous discourons !